Acts of Vengeance
Titre original: Stoic
Genre: Polar , Thriller , Action , Vigilante
Année: 2016
Pays d'origine: États-Unis / Bulgarie
Réalisateur: Isaac Florentine
Casting:
Antonio Banderas, Cristina Serafini, Karl Urban, Paz Vega, Keith D. Evans, Lillian Blankenship, Mark Rhino Smith, Owen Davis, Robert Forster, Stacey Clickner, Atanas Srebrev, Clint Dyer, Clint Dyer David Sakurai, Elizabeth Brace, Eric Ali, François Coetzer, Isaac Florentine...
 

Un avocat, ivre de vengeance, fait vœu de silence et, après avoir appris les arts martiaux, se jure de se venger du meurtre de sa femme et de sa fille...

 

 

Le thème du justicier, hérité du western, est quasiment une institution dans le cinéma américain. Au début des années septante, ce genre à lui seul décline et le polar le réquisitionne sans sommation, accouchant d'un sous genre, le "vigilante movie". En générale le scénario met en scène un citoyen lambda qui décide de prendre en main la justice qui lui semble impuissante, obsolète.
Le "Millenium Films" confie la réalisation de Acts of Vengeance au pluridisciplinaire Isaac Florentine, ex-cascadeur, réalisateur de seconde équipe, scénariste, producteur et acteur. Ce dernier a, au préalable, réalisé avec succès et pour le même studio les deux films de "Ninja" avec Scott Adkins, acteur avec qui il a également collaboré sur "Undisputed III" puis "Close Range". On ne change pas une équipe qui gagne et, comme pour ses films avec Atkins, Florentine fait appel au chorégraphe Tim Man (Ong Bak 2, Ninja: Shadow of a tear...) qui s'occupe donc des combats en plus de jouer ici le rôle de l'instructeur de Jiu-Jitsu. Découverte dans "Lucia et le sexe", Paz Vega a ensuite tourné avec Almodovar ("Parle avec Elle" et "Les Amants Passagers") ; on l'a aussi aperçue dans "Spanglish" et on la retrouvera bientôt dans "Emperor" de Lee Tamahori (Meurs un autre jour). Quant à Karl Urban, il fut un inoubliable Judge Dredd dans le film du même nom ; spécialiste des films musclés (Doom, Pathfinder, Riddick, Red...), il joue souvent des seconds rôles, régulièrement des "méchants" ! Mentionnons enfin l'apparition de Robert Forster (Avalanche, "Le Trou Noir", L'Incroyable Alligator, "Delta Force", "Jackie Brown", ...) le temps d'une récitation de texte sans véritable conviction (quelques minutes) !

 

 

Ayant glané sa réputation aux États unis grâce à ses nombreuses collaborations avec Pedro Almodovar, Antonio Banderas s'avère, ô surprise, plus que convaincant dans son rôle de justicier. On est loin des machines de guerre indestructibles évoluant dans la même catégorie que Steven Seagal ou Wesley Snipes. Ici, ce bon Antonio(n) distribue autant de bourre-pif qu'il en reçoit (voir plus encore) ; cet aspect un peu simplet du personnage, qu'on qualifiera de réaliste, permet de faciliter cette identification.
Il faut bien l'avouer, l'acteur est aidé par un script malin qui reste dans les standards du genre mais offre son lot de surprises et de détails autant saugrenus que savoureux. Ainsi le personnage de Banderas, après avoir expié son passé dans la violence (il sert de punching ball dans des combats clandestins), décide de faire vœux de silence (ce qui améliore miraculeusement son audition). Une décision prise après la lecture de l'ouvrage de Marc Aurèle, "Pensées pour moi-même", ouvrage surfant sur les principaux éléments de la pensée stoïcienne (le monde perçu comme un cosmos harmonieux, la liberté, etc.) ; Acts of Vengeance est par ailleurs divisé en chapitres dont les titres en sont issus. Durant son parcours initiatique, notre apprenti stoïcien découvrira également que ses entraînements assidus aux combats ne l'empêchent pas de se prendre une balle. Ce malheureux incident émaillant cette bobine aura néanmoins une conséquence positive : lui faire rencontrer cette bombasse de Paz Vega qui deviendra dès lors une de ces alliées ; son autre allié demeurant non pas une chienne mais un berger allemand dont l'expressivité est en phase totale avec notre héros !

 

 

Acts of Vengeance n'est pas exempt de défauts : la narration en voix off contée par Banderas est trop explicite, le scénario n'hésite pas à prendre des raccourcis, la relation de Banderas avec l'infirmière (Paz Vega) demeure artificielle, les (faux) décors censés représenter une ville des États unis sont trop reconnaissables (ceux utilisés dans "La chute de Londres" - le film est tourné en Bulgarie dans les studios Nu Boyana, appartenant à Millenium Movie)... mais, dans l'ensemble, il tient plutôt bien la route et propose une chute originale. En effet, après avoir enquêté et suivi de multiples fausses pistes, notre héros découvre qu'il est lui-même victime d'un autre justicier souhaitant se venger de la mort de sa fille... tuée par un criminel qui a été libéré par notre avocat justicier !
"Desperado", "Assassins", "Le Masque de Zorro", "Le 13éme Guerrier", "Ballistic"... la filmographie de Banderas a toujours été parsemée de films d'actions, ce n'est donc pas une surprise de le retrouver dans ce genre de production. En revanche (terme vigilant de circonstance), le voir cachetonner chez "Millenium" est plus surprenant, encore que cela soit probablement dû à l'acquittement de ses impôts ou bien encore le fait de la pension versée à son ex-femme (Miss Griffith). Banderas se présente du coup sur le marché comme une alternative ; une alternative acceptable dirons-nous, en tout cas pas pire que certains autres bourrins reconnus, notamment ceux évoluant sur des rings !

 

 

The Omega Man

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