Ironmaster, La guerre du fer
Titre original: La Guerra del Ferro
Genre: Heroic Fantasy
Année: 1982
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Umberto Lenzi
Casting:
George Eastman, Sam Pasco, Elvire Audray, William Berger, Jacques herlin, des bisons, un lion...
 

Comment aborder un navet qui a la vertu d'être inénarrable ? Je crois bien que c'est le film le plus poilant que j'ai pu voir cette année 2007 (avec un zeste de retard et de citron donc),  bref des films récents non négligeables mais aucun d'entre eux n'arrive pourtant au niveau de la grosse banane engendrée à la vision de cet Ironmaster, proche du cancre infréquentable...


Je n'ai pas fait de cadeau à Lucio Fulci lorsque j'ai évoqué Conquest ou 2072, les Mercenaires du futur, car vu la grande estime que j'ai pour le réalisateur romain, il m'aurait semblé en agissant ainsi relativiser ou minimiser le reste de son oeuvre pour ma part assez épatante. Néanmoins, j'avoue ne pas porter la même estime pour la carrière de Umberto lenzi, cinéaste surtout reconnu pour ses polars que je ne peux m'empêcher de trouver quelque peu surestimés, bien que dans leur démarche proche du filmeur nihiliste, ils restent les plus fréquentables de sa carrière. La seule chose que je pourrai mettre au crédit est peut-être d'avoir inventer le film d'aventures cannibalesques dès 1972 avec Au pays de l'exorcisme, qui reste néanmoins un film assez moyen sinon médiocre.

 

 

Bref, c'est une sorte de conte à haute teneur philosophique auquel on assiste hilares (ou bienveillants, selon humeur), car une fois le postulat établi, et une fois qu'on a bien ri pour cause d'acteurs au-delà du ridicule, gonflant poitrine et pectoraux tout droit sortis de salles pour culturistes express, il est difficile de ne pas savourer ma foi les dialogues à tendance mongoloïdes qui foisonnent au sein de cette exploitation que je ne qualifierai même pas "d'approximative", car je serai encore loin de la vérité. Ce film là est tout aussi nul que "Cannibal ferox" par exemple, film à la notoriété usurpée, qui, lorsque on le revoit, déçoit par manque de scènes gores, sans parler du reste, dépassant le pathétique. C'est vrai que l'amorce des années 80 ne semble avoir épargner pas grand monde. Tandis que le cinéma transalpin était auparavant responsable de moult oeuvres incontournables et même référentielles, piquant dans le cinoche américain pour mieux le détourner parfois, dès lors chaque metteur en scène du médiocre à l'excellent a pondu ses concessions au système sous peine de ne plus travailler ; des "livraisons" dans lesquelles on ne trouve même plus de relecture ou autres détournements des codes, mais simplement des livraisons balancées à la qui mieux-mieux.


A quels films devons-nous ce chef-d'oeuvre de la comédie préhistorique ? (Il faudra bien parler un jour de Caveman avec Ringo Starr), tout simplement, Lenzi tente ici un mélange de "Conan le barbare" et de "La guerre du feu", si bien que les dialogues, qui ont encore une raison d'être dans l'héroic fantasy, se retrouvent comme par enchantement ici dans le genre préhistorique. Déjà en soit, tout ceci n'est pas sérieux, et voir la façon dont il filme la chose, à la manière d'un produit mille fois recyclé, on est pas loin de se dire qu'Umberto Lenzi n'a même pas compris les modèles auxquels il emprunte, mais qui plus est, ne semble même pas comprendre ce qu'il tourne ni même s'en intéresser.

 

 

La palme du film, et c'est aussi le peut-être le meilleur de ce qu'il peut contenir (s'il contient autre chose que le vide), revient à ce bon Georges Eastman (Anthropophagous) qui dans le rôle du très méchant Voud, semble s'amuser comme un petit fou, et d'une certaine manière on est bien content pour lui, vu que se promener avec une peau de bouc sur la tête semble le contenter amplement, on peut adhérer sans honte à son enthousiasme. Celui-ci en fait même des tonnes, roulant les yeux sans cesse, et regardant même la caméra à certains moment comme s'il avait peur de n'être pas filmé tandis qu'il livre une prestation qu'il doit penser "hors paire". Celui-ci avec ce film semble avoir trouvé chaussure à son pied, on est bien content pour lui.


Le prix citron du crétinisme revient, il faut le dire, à Sam Pasco dans le rôle d'Ela (le bon), culturiste américain et dont il semble que ce soit le seul film auquel il ai collaboré, ouf ! Je n'ai pu m'empêcher de le rapprocher du pitoyable Andrea Occhipinti dans Conquest, mais en pire. Chevelure Hard-Rockeuse FM, oeil vitreux (si bien qu'on a le sentiment qu'il regarde dans le vague tout le temps), muscles huilés (et pourquoi donc ? Ceux-ci semblent le gêner davantage qu'autre chose, bref, ses apparitions en sosie de Rahan sous somnifères provoque l'hilarité la plus totale. Je dirai même qu'on ne s'en lasse pas, et vu la crétinerie totale de la chose, autant aller jusqu'au bout, défi que l'acteur et son metteur en scène relèvent ici haut la main !

 

Sam Pasco semble avoir même traumatisé un autre acteur de ce film expérimental, à savoir Jacques Herlin ("Treize femmes pour Casanova") qui joue ici le sorcier, complexé par sa maigre envergure face au géant et qui semble ne s'être jamais remis du contact avec ce "gros con" (sic) qui ne semblait pouvoir s'empêcher de se huiler le torse avant chaque prise. Que le tournage a dû être drôle ! D'autant que si l'on se réfère à Herlin, "C'est la dernière grosse merde qu'il a faite en Italie". En effet, Vu la grosseur de l'étron, on est content pour lui.

 

 

De toute façon, on peut décliner comme ceci, chaque acteur (William Berger : Keoma n'a jamais été aussi ridicule et c'est un tour de force !), chaque plan du film, le disséquer politiquement en prétextant que Voud représenterai le dictat et Ela la démocratie, parler des costumes que porte chaque acteur, et dans lequel chacun semble tellement gêné aux entournures avec les coutures de son propre déguisement (la palme revenant aux hommes singes hagards, limite zombies), parler de Isa (Elvire Audray, "Crime au cimetière étrusque") en femelle préhistorique à tendance New-Wave au sein de ce "disco-Conan", tout ceci prendrai des heures comme citer la pléthore de dialogues que j'ai déjà oubliés, mais qui valent vraiment leur pesant de plomb plus que de fer, bref, La guerre du fer reste exclusivement réservé aux amateurs de grosses conneries. Pas plus, faudrait quand même pas pousser pépère Lenzi dans les orties...

 

Mallox
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