Thomas Harding, inventeur d'une machine à voyager dans temps, retourne à différentes époques du passé (XIXè, Renaissance...) avec l'intention d'acheter à prix modique des tableaux à des peintres célèbres avant que leurs oeuvres ne deviennent impayables. Mais les choses ne se passent jamais comme il l'aurait souhaité et Harding se retrouve à chaque fois impliqué dans des situations pour le moins délicates.
Le thème du voyage dans le temps étant un de ceux qui me fascine le plus en SF et comme l'idée de départ - qui m'a fait penser à une autre BD ("Time is money" d'Alexis) me plaisait bien, je me suis décidé à l'acheter.
L'album se présente donc comme une série de récits courts et autonomes, reliés par une trame-prétexte (l'achat des fameuses peintures). Harding rencontrera ainsi un Vincent Van Gogh complètement allumé et peu sûr de son talent, un Rembrandt malmené par les autorités religieuses de son époque, un Lorenzo Lotto (peintre vénitien du XVIIè) qui aurait pu rester un obscur gribouilleur si Harding ne s'était immiscé dans son destin, et un Jan Van Eyck à qui notre voyageur temporel demande de lui faire le portrait, une requête qui aura des conséquences fâcheuses par la suite. Bref, à chaque fois, Harding oublie ses résolutions premières - gagner de l'argent - pour aider d'une manière ou d'une autre ces grands maîtres, quitte à créer des paradoxes temporels et chahuter un peu le cours des événements.
Autre idée intéressante : chaque histoire a été conçue à partir d'un véritable tableau des peintres cités, dont on retrouve d'ailleurs une reproduction à la fin de chacune d'elle.
C'est souvent amusant, rythmé, astucieux, sympathique. Bien sûr, le principe montre vite ses limites et tout cela reste assez superficiel - qu'on ne s'attende pas à une BD ambitieuse d'une grande profondeur sur la destinée humaine ! - mais c'est plutôt divertissant. Du reste, je ne m'attendais pas à autre chose de la part du créateur de Kid Paddle, qui se contente ici d'être le scénariste et montre qu'il peut faire autre chose que des gags en une planche tout en distillant un humour un peu plus finaud que dans sa série fétiche. Quant au dessin semi-réaliste de Adam, il est agréable et convient parfaitement à l'histoire.
Pour cette première édition, on trouve à la fin de l'album quelques pages supplémentaires avec croquis et questions posées au tandem sur la genèse du projet.
Note : 6,5/10
Raggle Gumm
A propos de cette BD :
- Site du scénariste : http://www.midam.be/
- Site de l'éditeur : http://www.soleilprod.com/
- Site de la collection : http://www.quadrants.eu/