Tomorrow at Seven
Genre: Comédie , Policier
Année: 1933
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Ray Enright
Casting:
Chester Morris, Vivienne Osborne, Frank McHugh, Allen Jenkins, Henry Stephenson, Grant Mitchell...
 

Un amateur d'art millionnaire, qui présente sa nouvelle acquisition à un ami (hors champ), est sauvagement assassiné par ce dernier. Une carte à jouer est déposée sur le cadavre, l'as de pique. C'est en fait le dernier d'une longue série de meurtres, tous signés par un as de pique. Peu après, dans le train, grâce à un double quiproquo l'écrivain Neil Broderick fait la connaissance de la belle Martha Winters. Une rencontre qui tombe à pique car Broderick, qui s'apprête à écrire sur l'affaire de l'As noir, cherche à rencontrer le riche Thornton Drake. Ce dernier, qui s'est autoproclamé le pire adversaire du meurtrier en série, a pour secrétaire particulier le père de Martha, Austin Winters. Lors de la rencontre entre Drake et Broderick, Winters père se rend compte que le puzzle que vient de recevoir Drake contient un message signé l'as de pique où l'on peut lire : "Demain à 7 heures du soir". Arrive alors un duo de policiers "pittoresques", les inspecteurs Clancy et Dugan. Tout ce petit monde (Martha comprise) décide de prendre l'avion privé de Drake pour se rendre dans sa propriété en Louisiane, afin de se trouver, à l'heure fatidique, en plein ciel, hors de portée du tueur. Mais le lendemain, alors que tout les six sont dans l'avion, à 19 heures pile l'appareil est plongé dans le noir, et au retour de la lumière Austin Winters gît mort sur son siège...

 

 

A ce moment là, le rédacteur de ces lignes se dit qu'enfin le film va commencer, et se transformer en "whodunit" classique comme dans un bon vieux (et donc contemporain de ce moyen métrage) Agatha Christie. Surtout que le contexte est le même que celui de "Meurtre dans les nuages", un crime dans un avion, moderne variation du meurtre dans un lieu clos. Puis, l'auteur de ces lignes se met à réfléchir (ce qui lui arrive rarement et jamais à bon escient) pendant quelques secondes et se dit alors que, si on enlève le duo comique et le couple de jeune premier, il ne reste plus comme coupable possible que... enfin pas de quoi faire un "whodunit" décent.
Ce fut d'ailleurs l'avis du scénariste car, à ce moment là, le métrage s'enfonce définitivement dans la comédie "pouet-pouet", le duo d'inspecteurs bas de plafond, Clancy et Dugan, prenant les rênes du film pour ne plus les lâcher qu'au dénouement sans surprise. Mais, me direz-vous, de toutes façons (attention, cette boutade est placée sous le prestigieux patronage de J.P. Putters), l'as de pique c'est forcément le plus mal habillé. Hélas, cela correspond au jardinier noir (ces gens là n'ont jamais su se vêtir) Pompey (c'est son nom), qui n'était pas dans l'avion au moment du crime. Voulut-il être César ? Je l'ignore, mais en tout cas il ne connaîtra pas le sort de Félix Faure. Et là, énorme déception, on est dans un film comique hollywoodien des années 30, il y a un personnage noir, et non seulement ce n'est pas une grosse "mama" qui roule des yeux, mais on ne se fout même pas de sa gueule (bon, en même temps, il doit avoir trois lignes de dialogues, même si son rôle est crucial dans le dénouement). La réputation de "paternalisme" du cinéma américain d'avant guerre est décidément très surfaite.

 

 

La vedette annoncée (qui en fait ne tient qu'un second rôle) de ce Tomorrow at Seven est Chester Morris. Non content de porter un nom de cigarette et un prénom de fromage, il était aussi nanti d'un physique assez étrange pour un héros, avec le haut du visage de Maurice Chevalier (jeune) et le bas du visage de Benito Mussolini (jeune). Mais pour faire du cinéma, après tout, il y a pire comme ressemblance, car si le premier nommé fut un chanteur discutable il n'en fut pas moins un remarquable acteur ("Le silence est d'or" etc...), et si le second fut un politicien discutable il n'en fut pas moins aussi un remarquable acteur ("Scipion l'africain" entre autres... Pardon ? Ce n'est pas lui mais un sosie ? Bah, il reste ses discours filmés qui atteignent des sommets dans la veine humoristique ; d'ailleurs, ceux qu'il envoya en camps de vacances dans les îles Lipari en riraient encore s'ils n'étaient pas morts). Bon, pour redevenir sérieux, Chester Morris qui, dans le milieu des années 30, accéda au vedettariat dans des rôles de "dur romantique", n'est ici que le faire valoir de Frank McHugh et Allen Jenkins. Si l'on peut reconnaître à ces deux là une incontestable "vis comica" qui leur assura une longue carrière (mais pas en duo) sans jamais dépasser (à l'affiche) les seconds rôles, ils sont dans ce film beaucoup plus exaspérants que drôles. Bon, maintenant tous les goûts sont dans la nature, et il suffit de voir le succès des comiques actuels pour se dire que cet "humour", à base d'un duo de crétins incompétents atteints de logorrhée verbale, doit avoir un large public d'amateurs.

 

 

Le réalisateur Ray Enright est lui un honnête technicien de studio, qui commença comme gagman de Mack Sennett, puis fut monteur, avant de diriger les plus grandes vedettes hollywoodiennes. Il tournera plus de soixante-dix films dans les genres les plus divers : de la comédie musicale au film de guerre ("Gung ho") en passant par le western ("Les affameurs").
Pour résumer, Tomorrow at Seven, comme les avions de transport de l'époque, ne vole pas bien haut. Mais même si son intrigue policière est sans grand intérêt, et si son humour fait rarement mouche (euphémisme), le film n'en a pas moins un certain charme, lié à son décalage temporel et son statut de curiosité oubliée.

 

 

Sigtuna


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# La fiche dvd Hantik Films de Tomorrow at Seven

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