La terrasse d'un café, un homme qui prend des notes en se faisant servir du champagne, dès le matin. Une femme lui propose de lui tenir compagnie sans qu'il le remarque, un autre homme agresse alors la demoiselle, forçant le premier, inspecteur de police, à intervenir. Pourtant, ce n'est pas la chose la plus étrange qu'ai remarqué le policier ce matin-là. Le bâtiment en face du bar, n'est plus le même, il a changé depuis la nuit et seul lul s'en est rendu compte comme pour les autres bâtiments. Des événements qui ont débuté quelques temps auparavant....
Après "Masqué", Serge Lehman revient donc avec un nouvel album chez Delcourt, mais avec un nouvel illustrateur : Stéphane de Caneva. De "Masqué", Serge Lehman semble avoir retenu un rapport étrange à la ville, entité malgré elle et une émergence du surnaturel, de fait étrange, même s'il semble ici qu'il y ait un seul témoin qui le remarque : enfant né et abandonné à Métropolis le jour de son inauguration, devenu son citoyen n°1, son symbole. Un personnage qui est donc étroitement lié à cette cité en plein changement.
Ce Métropolis semble ne rien avoir en commun avec celui aperçu dans la "Brigade Chimérique", bien que les deux font forcément référence à Fritz Lang. Cette ville qui est dans un état fictif semble être une sorte d'Europe avant l'heure, une ville où l'Allemagne et la France semble s'être associé pour créer un nouvel état utopique, loin des guerres qui ont réellement ravagées l'Europe. L'histoire semble pourtant rester flou sur la zone géographique et l'origine de cette cité, comme pour mieux brouiller les pistes de cette uchronie.
Le prologue décrit plus haut n'est donc qu'un flash-forward pour nous présenter le personnage principal et le problème de la ville. L'histoire repartira ensuite plus en avant, au moment où un attentat va être commis par un fanatique et un charnier où se trouve le cadavres de plusieurs femmes est découvert. Gabriel faune va se retrouver à enquêter sur cette histoire avec le commissaire Lehmann qui est connu pour avoir arrêté un criminel connu sous le nom de M et qui comme lui est patient du Docteur Freud.
Personnage historique et personnage fictif se croisent donc dans cette histoire où architecture et psychologie vont donc se rencontrer, visiblement lié par le personnage principal. Ce premier tome pose donc les bases de cet univers, mais également ses thématiques. Si une impression de déjà-vu peut pointer son nez, c'est parce qu'on y retrouve des thèmes déjà proposés par le scénariste, dont un côté fantastique lié à un personnage principal qui semble à la recherche de lui-même dans un monde en plein bouleversement.
Si comme pour Masqué, c'est Benjamin carré qui se charge de la couverture, on perd Stéphane Créty pour Stéphane de Caneva pour les pages intérieures tandis que Dimitris Martinos s'empare de la colorisation. Si l'on est dans un style réaliste, il possède ici bien plus de finesse, les traits semble être plus légers, plus flou, comme si eux aussi était en mouvement à l'instar de la ville. Le dessin est donc tout en légèreté, un brin épuré ;
Ce premier volume de Métropolis est donc plutôt intéressant, plus que le premier tome de "Masqué", même si loin d'une "Brigade Chimérique". L'histoire a pour l'instant beaucoup de potentiel et ce premier tome est plutôt hypnotisant, nous faisant suivre Gabriel Faune dans cette immense labyrinthe que semble être Métropolis et celui tout aussi complexe que semble être son esprit. Un album qui est donc plutôt intrigant.
Note : 8/10
Stéphane
A propos de ce livre :
- Site de Stéphane de Canevas : http://abc142.free.fr/monwordpress/
- Site de Delcourt : http://www.editions-delcourt.fr/