Sa visite à la société Waldon a permis à Jekyll de rencontrer la mystérieuse chimère de Frankenstein mais également de découvrir que son assistante madame Clerval jouait un double jeu, mais il a pour l'instant décidé de s'en accommoder afin de pouvoir poursuivre ses expériences. Pour cela, il va devoir affronter la créature mise au monde par le baron Frankenstein, car le sang de ce monstre pourrait être l'ingrédient qui manque à son propre sérum...

 

 

Le final de ce diptyque nous offre finalement deux rencontres littéraires, celle de deux monstres bien entendu, mais également celle de deux savants mis au ban de la société en raison de leur idées trop progressistes, trop en avance pour la société à laquelle il les avaient proposées. Mais ces deux exclus  auront surtout en commun d'avoir poussé leur expériences beaucoup trop loin, ce qui aura ruiné leur vie et leur carrière...
La rencontre des monstres sera quant à elle plus physique, plus féroce, sans qu'on sache vraiment lequel est le plus abominable, de la chimère ressuscitée composée de morceaux de morts ou bien l'être machiavélique, irresponsable et prenant plaisir à faire souffrir... Il s'agit finalement de deux créatures aussi différentes que leur créateurs sont proches. Le combat entre ces deux êtres sera titanesque, évoquant les combats de mastodontes du comics tel Hulk contre l'Abomination.
Puis il y a au milieu de tous ces êtres masculin la tendre et jolie Madame Clerval, une femme qui cache bien son jeu et qui, à l'instar de son patron, semble montrer deux visages, celui de la gouvernante idéale d'un coté et celui de l'espionne de l'autre. Mais elle devra à la manière des autres personnages faire face à sa propre vilenie dans un final où chacun va devoir choisir sa place et son sort, entre son humanité et sa perversité.
Ce second tome répond donc à toutes les questions mises en places dans la première partie, rien  n'est oublié. On pourra simplement regretter que ce volume prenne un peu trop de temps à raconter l'histoire de Frankenstein, que le lecteur est supposé connaître ne serait-ce que par des adaptations cinématographiques ou en bande dessinées, mais les parties choisies arrivent à bien montrer les points communs entre les scientifiques au centre des romans de Mary Shelley et de Robert Louis Stevenson.

Pour conclure, on peut dire que ce diptyque oppose bien plus que les deux rôles titres, aussi beaucoup de personnages cherchant à faire évoluer la science, parfois au détriment de leur propre santé et de leur morale. Les derniers mots de cette chroniques seront pour le graphisme d'Antonio Marinetti et les couleurs de Virginie Blancher qui offrent à cette mini-série une ambiance froide et réaliste, peuplée de quelques moment horrifiques très efficaces.

Note : 8/10

 

Stegg

 

A propos de cette BD :

 

- Blog du scénariste : http://dobbs.over-blog.com/

- Site de l'éditeur : http://www.soleilprod.com/