Peur au Ventre, La
Titre original: Rivelazioni di un maniaco sessuale al capo della squadra mobile
Genre: Giallo
Année: 1972
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Roberto Bianchi Montero
Casting:
Nieves Navarro, Farley Granger, Sylva Koscina, Silvano Tranquilli, Annabella Incontrera, Chris Avram, Femi Benussi, Krista Nell, Luciano Rossi...
Aka: So Sweet, So Dead / Confessions of a Sex Maniac
 

Dans le cinéma de genre en général, et en matière de "sexploitation" en particulier, il est un nom qui revient souvent : Bianchi. Au début, on pourrait croire que le personnage a réalisé un paquet de films. Et puis, on se rend compte que d'une oeuvre à l'autre le prénom n'est pas toujours le même : Roberto, Mario, Andrea... Et pour cause, il s'agit bien de trois personnes différentes.
Roberto est le plus âgé, né en 1907, et mort en 1986. Après avoir réalisé des nudies dans les années 1960, il a notamment mis en scène un polar avec Klaus Kinski : "L'Oeil de l'Araignée" (1971) et surtout des coquineries comme "Les Nuits Chaudes de Caligula" (1977) ou "Les Nuits secrètes de Lucrèce Borgia" (1982). Mario est le fils de Roberto. Né en 1939, il est connu pour son pastiche érotique "Blanche Neige et les 7 Sadiques", et un film d'horreur érotique : "La Bimba de Satana", réalisés tous les deux en 1982. Après quoi, plus grand-chose, exceptés des pornos. Andrea, lui, a vu le jour en 1925, mais n'a aucun lien de parenté avec les deux autres. Ses films les plus connus sont "Nue pour l'Assassin" (1975), "Malabimba" (1979) et "Le Manoir de la terreur" (1981).
"La Peur au Ventre" fut le seul giallo tourné par Roberto Bianchi. Et quand je dis "giallo", attention... Ici, on est très loin de Dario Argento ou de Mario Bava (si ce n'est un tueur fringué comme dans "Six Femmes pour l'Assassin", mais la comparaison s'arrête là). En fait, on serait plutôt dans l'optique d'un "Nue pour l'Assassin" ou des "Insatisfaites Poupées du Docteur Hichcock".

 

 

La trame est on ne peut plus classique. Dans une ville d'Italie, des femmes de notables et de politiciens sont sauvagement assassinées par un tueur en série. Point commun de toutes les victimes (mis à part que la plupart se connaissent) : elles sont belles et trompent leur mari. Quant au mode opératoire de l'assassin, il ne change pas d'un crime à l'autre. Il commence par épier sa future victime, attend de la surprendre en compagnie d'un amant et prend des photos. Plus tard, il attend que sa "proie" soit bien seule dans la maison, s'introduit chez elle, et l'envoie ad patres avec l'aide d'une arme blanche (un couteau, le plus souvent). Avant de quitter les lieux, il laisse à côté de la victime les clichés qu'il a pris d'elle en compagnie de son amant, le visage de ce dernier ayant été préalablement effacé par le maniaque.
Cette délicate enquête est confiée à l'inspecteur Capuana (Farley Granger, affublé d'une moustache et d'une redingote et l'air passablement absent). Marié lui aussi à une très belle femme, Barbara (Sylva Koscina), il pédale carrément dans la semoule et son incapacité à trouver le moindre indice le fait rentrer en conflit avec son supérieur hiérarchique, un commissaire pourtant bien brave, et qui lui fait entièrement confiance. Evidemment, il y a bien un suspect idéal : Gaston, le thanatopracteur et assistant du professeur Casali, le médecin légiste qui travaille sur l'affaire avec Capuana. Gaston, il faut le reconnaître, est un peu bizarre. Il trouve que les victimes sont plus belles encore quand elles sont mortes, il les prend en photo et accroche les clichés sur les murs de son appartement. En plus, il a des tendances nécrophiles. Mais bon, il est évident que ce n'est pas le coupable et d'ailleurs Capuana ne le suspecte même pas. D'ailleurs il ne fait pas grand-chose, et du coup, la liste des victimes ne cesse de s'allonger...

 

 

Si l'on peut reconnaître un mérite à Roberto Bianchi sur ce film, c'est d'avoir réuni un casting quatre étoiles, une brochette d'actrices et d'acteurs spécialisés dans le bis comme on n'en voit pas si souvent. Aux côtés de Farley Granger ("Amuck") et Sylva Koscina ("Crimes of the Black Cat"), on retrouve en effet Silvano Tranquilli ("La Tarentule au ventre noir"), Annabella Incontrera ("Les Rendez-vous de Satan"), Chris Avram ("La Baie Sanglante"), Femi Benussi ("Une Hache pour la Lune de Miel"), Susan Scott ("Death carries a Cane"), Krista Nell ("L'Insatiable Samantha") et Luciano Rossi ("Death walks at Midnight"). Un casting impressionnant, donc, mais un film qui l'est beaucoup moins. De toute évidence, le réalisateur se fout royalement de son scénario, s'intéressant essentiellement à alterner scènes de meurtres et déshabillage des vedettes féminines. De ce côté là, le spectateur est servi, surtout en ce qui concerne la dose d'érotisme, bien supérieure à la moyenne dans un giallo. L'histoire, elle, ne tient pas la route, mais à la limite, on s'en moque... Le cahier des charges a été rempli en matière de sang et de sexe.
Notons aussi que la version française du film est dotée d'un doublage affligeant, et qu'au niveau de la musique vient s'intercaler à intervalles réguliers un morceau de Fabio Frizzi emprunté à "L'Au-delà" (d'ailleurs, c'est un morceau qui revient aussi de façon récurrente dans d'autres films d'horreur). On remarquera également que l'éditeur de la K7 française (GCR) avait curieusement repris le visuel du "Solamente Nero / Bloodstained Shadow" d'Antonio Bido. Enfin, il paraît que le film a connu une sortie avec des inserts pornos (avec Harry Reems) sous le titre "Penetration". Farley Granger aurait menacé de faire un procès à l'époque si le film n'était pas retiré. En ce qui me concerne, je ne connais pas cette version, mais cela est fort possible, le cas s'étant déjà produit pour des films comme "L'Insatiable Samantha" ou "Macadam Jungle", par exemple.

 

 

Au final, "La Peur au Ventre" n'est pas un grand giallo, ce n'est d'ailleurs pas un bon film au niveau du scénario et de la réalisation, mais c'est indiscutablement un "must" en matière de bis, où l'on retrouve une belle brochette de nos vedettes attitrées dans le domaine. A voir rien que pour cela.

 

Note : 6/10

 

Flint
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