Leviathan
Genre: Science fiction , Horreur
Année: 1989
Pays d'origine: Etats-Unis / Italie
Réalisateur: George P Cosmatos
Casting:
Peter Weller, Amanda Pays, Richard Crenna, Meg Foster...
 

Au large de la Floride à une profondeur abyssale se trouve la station sous marine de forage n°7 de la Tri-Oceanic, sa mission extraire des profondeurs des minerais précieux. Lors d'une mission deux mineurs SixPack et Willies découvrent l'épave d'un bateau russe le "Léviathan". Ils décident d'en ramener un coffre fort, à l'intérieur se trouve divers document, une vidéo, une bouteille de vodka et une petite flasque en acier. Ils ne savent pas que cette dernière est plus dangereuse qu'il n'y parait, deux membres de l'équipage qui l'on subtilisée vont en faire la triste expérience.

 

 

Fin des années quatre vingt James Cameron annonce que son prochain film intitulé "Abyss" se déroulera sous l'eau, pas d'autre information ne vont filtrer sur ce tournage pharaonique, surtout pas le scénario toujours top secret. Il n'en faudra pas plus pour que le fond des océans soit aussitôt pris d'assaut par toute une série de productions plus opportunistes les unes que les autres. N'ayant que de vague présomption les producteurs décide alors de ne pas prendre trop de risque et décide d'utiliser quelques idées qui ont déjà fait leur preuve. L'océan ayant quelques similitude avec l'espace intersidéral, il n'en faudra pas plus pour transposé un célèbre film de science fiction sous l'eau, ainsi les quatre projets ont-ils tous en commun la présence d'un monstre ou d'une entité aquatique. MAL / Deepstar Six, L'Abime, Léviathan et Lord of the Deep vont donc sortir pour profiter de l'engouement et de la curiosité engendrée par le film de Cameron. Des quatre projets le plus ambitieux techniquement demeure "Léviathan", mais la surprise viendra de l'outsider produit par Roger Corman avec son scénario qui joue la carte de l'originalité par rapport à ces concurrents, dommage que l'ensemble soit torpillé par un budget ridicule.

 

 

Le titre du film fait référence au Léviathan (de l'hébreu : "liwjatan") un monstre marin colossale évoqué dans la Bible, au Livre de Job (3:8, 40:25), le projet est donc depuis le début prévu pour être un film de monstre. Mais Dino de Laurentis le producteur dut l'abandonner lorsque son studio tomba en faillite. Repris par son frère et son neveu en association avec les producteurs américains Laurence et Charles Gordon, le film put enfin redémarrer sans rien changer à l'équipe prévue à l'origine. A partir d'un scénario de David Webb Peoples (Blade Runner, Impitoyable) ce projet ambitieux semblait partir sur des bases solides, décors de la station grandeur nature signé Ron Cobb (Alien, Conan), effets spéciaux du spécialiste Stan Winston (Predator, Aliens), la superbe photographie claustrophobe du vétéran Alex Thompson (Excalibur, La Forteresse noire). Tous ces talents travaillant pour ce qui va s'avérer être un démarquage plus que servile du film de Ridley Scott, une grosse série b de luxe à 22 millions de dollars. En fait il n'y a rien d'étonnant la plupart des projets du gros Dino à l'époque n'étaient souvent que des démarquages opportunistes (Kalidor, le Cercle Noir,…) ou des coups de publicité fumeux (Amityville 3D, Conan, King Kong). Mais il faut bien reconnaître que ces productions souvent sans originalité peuvent donner parfois d'agréables surprises (Orca), certains projets aboutissant même à des petites merveilles (Manhunter, L'Année du Dragon,…)

Si le réalisateur George P Cosmatos (1941-2005) n'est pas un grand cinéaste, heureusement c'est un très bon technicien (il fut assistant de Preminger et Cacoyannis) et il n'a pas son pareil pour emballer des films d'actions bien fait (Cobra, Rambo 2, Tombstone,...). Il a surtout l'expérience du huis clos pour avoir signé l'excellent "Pont de Cassandra" un film catastrophe se déroulant dans un train et surtout l'incroyable et méconnu "Of unknown origin / Terreur à domicile" ou Peter Weller interprète jeune cadre dynamique qui va menée une guérilla contre un monstrueux rat qui s'est installé dans son appartement. En fait le brave Cosmatos ne va pas trop se fatiguer et décide d'utiliser les astuces employées sur "Terreur à domicile", créer un semblant de suspense et ne jamais montrer la bête en entier ou alors de manière fugitive en s'attardant sur des parties de son corps (tentacules arrachées, griffes surgissant d'une combinaison,…).Malheureusement ce qui marchait parfaitement sur son précédent film, en effet tout le monde a déjà vu un rat et sait donc à quoi il ressemble, laisse ici un goût de trop peu (on aimerait quand même voir à quoi ressemble le monstre), autant d'argent dépensé pour ne rien montrer !

 

 

Côté casting rien à dire Peter Weller (Robocop) et Richard Crenna (Rambo 1 à 3) se partage la vedette, l'avantage ils ont tous les deux déjà tourné avec Cosmatos, de plus ce sont des professionnels qui abordent n'importe quel rôle avec la même conviction et le même sérieux. A côté de ces deux mâle on trouve la belle Amanda Pays (The Cold Room, Saigon : l'Enfers pour deux flics, The Flash, The Kindred,…), qui doit non seulement faire oublier la petite culotte de Sigourney Weaver (chose quasi impossible), mais aussi s'imposé dans un casting plein de testostérone. Mission presque réussie en effet si la scène de la douche semble uniquement conçue dans un but de surenchère (une petite culotte mais mouillée cette fois), par contre le talent de l'actrice lui permet de se hisser sans peine entre les deux co vedettes, un beau rôle qui nous fait regretter qu'elle n'ait pas connu une carrière cinématographique plus conséquente.
Une fois admis l'opportunisme du projet, son manque d'originalité et quelques détails du script (la dépressurisation connait pas, la double fin qui semble avoir été ajoutée pour allonger la sauce,…), le film se laisse regarder avec un certain plaisir pervers. Cosmatos utilise à bon escient son magnifique et couteux décor jouant habilement avec les nerfs du spectateur en se promenant dans les moindres recoins de l'installation. Le réalisateur prend son (trop ?) temps pour installer son intrigue, ajouter des seconds couteaux stéréotypé mais hautement sympathique (avec une mention spéciale pour Daniel Stern excellent en râleur) rien de tel pour rendre les futures victimes attachantes.

 

 

Imperceptiblement le réalisateur distille son suspense par petite dose en semant les indices, pourquoi le fameux bateau russe est il encore répertorié comme naviguant alors que son épave git au fond de l'eau et semble avoir été torpillée, de quoi a peur la personne sur la vidéo, pourquoi enfermer une bouteille de vodka dans un coffre,… Une fois l'ambiance instaurée le réalisateur peut alors lâcher son monstre, une abomination génétique qui, comme la créature de "The Thing", évolue suivant les organismes qu'elle assimile, fusionnant ces victimes dans un amalgame monstrueux. Un monstre qui doit être détruit totalement car le moindre morceau pouvant engendrer une nouvelle créature. Evidemment la plupart des membres de l'équipage seront amalgamés au monstre sauf le couple de survivant. En résumé tout cela est vraiment sympathique et se regarde sans ennuis mais l'ensemble reste totalement futile et d'une finalité discutable, à voir si l'on n'est pas trop exigent.

 

 

The Omega Man
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