Maison du vice, La
Titre original: Les ébranlées
Genre: Erotique , Polar
Année: 1972
Pays d'origine: France
Réalisateur: Jess Franco ( sous le pseudo Clifford Brown )
Casting:
Howard Vernon, Montserrat Prous, Kali Hansa, Dany Sam, Anne Libert, Doris Thomas, Manuel Pereiro...
Aka: Dolls for Sale / Vibrating Girls
 

Al Pereira (Howard Vernon) est un détective privé sans le moindre scrupule. Il aime deux choses par-dessus tout : les femmes, et le fric. Après une soirée dans une boîte à stripteases, le Flamingo, Pereira se paie du bon temps avec Leona (Kali Hansa), qui vient de faire son numéro. Il essaie de lui soutirer des informations sur un club privé ayant pour nom La Maison du Vice, un endroit où soi-disant les clients qui s'y rendent sont en mesure d'assouvir leur fantasmes les plus fous. Leona sort alors une arme, et lui bande les yeux avant de le conduire dans le lieu en question. Là, il est présenté (toujours les yeux bandés) aux quatre chefs de La Maison du Vice, qui contrôlent les trafics de drogue et de prostitution dans la région. Ce quatuor est composé d'un homme et trois femmes, et menace le détective d'émasculation s'il revenait fourrer son nez dans ses affaires.

Lorsqu'il rentre chez lui, Pereira a la surprise de trouver une femme nue étendue sur son lit : Lina Gordon (Dany Sam). Elle lui donne une forte somme d'argent en échange d'une mission. Celle-ci consiste à se rendre dans une chambre d'hôtel, subtiliser une clé que le client porte en médaillon autour de son cou, et récupérer un document se trouvant dans un tiroir d'une armoire, fermé avec cette même clé. Le détective s'exécute, s'empare de l'enveloppe, mais l'homme se réveille et une bagarre s'ensuit au cours de laquelle Pereira parvient à assommer son opposant. Peu après avoir quitté les lieux, une silhouette se glisse dans la chambre et abat l'homme inconscient. Al Pereira apprend le lendemain dans le journal qu'il s'est fait piéger. Recherché par la police, il demande de l'aide à sa petite amie Valentina (Montserrat Prous), l'une des stripteaseuses du Flamingo.

 


Réalisé en 1972, "La maison du vice" correspond à une période où Jesus Franco était particulièrement prolifique, enchaînant les films comme des perles, pour le Comptoir Français du Film dont le propriétaire était Robert de Nesle. Tourné la même année que "Les démons" et "Les expériences érotiques de Frankenstein", "La maison du vice" apparaît inférieur à ces deux films, ainsi qu'à d'autres oeuvres que le cinéaste espagnol réalisera pour de Nesle, comme "Les amazones de la luxure", "La comtesse perverse" ou "Plaisir à trois". Néanmoins, ce polar noir aux accents érotiques se regarde avec plaisir, et l'on suit sans ennui les tribulations de ce privé qu'incarne Howard Vernon (qui reprend le personnage de "Cartes sur table" avec Eddie Constantine) dans un cadre où des femmes aussi belles qu'implacables règnent en maîtres(ses). Pour ce film, Jess Franco réunit dans son intégralité (ou presque) le casting de son oeuvre précédente, "Le journal intime d'une nymphomane". On y retrouve donc Kali Hansa, qui a tourné une bonne demi-douzaine de fois pour Franco (et aussi pour Amando de Ossorio en deux occasions), Anne Libert ("Une vierge chez les morts-vivants", "Les charnelles"), Doris Thomas ("Les démons"), et Montserrat Prous ("Les amazones de la luxure"). Seule nouvelle venue : Dany Sam, dont la carrière restera éphémère.

 


Le film, qui est relativement court (moins d'une heure et quart), se base sur l'enquête du détective Al Pereira, dont les investigations sont entrecoupées à intervalles réguliers par des scènes de cabaret qui permettent au spectateur d'apprécier différents numéros de stripteases. Quand il n'est pas sur le terrain, Howard Vernon se retrouve généralement dans un plumard, et pas toujours avec la même nana. Ce qui nous permet de voir l'acteur suisse arborer un magnifique slip kangourou du plus bel effet. "La maison du vice" porte bien son nom, puisque tous les protagonistes du film, à l'exception du personnage campé par Montserrat Prous, sont loin de se montrer sous leur meilleur jour. Ils sont guidés par la cupidité, la luxure, la trahison et le meurtre, et évoluent dans l'univers glauque des clubs privés et boites de nuits où gravitent lesbiennes, travestis et transsexuels. Pas de héros, donc, mais une belle palette d'ordures, que Jess Franco se fait un plaisir d'éliminer au fur et à mesure dans un jeu de massacre particulièrement jubilatoire. Le réalisateur se permet même un coup de théâtre final fort amusant et inattendu, ayant pour effet d'humilier le personnage principal, atteint dans son orgueil et son machisme déplacé.

 


La partition musicale, toujours très jazzy comme à l'accoutumée, n'est pas cette fois l'oeuvre de Daniel White, mais de Daniel Janin. Ce compositeur peu connu travaillera une autre fois avec Jess Franco pour "Plaisir à trois", et en quelques occasions pour des pornos de Claude Pierson.

 

Note : 6/10

 

Flint
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