Django
Genre: Western spaghetti
Année: 1966
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Sergio Corbucci
Casting:
Franco Nero, José Bódalo, Loredana Nusciak, Ángel Álvarez, Gino Pernice, Simón Arriaga, Giovanni Ivan Scratuglia, Erik Schippers, Rafael Albaicín, José Canalejas, Eduardo Fajardo...
 

Sorti en 1966, ce western putride et outrancier qu'est "Django" a souvent été comparé à "Pour une Poignée de dollars". Il faut avouer que le personnage de Django, pistolero désabusé cherchant à faire son beurre au milieu d'une lutte de clans, a de quoi rappeler le personnage de l'Homme sans nom du film de Leone. Pourtant, "Django" n'a rien d'une simple copie, ni même d'un western "leonien". Entre autres choses, Django a un nom, une histoire, des sentiments et un but...

 

 

Le chef-d'oeuvre de Sergio Corbucci, le frère ennemi de Sergio Leone, cela restera sans doute "Le Grand Silence", western d'une noirceur abyssale où des chasseurs de primes évoluent dans un Colorado recouvert par la neige. Dans la filmo de Corbucci, "Django" en sera en quelque sorte précurseur de cette atmosphère étrange car peu habituelle dans un western. Non pas qu'il se déroule dans la neige, mais parce qu'il utilise un environnement tout aussi riche et symbolique : la boue. "Django", un western dans la boue, une boue où se mêle parfois le sang, où se promène un étranger vêtu de noir, tirant derrière lui un cercueil. "Django" est un western qui respire la mort.
Le noir de la mort, le rouge du sang, dans la saleté de la boue. Corbucci développe une violence explicite, sadique, contribuant à une ambiance de crasse, de saleté et finalement de décadence. Décadence d'un pays laissé à l'abandon, où l'on continue de s'entre-déchirer pour de l'or. Décadence d'une ville dont ne subsiste réellement que le saloon-bordel. Décadence de la condition humaine, où les hommes sont tous des crapules sans foi ni loi et les femmes toutes des putes. Violence graphique, où une quarantaine de sbires sont abattus froidement à la mitrailleuse, où une oreille est coupée en représailles (plan longtemps censuré), où Django se fait briser les mains. Une violence aussi d'idéologie, par le biais du Major Jackson, militaire raciste à la tête d'une sorte de Ku Klux Klan local.




"Django" est une date dans le western spaghetti, surtout par son ambiance poisseuse et sa violence qui d'une certaine manière peuvent déjà faire du film une sorte de réponse aux westerns crépusculaires, ces oeuvres désabusées et pessimistes, qui commencent à fleurir aux Etats Unis ("Major Dundee", Sam Peckinpah, 1965). "Django", c'est aussi le film qui popularise l'usage de la mitrailleuse dans le western. Django eut enfin une certaine influence sur le western italien. De "Keoma" de Castellari qui en rejoue une scène complète à Trinita, parodiant également une scène clé et dont on remarquera la ressemblance entre Franco Nero et Terence Hill, on pourra citer le personnage de Sartana, à la base pensé comme un clone de Django avant que le tir ne soit corrigé.
Il y eut des suites ainsi que des faux Django. Ainsi Sartana arrive, prépare ton cercueil, crossover entre Sartana et un certain Sabatth (Sabata ?), devient selon les pays un crossover entre... "Sabata" et Django ! Le cinéma plus contemporain et américain a également un peu puisé dans "Django". On pensera à "Pale Rider" un peu, ou à Desperado de Robert Rodriguez.
Et sorti de toute analyse ronge-tête, Django est avant tout un western putassier et jouissif, dont le scénario ne sert qu'à aligner les morts. Et c'est tant mieux.

 

 

Le Cénobite Cinglé !
 
En rapport avec le film :
 
Vote:
 
8.11/10 ( 37 Votes )
Clics: 11770

1 commentaire(s) pour cette critique


Autres films Au hasard...