Exotic Ones, The
Genre: Horreur , Aventures
Année: 1968
Pays d'origine: États-Unis
Réalisateur: Ron Ormond
Casting:
Edward B. Moates, Kathy Clifton, Georgette Dante, Sleepy LaBeef, Jack Horton, Tim Ormond, Peggy Ann Price, Ed Livingston...
Aka: Monster and the Stripper
 

Dans l'un des bayous de Louisiane, une créature mystérieuse semble coupable de disparitions puis de meurtres. D'abord sur du bétail, et l'on retrouve des vaches tripes à l'air, à demi-mangées, sur des animaux domestiques parfois (vaut mieux ne pas posséder de chat), enfin sur des êtres-humains, démembrés et parfois même désossés. Trois chasseurs partent à la recherche du monstre qu'ils nomment "la Créature des marais".
Après des déboires, dont l'un d'eux qui se fait arracher un bras qui sert à la créature pour l'achever en lui foutant des beignes, ils parviennent enfin à le capturer et à le mettre en cage.

 

 

C'est du reste là que The Exotic Ones devient le plus amusant car il se transforme dès lors en relecture du célèbre King Kong, déplacé dans un contexte de luxure et de culture pop. La créature du marais capturée en plein bayou est ensuite mise en cage et sert de spectacle dans un night-club. Son statut de monstre fait qu'on lui donne des poulets vivants à manger devant un public en mal de sensations. Quant à son "show", il a lieu entre deux strip-teases au sein d'un night-club de Bourbon Street. Jusqu'au moment où il parvient à s'échapper puis à terroriser d'abord les propriétaires et adeptes du club, ensuite le quartier tout entier. L'homme sauvage au cœur brisé réunit toutes ses forces pour briser sa cage dès lors que la strip-teaseuse dont il s'est amouraché est menacée. C'est alors seulement qu'il se transforme en danger public.

 

 

The Exotic Ones que réalise Ron Ormond est, en dépit de sa qualité contestable, la première bobine mettant en scène une créature des marais du bayou. Dans ce film pour le moins farfelu, le monstre qui nous est montré se situe entre l'homme sauvage et l'homo-sapiens. Il est même fait mention de sasquash lors de son dénouement, mais par des journalistes en quête de scoop qui voient là l'occasion d'un article à sensation : "Bourbon Street, la jungle de la chair humaine !".
Quant à la qualité jugée contestable par l'auteur de ces petites lignes primales issues d'un hominidé à la vigueur animale, les réticences viennent principalement de la longueur du métrage qui atteint outrageusement les 90 minutes. Ce qui nous vaut, passé un préambule en plein bayou, des scènes de bavardages qui paraissent interminables. Encore que je n'évoque pas les scènes de strip-tease qui, elles aussi, étirent le temps en même temps que ma bite. Resserré sur 60 minutes, The Exotic Ones aurait été un trip pop, psychédélique, barré, plutôt sympa. En l'état, il se montre trop souvent ennuyant en dépit de ses petits sursauts.

 

 

Ron Ormond, dont la carrière était jusque là émaillée d'exploitations autant profanes que racoleuses, se reconvertira en prêcheur-filmeur, tournant parfois même des films préventifs pour éviter de se retrouver en Enfer ("The Burning Hell", 1974). À en croire la chronique de If Footmen Tire You, What Will Horses Do ?, il se repentira après avoir croisé les routes du seigneur et livrera du pamphlet anticommuniste au nom de Dieu. Amen !

Quoi qu'il en soit, on retiendra surtout pour celui-ci une atmosphère pop omniprésente qui fait qu'on pourrait parfois se croire en plein Swinging London, ainsi que quelques scènes sortant du lot : deux cadavres distillant à Monster and the Stripper une petite touche de gore, ainsi que la prestation du personnage central, l'homme-nature campé par Sleepy LaBeef, sorte de cousin de Salvatore Baccaro, deux bêtes en chaleur, chacun à sa manière...

 

 

 

Mallox



En rapport avec le film :

# Pour la petite anecdote, l'inénarrable Sleepy Labeef était avant tout chanteur de rockabilly/country. Un ami de Dylan qui, dit-on, appréciait particulièrement le film et sa séquence de bras arraché.

 

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