Mandragore 1, La
Titre tome: Une porte sur l'Enfer
Genre: BD européennes , Démons
Année: 2011
Pays d'origine: France
Editeur: Soleil
Collection: 1800
Scénario:
Sylvain Cordurié
Dessin:
Marco Santucci
Couleurs:
Axel Gonzalbo
 

 

1892. Les Fathers of Realms. Tel est le nom de la société secrète qui s'impose comme la plus puissante de l'Angleterre victorienne. Depuis que les démons l'ont choisi pour créer un pont entre le plan terrestre et le leur, elle jouit d'une autorité indiscutable sur les autresordres occultes. Indiscutable, mais contestée. Car il est des privilèges convoités et le commerce avec les démons est particulièrement prisé. Lynn Redstone est le bras armé des Fathers. Elle s'acquitte de missions qu'elle seule peut assumer du fait de ses exceptionnelles prédispositions. Elle doit aussi lutter contre des crises de rage si violentes qu'elles menacent sa santé tant physique que mentale.

 

 

Après avoir confronté le plus grand détective du monde aux vampires dans Sherlock Holmes et les vampires de Londres et au Necronomicon dans le justement nommé Sherlock Holmes et le Nécronomicon (diptyque toujours en cours), Sylvain Cordurié rempile dans la collection 1800 mais, abandonnant la figure emblématique de Holmes, nous revient avec une héroïne rouquine, sexy et aux aptitudes physiques forcément hors-normes qui n'a rien à envier à une certaine Black Widow, mais plongée dans un contexte où se côtoient démonologie et luttes de pouvoir entre sociétés secrètes.

Il faut parfois peu de choses pour me décider à acheter, de temps à autre, un album : une belle couverture, une belle héroïne, un graphisme tout ce qu'il y a de plus correct, une ambiance fin XIXiè siècle dont je suis coutumier/friand (autant que la collection 1800). Devrais-je dire une série de petites faiblesses ?

Tout en me disant que si l'album aura probablement de forts relents de série B avec le tiercé gagnant Action + Occultisme + Héroïne sexy, j'aurai dans le meilleur des cas de quoi passer un petit moment sympa et divertissant, mais sans surprises.

Mon pronostic était plutôt juste : à l'instar de certains autres titres de cette collection que j'ai pu lire, La mandragore est un album sympa, divertissant, assez bien fait, bien présenté, mais aussi sans grande originalité et dont la lecture s'est révélée routinière. Pas le genre d'album sur lequel je peux m'arrêter un moment en me disant "tiens ? Ca c'est surprenant..." mais plutôt une lecture qui coule de source, sans heurts, mais sans générer chez moi d'enthousiasme non plus. A ranger dans la catégorie du "pas mal", voilà tout.

 

On commence par une scène d'action montrant d'emblée les capacités de l'héroïne face à un démon bien charpenté, puis on fait un peu connaissance avec la "famille" de la belle qui s'est octroyée le monopole des relations hommes-démons, mais aussi des autres sociétés se sentant plutôt lésées et dont la colère gronde. Ajoutons un traître à découvrir, un peintre qui a l'étonnante faculté de peindre des toiles venues du futur, mais sans que le lecteur sache très bien si cette idée a un lien avec l'histoire ou non et enfin la suspicion (de la part du lecteur) que la belle rousse pourrait bien servir un maître dont les intentions sont loin d'être nobles et même pour tout dire carrément destructrices.

A ce sujet d'ailleurs, on pourrait trouver curieux que Lynn Redstone puisse croire un seul instant que les Fathers (ou tout autre société occulte) agisse pour le bien de l'humanité en faisant commerce avec des démons : j'avoue n'avoir pas très bien compris cet aspect-là du scénario.

Mais surtout, si on rassemble un peu les ingrédients de cette histoire, soit une combattante sexy en tenue de cuir moulante faisant partie d'une "famille" à laquelle elle doit allégeance, mais qui a aussi suffisamment de cervelle pour se poser quelques questions et qui finira probablement par se retourner contre elle dans le second tome, je ne sais pas vous, mais en ce qui me concerne, je pense à un certain Underworld premier du nom de Len Wiseman.

Et en fait, c'est un peu cela le tome 1 de La mandragore (même si l'action bourrine est moins présente, rendons-lui cette justice) : un Underworld version BD, mais où les démons (ou hybrides humain-démon comme c'est peut-être le cas pour Lynn) et les sorciers remplacent les vampires et les lycans. On voit d'ailleurs, au début de l'album, la belle juchée sur un toit et éclairer le lecteur sur la situation grâce une "voix-off" comme dans... ben Underworld quoi !

Rien de honteux là-dedans, mais tout cela pour dire que cette BD m'a donné à peu-près la même impression que le film précité et que ce n'est peut-être pas un hasard.

Maintenant, Cordurié à également suffisamment parsemé de points d'interrogations ce premier tome pour intriguer : quelles sont les origines de Lynn et ses crises de rage incontrôlables ? Et les intentions du chef des Fathers, mais aussi des démons ? Quel rôle est censé jouer le peintre, qui est aussi le propre frère du maître ? On peut déjà imaginer quelques débuts de réponses, mais pas toutes. De quoi au moins titiller notre curiosité pour une suite qui sera peut-être plus surprenante, à défaut de l'attendre en piaffant d'impatience.

Le dessinateur italien Marco Santucci, dont c'est le premier album franco-belge après avoir travaillé en Italie et aux Etats-Unis (pour Marvel), livre un très bon travail qui flatte immédiatement le regard, dans un style réaliste, mais aussi fort classique qui ne dépareille pas par rapport à l'ensemble de la collection. La colorisation est également irréprochable. Bref, sur le plan graphique, rien à redire ou si peu.

 

Note : 7/10

 

Vorpalin

 

A propos de cette BD :

 

- Blog de Sylvain Cordurié : http://sylvaincordurie.over-blog.com/

- Site de Marco Santucci : http://www.marcosantucciart.com/

- Site de l'éditeur : http://soleilprod.com/

 

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