La crise qui a secoué l'intersection 55 semble être terminée pour l'instant et le calme est revenu. Même si les émotions ressenties par les Mohaïs ne semblent pas avoir déplu à tous et en particulier à Rhéa et à Derec Finn qui y ont découvert l'amour et plus particulièrement l'amour physique. Tous ont envie de comprendre ce qui a bien pu se passer et qui sont les coupables du chaos mystérieusement apparu dans l'intersection.
Chacun commence son enquête plus ou moins de son coté. L'un va se lancer sur la piste d'une mystérieuse boutique de lunettes permettant de voir le monde autrement et Hartog veut emprunter le toboggan artisanal qui a permis l'immersion de tracts subversifs. Mais la principale piste semble se trouver dans les archives même de l'intersection, dans les origines même du peuple Mohaïs. Toujours occupés par leurs clients en attente de départ, Rhéa et Derec Finn cherchent à se retrouver.
Après un premier tome époustouflant, La saison de la couloeuvre revient donc pour un second album où l'histoire se poursuit et où les question se multiplient à travers de nombreuses intrigues et un nombre considérable de personnages secondaires. Et après avoir découvert l'origine des toboggans dans le tome précédent, on découvre ici celui de l'intersection 55. L'univers continue donc à se construire, nous apprenant de nouvelles choses.
Mais c'est parfois un peu de manière maladroite que l'on découvre par exemple que les Mohaïs ne sont pas des descendant des terriens comme leur apparence aurait pu le laisser supposer. Ce qui fait une grande surprise mais peut entraîner une lecture confuse de l'album. Ceci dit, le reste de l'album se révèle quant à lui tout à fait passionnant et nous ballade dans un planet-opéra plein de charme, de mystère et d'humour, comme les automoteurs de classe 4, des petits robots au caractères très humain.
L'enquête apporte donc beaucoup de réponses dans ce second tome et l'on suit également les étranges découvertes des personnages qui amènent de nouvelles questions. On comprend également que l'on est dans un monde dont les émotions, positives ou négatives, ont été bannies pour le meilleur et surtout le pire, le pire semblant finalement être en train de se dérouler sous les yeux des personnages et donc sous ceux des lecteurs.
Le dessin de Jean-Marie Michaud est toujours aussi impressionnant avec son mélange de passages en couleurs et d'autres, plus nombreux, dans différentes teintes de gris. Il y a également tout le passage sur l'origine de l'intersection avec la présence de l'archive zéro dont les pages sont entre la bande-dessinée et les livres enluminés, prouvant que la Saison de la couloeuvre est une BD qui donne une importance narrative au dessin.
A cause de son histoire moins linéaire et un effet de surprise passé au niveau du graphisme, ce second tome se révèle malheureusement un peu moins convaincant que le premier tome, même si La Saison reste une oeuvre de SF ambitieuse et largement au-dessus de la moyenne, à la fois captivante et surprenante. Serge Lehman et Jean-Marie Michaud confirment donc l'excellence de leur série commune et nous rendent fort impatient d'en connaître la suite.
Note : 8/10
Stegg
A propos de cette BD :
- Site de l'éditeur : http://www.l-atalante.com/