7 Winchester pour un Massacre
Titre original: Sette winchester per un massacro
Genre: Western spaghetti
Année: 1968
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Enzo G. Castellari (sous le pseudonyme de E. G. Rowland)
Casting:
Edd Byrnes, Guy Madison, Ennio Girolami, Luisa Baratto...
 

Après un générique très "pop" comme on en voit tant dans les westerns spaghetti, Enzo Castellari décide de poser les bases de son film : ça fusille, ça pille, ça viole, ça tabasse, ça fait tout exploser, ça s'en prend aux plus faibles et ça se fait des coups en douce... Pas besoin de faire de dessin : 7 Winchester pour un Massacre est un western avant tout bourrin. Bien sûr, rien par la suite ne pourra rivaliser avec cette entame de film, qui a l'avantage de pouvoir se dérouler sans autre justification scénaristique que celle de présenter les personnages principaux, mais tout de même, on sait d'ores et déjà à qui on a affaire. En l'occurence aux membres du groupe du colonel Blake, ex-militaire sudiste qui malgré la signature de la paix a refusé de déposer les armes et s'évertue donc à revendiquer violemment les idéaux de la défunte confédération, tout en souhaitant trouver une bonne âme qui lui révélera où est enterré un trésor sudiste qui mettrait un peu de beurre dans les épinards.

 

 

Après qu'une piste menant à un de ses anciens soldats se soit révélée infructueuse (comprendre que ça a fini en canardage pur et simple), la bonne âme se présentera d'elle même : un certain Stuart, ex sudiste, qui prétend amener Blake et ses hommes jusqu'au trésor, pour des motivations qu'il garde pour lui, mais que le spectateur parviendra aisément à deviner dès le départ. Du Mexique où se planque la bande à Blake jusqu'à l'endroit où est enterré le trésor, la route sera longue et parsemée d'embûches.

Et c'est tant mieux, puisque cela permet à Castellari de se déchaîner sur la violence. Une violence non pas comparable à celle de films comme Django, mais une simple violence consistant à envoyer le plus de monde au tapis. Tous les moyens sont bons et carte blanche est laissée au réalisateur pour démontrer toute la portée d'une phrase qui a été prononcée tout au début du film, à savoir que la guerre a donné aux hommes la possibilité de tuer, mais que la signature de la paix ne leur retire pas pour autant ces mauvaises habitudes. Enfin bon, n'imaginez pas non plus qu'il s'agit là d'un thème du film, puisque ce sujet ne sera pas développé, mais simplement illustré. Et de la plus belle des manières, car Castellari place ses personnages dans des situations nécessitant des moyens d'action différents, que l'on trouvait déjà dans l'introduction : les fusillades, les combats au corps, les humiliations... Tout ça dans la bonne humeur, sous l'oeil averti d'un Blake laissant même ses hommes se battre entre eux ("Je n'aime pas les gens sérieux, j'aime les rigolos", dira un personnage).

 

 

Et pour faire bonne mesure, le groupe de Blake comporte même un personnage inactif, consacré entièrement à la comédie : un personnage de cuisinier français gaffeur. L'épopée violente de cette horde de pourris s'ornera même d'une touche de sensualité lorsqu'une belle jeune fille fougueuse viendra rejoindre le groupe, attisant le côté viril de certains membres de l'équipe. Bref Castellari se fait plaisir, fait plaisir de la même façon à ses spectateurs, et la décomplexion de son intrigue autant que de sa mise en scène ne sera même pas ternie lorsque viendra le moment de clôturer le film dans une scène située dans un cimetière indien très atypique, aux peintures colorées et aux cadavres non enterrés (ce qui permet au réalisateur de montrer en gros plans quelques corps pourrissants). Les traîtres seront révélés, les tensions au sein du groupe auront pris de l'ampleur, et tout cela éclatera en coups de feu, jusqu'à un duel final devant beaucoup à Sergio Leone.


7 Winchester pour un Massacre
(n'y aurait-il pas comme une faute d'orthographe dans ce titre ?) est un western qui ne va certes pas chercher loin, mais il est en tout cas maîtrisé et ne sombre jamais dans la monotonie que son intrigue plutôt vide laissait craindre. C'est tout à l'honneur de Castellari.

 

 

 

Walter Paisley
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