Monella
Genre: Erotique
Année: 1998
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Tinto Brass
Casting:
Anna Ammirati, Patrick Mower, Max Parodi, Susanna Martinkova, Antonio Salines, Francesca Nunzi, Laura Trotter, Serena Grandi...
Aka: Frivolous Lola
 

L'Italie de l'après-guerre, dans un petit village de la Lombardie. La jeune Lola doit épouser Masetto (Thomas dans la version française), un apprenti boulanger travaillant dans la boutique de ses parents. La mère de Masetto ne voit pas ce mariage d'un très bon oeil, d'une part à cause des origines de Lola, née d'une mère célibataire et ancienne prostituée (Zaïra, interprétée par Serena Grandi) et au père inconnu (Zaïra n'a jamais voulu dire qui il était), d'autre part à cause du comportement ouvertement provocateur de Lola, très à l'aise avec son corps et s'exhibant sans retenue, à la plus grande joie des hommes de la bourgade.
Encore vierge, Lola est obsédée à l'idée de faire l'amour avec Masetto, afin d'être persuadée qu'il sera bien l'homme de sa vie, celui capable de la rendre heureuse et avec qui elle s'épanouira sexuellement. Malheureusement pour la jeune fille, son petit ami est farouchement opposé à cette idée. Imprégné d'une éducation stricte, Masetto a subi l'influence d'une mère psychorigide et refuse donc de coucher avec Lola avant le mariage.
Cette situation apparemment sans issue ne va pas tarder à créer des dissensions chez les futurs mariés, évidemment, Lola provoquant Masetto à la moindre occasion afin de le rendre jaloux...

 

 

Monella est une chronique de moeurs fort sympathique ayant pour cadre une petite ville du nord de l'Italie, au sortir de la seconde guerre mondiale. Le puritanisme est encore bien ancré dans le pays, le sens des traditions, des valeurs morales, et pourtant une jeune fille au tempérament particulièrement trempé va mettre un bon coup de balai dans ces institutions "archaïques". Lola symbolise l'émancipation de la femme, une femme libérée, décomplexée et... séductrice. Car Lola est consciente que son corps attire le regard des hommes, et elle n'hésite pas à dévoiler ses atouts dès qu'elle en éprouve le désir.
Cela entraîne parfois des situations troubles, lorsque la jeune fille "allume" André, l'amant de sa mère et dont on dit qu'il est peut-être le père de Lola. Cela entraîne également des situations dangereuses, lorsque Lola provoque une bagarre dans un bar entre Masetto et des soldats espagnols en permission, ou lorsqu'elle se fait prendre en stop par un inconnu aux intentions pas très nettes.

 

 

Toutefois, le ton du film se porte plus volontiers à la comédie, avec, comme souvent chez le réalisateur, l'apport d'une galerie de personnages pittoresques. Monella est un film léger porté par une musique rockabilly enjouée dans laquelle on retrouve quelques standards de l'époque (Be-Bop-A-Lula de Gene Vincent, In the Mood des Andrew Sisters...) et entrecoupé d'une partition que l'on doit au renommé Pino Donaggio. Le compositeur italien a signé des bandes originales mémorables, notamment pour Brian De Palma, mais il a également oeuvré en maintes occasions pour ses compatriotes du cinéma populaire. On doit ainsi à Pino Donaggio les musiques des deux Hercule de Luigi Cozzi, celle du "Tueur de la pleine lune" de Ruggero Deodato, du Chat noir de Lucio Fulci, du "Trauma" de Dario Argento ou encore du peu connu Nero veneziano d'Ugo Liberatore. Donaggio avait déjà collaboré avec Tinto Brass en 1992 pour "Cosi fan tutte".

Si l'on se penche sur le casting de Monella, on se rend compte que le metteur en scène italien a intégré des acteurs qu'il connaît bien, comme Serena Grandi ("Miranda") ou Antonio Salines (Le Voyeur) ; d'autres avec qui il collaborera en d'autres occasions par la suite, parmi lesquels Francesca Nunzi (Transgressing) et Max Parodi (Monamour) qui joue ici Masetto. Enfin, Tinto Brass a réuni dans ce film quelques acteurs présentant une carte de visite particulièrement intéressante. En premier lieu, l'acteur britannique Patrick Mower, que les amateurs de cinéma d'horreur anglo-saxon des années 60/70 ont pu voir dans quelques films emblématiques de cette époque : "Les Vierges de Satan" de Terence Fisher, "Suceurs de sang" de Robert Hartford-Davis et "Les Crocs de Satan" de Gordon Hessler. Mais également l'actrice tchèque Susanna Martinkova, aperçue dans Qui veut tuer Jessie ?, Le Jour de la haine et "Le Larron", de même que l'Italienne Laura Trotter, dont la carrière oscille entre des films aussi divers que "La Carrière d'une femme de chambre" et le mémorable L'Avion de l'apocalypse.

 

 

Et puis, il y a la fameuse "Lola", interprétée par une jeune inconnue, Anna Ammirati, dont c'était là le premier rôle au cinéma et qui fait preuve d'une aisance surprenante. Spontanée, naturelle, elle éblouit l'écran de sa beauté, gratifiant le spectateur de très belles scènes érotiques, Tinto Brass s'attardant pour l'occasion autant sur le côté "pile" de l'actrice que sur le côté "face". Parmi les scènes marquantes, on retiendra celle où Lola se masturbe sur son lit, et celle où elle s'arrache quelques poils de sa toison pubienne comme si elle effeuillait une marguerite (pensant à Masetto, elle s'exclame : il m'aime, un peu, beaucoup...). Et puis, Tinto Brass oblige, il y a l'indispensable scène où l'héroïne fait pipi dans la nature. Là, cela se passe à la tombée de la nuit, sous une pluie battante, lorsque Lola est parvenue à échapper au type qui l'avait prise en stop. Heureuse d'avoir eu le dernier mot, Lola soulage sa vessie en riant de bon coeur.

Comme d'habitude chez le réalisateur, l'histoire se finit bien, par le banquet de mariage, Tinto Brass s'improvisant chef d'orchestre de la fanfare pour l'occasion. Monella s'impose comme une comédie érotique réussie, dans laquelle le cinéaste tend à démontrer une fois encore que la femme est le moteur de l'émancipation, de la liberté et de l'évolution des moeurs.

 

 

Flint

 

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