Planète des dinosaures, La
Titre original: Planet of the Dinosaurs
Genre: Science fiction , Fantastique , Agressions animales , Aventures
Année: 1978
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: James K. Shea
Casting:
Max Thayer, Louie Lawless, James Whitworth, Pamela Bottaro, Derna Wylde...
Aka: Mysterious Planet / Deathbeast
 

En voyageant dans l'espace intersidéral, l'odyssée du Starship tourne rapidement au désastre. Ses réacteurs tombent en panne tandis que le vaisseau se désagrège. Une capsule permet néanmoins à la grosse poignée qui constitue l'équipage de s'évader in extremis.

 

 

Celui-ci vient à s'échouer sur une planète ressemblant singulièrement à la Terre.
La similitude avec notre bonne vieille planète se fait ‘criante' dès lors que notre équipage tombe nez à nez avec plusieurs espèces de dinosaures !
La tension commence à monter entre les membres de l'équipage. D'un côté, le capitaine Lee Norsythe (Louie Lawless dans son seul rôle au cinéma, celui-ci ayant davantage oeuvré en tant que producteur ou même second réalisateur, notamment sur "Le crocodile de la mort" de Tobe Hooper) préconise de prendre toutes les précautions nécessaires ; de l'autre côté, Jim, l'ingénieur mécano (hautement campé par un James Whitworth tout juste sorti de son rôle de Jupiter dans "La colline a des yeux", et qui semble donc, pour le coup, s'être trompé de planète !) prône l'agressivité. D'ailleurs, à ce propos, nos astronautes voyageaient à l'origine dans l'espace pour conquérir l'univers (et là je cite l'un de nos personnages, haut en couleur, parmi d'autres, et des dialogues d'une crétinerie assez galactique elle aussi !).
Bref, pour en finir avec l'histoire de cette planète des singes version dinosaurus cretinus, avec retour dans le temps au lieu d'un aller simple vers le futur comme dans le hit de Franklin J. Schaffner et le roman éponyme de monsieur Boule, notre petit groupe va rencontrer à peu près toute la panoplie d'herbivores, de carnivores ou d'omnivores connus dans un voyage tellement ludique qu'ils finiront (mais c'est à vérifier par vous-mêmes) par retourner eux-mêmes à l'âge des cavernes.

 

 

Finalement, au regard du film, on peut même dire qu'on tient là nos romanos de l'espace et heureusement qu'il n'y a pas de Brice Hortefeux (que nombreux aimeraient pourtant bien voir téléporté très loin dans l'espace). Nos joyeux lurons pourront donc tenter en toute liberté de construire une cabane de fortune, dans un premier temps, pour enfin s'installer à plus long terme. Hélas, l'autochtone n'y sera pas plus accueillant, puisqu'à peine la première bâtisse construite, un T-Rex solitaire (sans Marc Bolan donc) viendra la piétiner allègrement.
On ne s'installe pas si facilement sur une Terre étrangère, et il faudra faire ses preuves pour la mériter ! Une planète d'accueil se mérite !
A la décharge toutefois de nos dinosaures protectionnistes de droite, il faut bien admettre que le niveau humain ici représenté est quand même assez faible.
D'un côté, nous avons donc un capitaine couard comme pas un, à rendre même jaloux le Martin Landau de "Cosmos 1999", de l'autre, notre mécano qui, pourvu d'une barbe de Pierrafeu, semble s'être préparé à vivre des temps préhistoriques, et au beau milieu de ces deux pôles extrêmes, des personnes à l'esprit de logique et de déduction assez stupéfiant.

 

 

Ainsi on aura droit à quelques dialogues autant hilares qu'écrits à la va-vite du style : "Tout s'achète ! Il doit bien y avoir une cabine téléphonique dans les parages !".
Ailleurs, lorsque Harvey (Harvey Shain – notez comme chacun semble avoir gardé son prénom à la ville comme dans l'espace), se retrouvant devant une poignée d'oeufs géants de vélociraptors, déclare péremptoire : "Y doit y avoir de sacrés gros poulets ici !", vous pensez bien que la joie emporte assez vite le spectateur, qui ne peut alors que se réjouir de tant d'absurdité. Pour dire, même l'apatosaurus du film tend la tête à ce moment là, tant il ne semble pas en croire ses oreilles (à savoir si le brontosaure était doté d'ouïes, d'oreilles ou d'écoutilles, ma culture ne me permet pas de l'affirmer ici).
Il va sans dire que les femmes ne sont pas en reste, surprises pas la présence d'une atmosphère : "Tiens donc, on dirait la Terre ici !" (sous-entendu lourd de sens... comprendre : on va pouvoir se faire sauter et repeupler cet espace sauvage et désertique, comme quoi la femme n'est parfois pas plus fine que son pendant masculin).
Inutile de s'étendre sur la qualité des dialogues et l'intelligence des protagonistes ici mis en scène, pour faire court, disons que c'est néan(t)dertal et compagnie.

 

 

Evoquons tout de même la présence de certains acteurs que l'on connaît un petit peu, et outre l'imparable James Whitworth, on retrouve ici Max Thayer tout droit sorti de "Ilsa, gardienne du harem" et accessoirement, histoire de ne pas les oublier dans ce "monde perdu" version clochard, Pamela Bottaro qu'on ne reverra plus au cinéma après son apparition en prostituée dans "La dimension de la mort" d'Al Adamson tourné la même année, Charlotte Speer que l'on retrouvera elle aussi dans un rôle minimal en 1985 dans l'horrifique "Appointment with Fear" signé Ramsey Thomas et du décidément très prolifique Alan Smithee, Mary Appleseth (aperçue dans "Slumber Party '57" aux côtés de Debra Winger en 76 puis plus jamais revue non plus au cinéma après ce film-ci) ; un peu idem pour Derna Wylde qui déclara à propos du film : "Il n'y avait pratiquement aucun budget, et tous les acteurs avaient signé pour des renvois partiels de cachets une fois que le film serait sorti. Malheureusement, après sa sortie, le solde de mon contrat ne m'a jamais été payé, les bureaux de production étaient fermés et désertés et les téléphones n'étaient plus attribués..." Ah la belle aventure des films indépendants !
Vous l'aurez compris autant à lire ceci que cette très modeste chronique, c'est un film très pauvre à bien des niveaux. A l'exception d'un seul, finalement : ses effets spéciaux.
Ceux-ci, élaborés à base d'image par image, à savoir avec la technique du stop motion, sont quant à eux plutôt convaincants et, quitte à prendre ce tout petit film pour ce qu'il recèle de meilleur sans pour autant tomber dans l'ironie ou le second degré, disons qu'il pourra contenter les amateurs de grosses bestioles et de ce genre d'effets spéciaux. Certaines scènes sont assez réussies à cet égard et renvoient même aux travaux conjoints de Ray Harryhausen et de Eugène Lourié pour "The Beast from 20,000 Fathoms", avec certes, plus de vingt ans d'écart, mais c'est aussi de là que cette "Planète des dinosaures" tire une grande partie de son charme.

 

 

Pour finir, disons que, bien que peu inventif et ressemblant la plupart du temps à une promenade de scouts qui se seraient perdus dans une vallée désertique de Californie, cette petite pellicule spatio-dinosauresque se laisse regarder avec une certaine indulgence. Le film n'est pas bon, soit, mais il finit par susciter une certaine sympathie venue d'ailleurs. En parlant de chose venue d'ailleurs, mentionnons pour conclure, la présence d'une partition musicale autant quasi indescriptible que décalée, à l'instar du traitement sonore : au début du film, après le crash de la navette, on entend une bande-son constituée de bruitages de jungle lorsque l'équipage traverse les marécages. Parmi ces bruitages, des cris de singes et de perroquets...

Mallox

 

En rapport avec le film :

 

# La fiche dvd Artus Films de "La planète des dinosaures"

 

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