Starflight One
Titre original: Starflight: The Plane That Couldn't Land
Genre: Science fiction , Thriller
Pays d'origine: États-Unis
Casting:
Lee Majors, Lauren Hutton, Hal Linden, Ray Milland, Gail Strickland, George DiCenzo, Tess Harper...
Aka: Airport 85: Starflight One
 

Lors de son voyage inaugural, l'avion hypersonique "Starflight One" se voit contraint d'effectuer une manœuvre afin d'éviter les débris d'une fusée qui se dirigeait vers lui. Malheureusement, la manœuvre l'a entraîné dans l'espace et l'avion, ne possédant pas de bouclier, ne peut plus rentrer dans l'atmosphère !

 

 

Après avoir connu le succès au cinéma dans les années 70, le film catastrophe émigrera vers le petit écran où il trouvera, en attendant mieux (des effets spéciaux plus économiques !), une base de retrait. Le numérique relancera le genre dans les années 90. Ce téléfilm est largement  inspiré par la franchise des "Airport" [Airport 1975 (1974), Airport ‘77 (1977) et Airport 79 - The Concorde (1979)] dont il reprend le canevas, c'est-à-dire un groupe de passagers aussi divers que variés et un équipage héroïque mis en danger en plein vol, soit par une panne, une bombe ou une collision.
Pour ce qui est des passagers, rien de neuf non plus puisqu'on retrouve la liaison amoureuse entre le pilote et une passagère (ici Lee Majors et Lauren Hutton) ; il y a également une femme âgée sur son premier vol et un passager douteux dont les actions mettent en danger la survie de l'avion, bref... que du sur mesure ! Une question se pose toutefois : pourquoi une chaîne de télévision comme ABC a-t-elle produit un tel film alors que le dernier opus de la série "The Concorde : Airport 79" s'est effondré au box-office ? Et bien, justement parce que la chaîne a diffusé une version de trois heures du film et que celui-ci a réalisé des audiences record. Il n'en faudra pas plus pour que les patrons de la chaîne lancent leur propre version (appelée officieusement "Airport 85"). Mais les exécutifs de la chaîne ne sont pas stupides et savent qu'une partie de l'échec d'"Airport 79" tenait à la médiocrité de ses effets spéciaux. Afin de ne pas répéter les mêmes erreurs, ils engagent donc le spécialiste des SFX John Dykstra (et son studio de l'époque, Apogee) qui livre un travail impeccable !

 

 

John Dykstra est un spécialiste des modèles réduits. Il commença à travailler avec Douglas Trumbull sur "Silent Running". Ensuite, il œuvra pour ILM, où il mit au point la fameuse Dykstraflex, un système qui déplace la caméra autour d'une maquette fixe. Le résultat est stupéfiant et sera pour beaucoup dans le succès de "La Guerre des étoiles". En 1977, il quitte ILM pour créer son studio baptisé Apogee Inc ou Apogee Production. Son premier contrat consiste à aider Douglas Trumbull sur quelques effets de "Star Trek : The Motion Picture" en 1978. Il travaillera notamment sur "Battlestar Galactica", "Jamais plus Jamais", "Avalanche Express", "Firefox", Lifeforce... L'expérience acquise sur le film de Clint Eastwood ("Firefox") servit beaucoup pour le tournage de Starflight One,notamment l'interaction entre les maquettes brillantes et le fond bleu. La venue du tout digital précipitera la fin des modèles réduits et obligea Dykstra à mettre la clé sous le paillasson en 1992 pour rejoindre Eggers Film.

 

 

Production télé oblige, les stars ne sont plus aussi prestigieuses. C'est donc Lee Majors (L'homme qui valait trois milliards) qui remplace Charlton Heston et Lauren Hutton (Malone) qui fait tapisserie. On repérera néanmoins le vétéran anglais Ray Milland (Le Crime était presque parfait, L'Homme aux rayons X ou encore Battlestar Galactica), mais aussi Hal Linden (Barney Miller) et Terry Kiser, figure incontournable des séries télé américaines des années 70 et 80, qui apparaît toujours au côté de Lee Majors dans "Steel".
La mise en scène revient à Jerry Jameson, déjà réalisateur de "Airport 77" et "La Guerre des abîmes". Jameson est un réalisateur de télévision qui a fait sa carrière derrière le petit écran (Dallas, Dynastie, Magnum…). Notons que la franchise des Airport utilisait déjà des metteurs en scènes issus de la télévision : Jack Smight (Airport 75) ou David Lowell Rich (The Concorde : Airport 79).
Jameson nous livre ici un travail soigné mais complètement aseptisé. Tous les stéréotypes sont présents, et comme d'habitude les scénaristes redoublent d'ingéniosité pour mettre en péril les passagers. Mais cette fois il font preuve d'un peu de sadisme en éliminant quelques innocents. Deux scènes sont particulièrement réussies : le transfert d'un passager dans un cercueil et la tentative de sauvetage via un tube, qui va se solder par un cuisant échec.

 

 

Soyons franc, le film de Jameson ne reste en orbite que grâce au travail de Dykstra et son équipe, qui réaliseront des prouesses avec peu de moyens à une époque pas encore caviardée par le digital. Les inconditionnels du genre (cela existe) embarqueront sans problème à bord, les autres risquent de rester perplexes sur la piste !


The Omega Man

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