L'histoire est bien connue et depuis les adaptations cinématographiques plutôt réussies de Sam Raimi, plus personne ne semble pouvoir ignorer l'un des plus charismatiques héros américains, j'ai nommé Peter Parker, alias Spider-man. Rappel des faits : au cours d'une expérience, le jeune homme se fait mordre par une araignée radioactive qui modifie son ADN et le dote de supers pouvoirs.
Voici ici le second tome de l'intégrale publiée par Panini Comics des aventures hautes en couleur de ce jeune américain qui se fait justicier, défendant au péril de sa vie la veuve et l'orphelin.
Spider-man est pour moi à ce jour la première intrusion dans le monde des comics et je dois vous l'avouer, je trouve ça tout bonnement génial ! J'ai d'ailleurs compris du même coup le pourquoi de l'engouement qui existe autour de ce genre de publication. Hypnotique !
Crée en 1962 par le génial Stan Lee, Shakespeare du pauvre comme il dit lui-même, Spider-man est pour moi un petit chef-d'oeuvre de la BD américaine. En ouvrant cet album recouvrant toutes les publications de l'année 1964, on pénètre immédiatement un univers pop art, façon Roy Lichtenstein, un univers haut en couleur, jaune surtout, plein de mouvement, de combats et d'ingéniosité. Arriver en une case et avec une économie de moyen terrible à faire passer autant de chose relève du génie.
Bien sûr les scénarii ne sont pas tous formidables et consistent la plupart du temps en des bagarres entre le gentil Peter Parker et des supers méchants hallucinants et portant des noms tel qu'Electro, le bouffon vert, les Exécuteurs ou bien encore Docteur Octopus.
Pop art disais-je tout à l'heure, c'est toute la force de Stan Lee et Steve Dicktot l'illustrateur, faire de l'art populaire, simple et efficace, compréhensible par tous les petits garçons du monde. Génial !
Mais les histoires de Spider-man sont encore plus que ça car c'est aussi la vie de Peter Parker qui quand il ne revêt pas son fameux costume de gentil homme araignée est un étudiant comme les autres. Des amours contrariées car il est difficile d'être un héros et un homme normal, si je puis dire, en même temps. Des amours simples comme peuvent en connaître beaucoup d'adolescents. Simple mais beau. Mais Peter Parker c'est aussi un jeune type qui a des problèmes d'argent, des problèmes familiaux et il se crée alors d'un coup un surprenant décalage entre la figure du balaise homme araignée et celui du simple humain. Une image pourrait tout résumer, une image forte, subtilement pensée : à la fin d'une des ses aventures, Steve Ditko présente Peter Parker, moitié homme, moitié super héros, un visage coupé en deux, symbole de sa dualité profonde et de ses difficultés d'adaptation à la société dans laquelle il vit. C'est toute la question que pose Stan Lee, amenant par la même à réfléchir d'une façon tout humaine sur la différence, sur la personnalité et sur son acceptation. L'image terrible de ce chef de journal à gros tirage qui est sensé établir la vérité et donner des faits et qui pourtant juge sans preuve Spider-man, voulant à tout prix que le gentil ne soit en fait qu'un usurpateur. Le pire ennemi de l'homme araignée, ce n'est peut être pas le bouffon vert mais les qu'en dira-t-on, les gens qui jugent sans vraiment réfléchir, les bornés et les insensibles. C'est triste...
Cependant, Spider-man reste avant tout un superbe livre d'aventures. Je ne connais pour l'instant que les publications des années 64 et il est vrai que l'on se perd un peu dans les différentes BD mises sur le marché et que cela peut rebuter mais ce qui est sûr aussi, c'est que dès que nous avons lu au moins une fois les aventures des supers héros, on est addict.
J'ai passé un superbe moment, un véritable bonheur, oubliant tout autour de moi, survolant avec Spidy les hautes tours de New York, j'ai combattu des méchants plus fort que moi, j'ai vraiment pris un plaisir comme il est rare de connaître et je m'en vais de suite chercher d'autre Spider-man et d'autres comics. Fan, je vous dis. Je suis fan !!!
Note : 9/10
Le Cimmerien