En ce début du XVIème siècle, une nouvelle société se crée en Italie : la république du point d'honneur, cet état laïque et moderne a néanmoins trouvé un moyen peu orthodoxe pour résoudre ses conflits et conserver la paix entre ses concitoyens, si deux parties n'arrivent pas à trouver un accord, elles font appel aux duellistes, une caste de guerriers suprêmes... deux champions sont choisi au hasard et doivent s'affronter en duel pour résoudre le conflit, le gagnant donne raison à celui qu'il représente...
Horacio d'Alba est un duelliste connu et reconnu, il est le huitième prince-duelliste de l'Académie Démocrate, mais il est également tristement célèbre car, lors d'un duel, il s'est retrouvé face à face avec sa femme Niobée, qui n'a pas survécu à cette confrontation, le jour même il a donc dut annoncer à leur fils, Julius, le décès de sa mère.
Quelques années plus tard, la république est en émoi, un des membres de l'assemblée, le sénateur Rembrandt, souhaite abolir les duels afin d'améliorer les relations diplomatiques avec les pays voisins, très regardant sur ces pratiques qu'ils estiment archaïques. L'assemblée risque de lui donner raison car le Pape qui jusqu'à présent leur offrait protection est sur le point de mourir et son éventuel remplaçant, le Cardinal rouge, attend la moindre occasion pour détruire la république.
Les deux grandes académies de duellistes mettent de coté leurs querelles pour essayer de préserver leur caste, les six meilleurs guerriers sous les ordre d'Horacio vont avoir pour mission d'assassiner Rembrandt...

Horacio d'Alba était surement une des plus belles sorties des éditions 12bis, Glénat ayant repris la franchise, c'est avec grand plaisir qu'on découvre la ré-édition des deux premiers tomes en même temps que la sortie du dernier volume : "Mémoires d'une vésuvienne".
Ce triptyque touche donc à sa fin, en presque deux cents pages, Jérôme Le Gris ("Malicorne") s'inspire d'un cadre historique pour nous livrer une uchronie totalement réaliste et cohérente, tout en amenant une touche d'originalité liée au genre, on découvre une Italie du XVIème siècle très crédible, reprenant un peu les bases de la Renaissance et des changements de cette époque. Là-dessus, l'auteur rajoute sa touche, la république du point d'honneur avec sa caste de guerriers ultimes, faisant même peur aux pays voisins, le Cardinal rouge, futur pape, personnage charismatique et violent... On est vite happé par cet univers à la fois historique et imaginaire.
C'est vraiment la force du scénario de Le Gris, il pose un cadre solide, mélangeant manigance politique, soif de pouvoir ou de grands idéaux, influence de l'église, on ressent vraiment ces lourdes forces qui se mettent en place, l'Histoire avec un grand H qui se met en branle.
Dans ce mastodonte politique, il nous invite à découvrir des protagonistes particuliers, à partager un moment de leur vie et de leurs choix, leurs comportements très humains, parfois égoïste, parfois jaloux, parfois un peu trop droit dans leurs bottes, au final ces comportements individuels auront aussi leur place et influenceront ces grandes pages de l'Histoire !
Nicolas Siner signe ici une première incursion dans la bande dessinée, on est plutôt bluffé par son trait réaliste efficace et l'univers visuel qu'il propose, mélange de références historiques avec des créations propres, il apporte aussi une énorme crédibilité à cette uchronie, le dessinateur cite Alex Alice et Mathieu Lauffray comme référence et il est clair qu'il ne souffre aucunement de la comparaison...
Deux auteurs qui font une entrée remarquée dans la bd, cette première série se hisse facilement au niveau des références du genre !

 

Tome 1 : La république du point d'honneur - 2011
Tome 2 : Le roi soldat - 2013
Tome 3 : Mémoires d'une vésuvienne - 2016

 

Note : 8,5/10

 

gregore

 

A propos de cette bd :

 

- Site de l'éditeur : http://www.glenatbd.com/