Douce Nuit, Sanglante Nuit
Titre original: Silent Night, Deadly Night
Genre: Slasher
Année: 1984
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Charles E. Sellier Jr.
Casting:
Robert Brian Wilson, Lilyan Chauvin, Gilmer McCormick, Linnea Quigley...
 

Après "Halloween" en 1978 et "Vendredi 13" en 1980, cet autre jour marquant qu'est Noël ne pouvait rester bien longtemps sans obtenir son propre tueur. Ce fut ainsi chose faite en 1984 avec ce "Douce Nuit, Sanglante Nuit" qui se fit connaître grâce à l'intelligence des associations parentales américaines qui, choquées par un tel film présentant un Père Noël psychopathe, réussirent à faire interdire le film peu après sa sortie, assurant ainsi la promotion de ce qu'elles désiraient combattre.
Après avoir vu ses parents assassinés par un bandit grimé en Père Noël, et après avoir été élevé dans un orphelinat dirigé par une nonne catholique intégriste, le jeune Billy devient définitivement fou le jour où son employeur lui demande de revêtir le costume du gros barbu pendant les fêtes. A partir de là, il va s'évertuer à occire tout ce qui lui passe sous la main et qui n'est pas conforme à la stricte vision morale que lui a inculquée la vieille nonne de son enfance.

 


Peut-être les associations puritaines ont-elles été choquées par la perversion de la fête de Noël (qui contrairement à Halloween n'est pas une célébration païenne), liée dans le film à l'éducation ultra-religieuse, mais toujours est-il que ce slasher relativement basique ne méritait pas tant d'égards. Il s'agit essentiellement d'une énième resucée de "Halloween" et, à un degré moindre, de "Vendredi 13". Au film de Carpenter, Sellier Jr. emprunte la volonté de reprendre une imagerie populaire festive et de se baser dessus pour faire naître la peur, opérant ainsi un radical renversement des valeurs de cette imagerie. Mais n'est pas Carpenter qui veut, et "Douce Nuit, Sanglante Nuit" se contente d'une mise en scène assez plan-plan, incapable de faire naître le moindre sentiment d'oppression ou d'angoisse.
Aux "Vendredi 13", Selliers Jr. reprend d'une part la caractérisation d'un personnage (le grand-père du début évoquant le vieux Ralph et ses prophéties macabres du film de Cunningham) et d'autre part le côté volontiers débile des futures victimes (les collègues de Billy), de même que la tendance à dévoiler de nombreuses poitrines féminines (Linnea Quigley passe ainsi ses dix minutes de film les seins à l'air). Ce qui est bien gentil, mais enfin, nous sommes avant tout ici pour voir des meurtres bien comme il faut, perpétrés par un tueur un minimum charismatique. Et ce n'est pas le cas. Les meurtres restent assez avares de sang. Pire : le film, durant sa première demi-heure, se perd en explications sur les motifs de celui dont on sait qu'il deviendra le tueur. Ses parents tués par un Père Noël, la vilaine nonne...

 


Les scénaristes auraient pu nous éviter tous ces détails, d'autant plus qu'ils sont soulignés au marqueur lors de chaque meurtre par le mot "châtiment", prononcé par le psychopathe. La seule tentative d'originalité de "Douce Nuit, Sanglante Nuit" tombe donc à plat, endort quelque peu le spectateur et pire ; cherche à susciter la compassion, notamment grâce à un personnage de bonne soeur compréhensive à l'encontre de notre tueur (imaginez un peu si dans "Halloween", John Carpenter avait fait de Michael Myers une victime de son enfance difficile, inspirant la pitié du Docteur Loomis)... Heureusement, tout n'est pas si mauvais, et la dernière partie du film peut se vanter d'être assez généreuse en meurtres, ce qui relève un peu le niveau. Et quelques scènes d'une méchanceté gratuite (offrir un cutter à un gosse gentil, décapiter un bonhomme de neige) font mouche. Mais ces quelques qualités ne réussissent pas à sauver totalement ce "Douce Nuit, Sanglante Nuit"...

Note : 4/10

 

Walter Paisley
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