Vers la fin du XIX siècle, un petit garçon du nom de Peter va naitre, mais quelques temps plus tard, sa soeur va le perdre en forêt. Ou plutôt, il va disparaître de l'endroit où son ainée l'avait laissé, le temps de cueillir quelques fleurs. Les adultes chercheront le nouveau-né partout mais celui-ci demeurera introuvable. Jusqu'au moment où sa mère va se livrer à un rituel magique au pied de l'arbre sacré des fées.
L'enfant va réapparaitre. Du moins un enfant, sa soeur et son père ne reconnaissant pas l'enfant dans les traits du nouveau venu. Scrubby, c'est le surnom du disparu, va grandir, mais aura un rapport étrange avec la nature et les animaux, ces derniers lui répondront quand il leur parlera. Puis, il rencontrera un étrange ermite qui lui fera apercevoir le monde des fées. Mais ses parents devant se rendre à Londres pour avoir du travail, il va perdre tout ça...
Avec une histoire signée par l'elficologue Pierre Dubois, il semble inutile de signaler la présence du petit peuple, petit peuple en lequel peu semblent croire à ce début de l'ère industrielle. Seul notre jeune héros semble y croire, ou plutôt être véritablement au courant de leur existence et ceci depuis sa rencontre avec le vieil homme qui prétend être Merlin, mais qui a probablement eu d'autres noms à travers l'histoire.
Il va découvrir tout un autre monde, invisible aux yeux des autres, monde merveilleux et oublié par les paysans qui doivent aller en ville s'ils veulent continuer à travailler, ville qui se révèle beaucoup plus hostile que la nature, brisant les gens, leur espoir et leurs rêves et où il est très dur de trouver une quelconque magie. Le peu qui y est étant invisible ou rendu totalement aseptisé par la main de l'homme. Bref, la ville y est décrite comme un lieu de malheur, totalement opposé à la campagne qui, à côté, ressemble au paradis sur terre.
Puis, il y a cette étrange individu, vêtu d'un costume et d'un chapeau haut de forme et aux yeux mystérieusement rouges dont on ignore qui il est ainsi que ce qu'il est, mais dont la seule chose de sûre est qu'il représente une menace pour notre jeune personnage principal. Seul sa nature machiavélique est évidente. Il se trame donc quelque chose entre le monde du petit peuple et le nôtre.
Le dessin de Xavier Fourmequin, lui, n'est pas s'en évoquer celui de Loisel, utilisant des images d'épinal, ainsi l'ermite à la longue barbe blanche évoque autant Merlin et Gandalf que l'incontournable Panoramix, tandis que le look du méchant évoque quant à lui le terrible Jack l'éventreur. Et pour affirmer le propos, le dessin nous décrit une campagne à la végétation luxuriante qui s'oppose à la crasse et à la noirceur des villes.
Voilà donc un premier tome qui met particulièrement l'eau à la bouche, donnant dans un mélange de fantastique et de fantasy particulièrement savoureux. Le dessin, l'histoire et la narration nous plongent dans un univers où le petit peuple existe tout autour mais que l'on ne voit pas, que l'on laisse aux légendes. Bref, une oeuvre qui se révèle bien plus sombre et violente qu'elle semble l'être au premier abord.
Note : 8/10
Stegg
A propos de cette BD:
- Site de l'éditeur : http://www.lelombard.com/