Baiser de la tarentule, Le
Titre original: Kiss of the Tarantula
Genre: Horreur , Epouvante , Agressions animales
Année: 1975
Pays d'origine: États-Unis
Réalisateur: Chris Munger
Casting:
Suzanne Ling, Eric Mason, Herman Wallner, Linda Spatz, Beverly Eddins...
Aka: Mygale
 

Préambule : Suzanne Bradley a dix ans. Elle vit avec ses parents dans une maison qui fait office de morgue et dans laquelle John, son père, travaille comme patron de l'entreprise de pompes funèbres. Celui-ci pratique même la thanatopraxie sur les corps, dans une petite salle attenante au salon et dans laquelle Suzanne va et vient, notamment pour jouer. Suzanne est donc habituée à vivre avec les morts, mais sa vraie passion, c'est ses mygales qu'elle collectionne avec affection et une attention toute particulière. Jugée étrange par son entourage, elle se trouverait complètement marginalisée si son père n'éprouvait pas pour elle une énorme tendresse. Martha, sa mère, ne lui témoigne en revanche aucune marque d'amour. Suzanne la méprise mais elle la surprend un jour avec son amant, rien de moins que tonton Walter, le frangin de son père chéri. Les propos interceptés par Suzanne envisagent le meurtre de ce dernier. Suzanne va se servir de ses petites protégées pour tuer sa mère qui, réveillée subitement par l'une des impressionnantes arachnides, meurt d'une crise cardiaque...

 

 

Le temps a passé, Suzanne a grandi, elle a désormais quinze ans et va au lycée. Sa passion pour les mygales est demeurée intacte. Elle est toujours mise à l’écart à cause de son attitude jugée singulière. Finalement, sa vie sans ses petites amies serait bien terne. Son univers n’est fait que de solitude et, si elle demeure ostracisée par ses camarades de classe, ces derniers ont eux aussi grandi. Ils ont l’âge de faire de plus grosses conneries. Voilà d’ailleurs qu’en l'absence de John, ceux-ci s'introduisent dans la maison afin de lui jouer un mauvais tour. La mauvaise farce tourne au drame puisque l'un d'eux tue malencontreusement une de ses mygales. Suzanne projette dès lors de se venger et les meurtres, avec l’aide de ses petites protégées, s'enchaînent. Mais l'oncle Walter devine quel est l'auteur de tous ces "accidents". Cependant, comme il désire sa jolie nièce, il fait de sa découverte un argument pour la séduire puis se met à exercer sur elle un odieux chantage... mal lui en prend !

 

 

Le Baiser de la tarentule a connu plusieurs éditions VHS en France, dont une chez CK Video, pour laquelle il fut rebaptisé Mygale. Mais le titre officiellement retenu mentionne une tarentule, ce qui lui fait entretenir une confusion qui a pourtant sa petite importance. En effet, les anglophones nomment "tarantula" les araignées que les francophones nomment mygale. La mygale est poilue et mesure de 3 à 10 cm tandis que la tarentule est imberbe et ne dépasse pas les 3 cm. La mygale appartient à la famille des theraphosidae (900 espèces tout de même !) tandis que la tarentule fait partie des lycosidae. Bref, ce sont deux espèces totalement différentes et dans le film de Chris Munger, il s'agit donc sans nul doute possible, de mygales. Mais passons...

Kiss of the Tarantula est le second des deux films tournés par le méconnu Chris Munger et suit "Black Starlet" (une blaxploitation dramatique dans laquelle des jeunes femmes noires partent pour Hollywood afin d'y faire carrière, avant de déchanter). Munger fut, dès 1970, producteur de "Escape to Passion", un petit softcore indépendant. Sa mise en scène est un peu terne mais demeure paradoxalement en harmonie avec la tonalité de la bobine.
Plus intéressante est la présence - comme auteur de l'histoire originale - de Daniel Cady. Écrivain-scénariste et producteur, le bonhomme fait partie de ces self-made-men opportunistes tapis dans l'ombre, occupés à scruter les exploitations en vogue. Ainsi lui doit-on l'histoire du très bon Black Samson après avoir produit ou/et écrit quelques "joyeusetés" tournées par John Hayes : The Cut-Throats, "Dream no Evil", Bébé vampire ou "Garden of the Dead". Le vent l'emportera après Mygales vers le porno (Soumissions, Sans peur et sans culotte, "Tomboy", ...).

 

 

Mygale, alias Le Baiser de la tarentule fait partie de ces petits horrifiques relativement connus des amateurs mais qui n'a jamais été très estimé. Sous forte influence du "Willard" de Daniel Mann, il vaut avant tout pour son ambiance mortifère due en grande partie au cadre dans lequel il se déroule : une morgue familiale. Il faut bien admettre qu'à l'écran, les meurtres sont assez peu spectaculaires et même peu crédibles. Deux crises cardiaques, deux jeunes qui se tuent eux-mêmes, par panique, dont une jeune femme qui se défenestre avant de s'égorger sans le vouloir avec la vitre cassée d'une voiture, une autre jeune femme qui sombre dans la folie, etc. Voilà grosso-modo le menu "vengeance à la carte" de Suzanne. Le mode opératoire est du reste assez répétitif puisqu'il consiste à déposer ses mygales chéries au bon endroit et au bon moment, celles-ci provoquant inexorablement la panique puis la mort.
Ce qui sauve le film cependant, jusqu'à en faire un petit spectacle assez délectable, c'est donc son aspect mortuaire très marqué qui lui fait dépasser le petit film d'épouvante fauché (ou de faucheuse pour le coup) et mal fichu, mais aussi le parfum de solitude adolescente assez prégnant qu'il distille. Outre "Willard", il précède un certain "Carrie" : les trois films ont comme point commun de conter une histoire d'adolescent(e) ostracisé(e) qui se venge. Point d'animal en revanche dans le film de De Palma. Contrairement à quelques bobines relativement similaires (voir le piteux Stanley de William Grefé), ce B-movie de Chris Munger peut se prévaloir de posséder sa petite ambiance et d'arborer par ailleurs un aspect déviant et malsain en flirtant avec le chantage incestueux du tonton qui s'est tapé maman au préalable.

 

 

Afin de rester dans l'incestueuse famille du cinéma, concluons par un petit mot à propos des acteurs : s'il s'agit de l'unique film de Herman Wallner (en papa, impressionnant, surtout par sa taille !), de Beverly Eddins (en maman salope !) et de Suzanna Ling (Suzanne adulte), on a déjà vu Ernesto Macias (ici en oncle lubrique) dans "Scream Blacula Scream" et dans Bébé vampire. Idem pour Jay Scott, ami fidèle de John Hayes et déjà aperçu entre autres dans The Cut-Throats, "Fandango", "Dream No Evil" et Bébé vampire (encore lui, décidément !). Il disparaîtra des écrans juste après Le Baiser de la tarentule. D'autres en revanche feront une étonnante carrière : parmi les jeunots du film, Stratton Leopold se fera de plus en plus rare comme acteur pour devenir producteur. Après s'être fait la main sur des films tels que Le Prince des ténèbres ou "Invasion Los Angeles" de John Carpenter, on le trouve comme producteur exécutif de titres récents comme "Mission: Impossible III" ou "Parker". Quant à Ron Prather (qui s'écrabouille ici avec la portière arrière d'une voiture en tentant d'en sortir) on a pu le voir tout récemment dans "Mr Wolff" et "Venom".

 

 

 

Mallox

 

 

* L'édition CK Vidéo :

 

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