Blindman - Wild Side
Écrit par Mallox   

 

Nouveau master restauré
Nombre de disques : 2

Région : Zone 2
Durée film : 101 min

Sortie cinéma : 10 mai 1972
Sortie dvd : 8 février 2011

Format Image : 2.35 (compatible 16/9)
Format son : Dolby Digital 2.0 mono

Langue : français, anglais
Sous-titres : français


Bonus :

DVD 1:
- Présentation de Jean-François Giré
- Galerie de photos
- Bande annonce

DVD 2:
- "Zatoïchi, le masseur aveugle" (1962) de Kenji Misumi.

 

 

Commentaire : Cette sortie dvd de "Blindman", inédit en France, est une excellente initiative de Wild Side, pour un film extrêmement jubilatoire que l'on pourra voir et revoir après acquisition. Ne serait-ce que pour cette unique raison, l'achat serait fortement conseillé à tous les amateurs de westerns ou, de manière plus sélective, de westerns européens.
Il s’agit d’une relecture de Zatoïchi, complètement barrée, surréaliste, cynique et décomplexée, riche en action et pourvue d'un machisme de bande-dessinée, dont Wild Side propose donc une copie en tout point exemplaire.

 

 

Si la sortie de ce "Blindman" offre un complément idéal à d'autres films du genre déjà sortis chez l'éditeur ("Le mercenaire", "Navajo Joe", "O'Cangaceiro", "Far West Story"...) en plus de compléter et de parfaire une collection idéale (films non édités en dvd chez nous et, qui plus est, de qualité), la restauration touche à la perfection tant les couleurs semblent éclater comme au premier tour de bobine !
L'image offre d'excellents contrastes, autant dans les scènes diurnes que nocturnes, et constitue un bel hommage aux immenses qualités graphiques du film de Ferdinando Baldi (voir, pour exemple, la superbe scène d'enterrement de l'un des "héros" dans un village tout repeint en noir). Soit, quelques scories parcourent ici et là l'écran, mais celles-ci s'additionnent au léger grain pour donner un résultat 100% pure patine seventies.
A l'identique, le son, tout en restant en mono (et là heureusement, puisqu'il s'agit du format sonore d'origine, et cela évitera de chichiteux reproches de la part de quelques geeks nantis et précieux, détenteurs d'appareils high tech dernier cri, submergeant le net de leur indignation alors qu'il s'agit le plus souvent de films populaires, donc destinés avant tout au peuple - au sens large et noble du terme - et non pas à quelques bourgeois selects qui perdent leur temps à l'affût de ci ou de ça, ratant dans un même temps le principal : le film ! Bref, fallait que ça sorte, à bon entendeur...), est donc tout à fait satisfaisant.

 

 

Concernant les bonus, soit, ils sont comme à l'usuel un peu faibles en quantité. La galerie de photos est comme souvent anecdotique quoique pour le coup très agréable ; idem pour la bande-annonce d'époque : lorsque l'on a aimé le film, ne nous voilons pas la face, c'est souvent ce qu'on se regarde en premier, histoire de rester encore un peu imprégné d'un bon trip dont on n'a pas envie de sortir. Quant à l'interview de Jean-François Giré, elle est succincte comme de coutume (11 minutes à tout casser), mais remet parfaitement le film dans son contexte, en plus d'aborder la carrière plutôt énigmatique d'un Tony Anthony, ainsi que celle du talentueux Ferdinando Baldi, lequel ne s'est jamais si bien exprimé que dans le genre western.
Giré revient sur l'ampleur étonnante du budget de "Blindman" à une époque où le western spaghetti avait déjà bien amorcé sa décadence (Le succès des "Trinita" aidant, les tartes à la crème et les coups de pieds au cul ayant alors remplacé les armes) ; sur le fait aussi, que, malgré son humour, "Blindman" demeure l'une des dernières cartouches sérieuses du genre. Il fait part dans un même temps d'un étonnement "candide" sur le fait qu'un tel film (déjà interdit aux moins de 18 ans à l'époque) serait impossible à produire en l'état, à ce jour, sans se faire tomber dessus par les ligues de censure, avec des féministes d'arrière-garde et peu finaudes en première ligne.
Les collaborations de Tony Anthony (Roger Pettito à la ville) avec Luigi Vanzi sont également évoquées, comme la "trilogie des Stranger" (en fait, il y aurait un 4ème opus tardif tourné en 1975 avec des vikings !), et Giré s'arrête quelques secondes sur le meilleur des trois (bientôt en ligne sur le site) : "Le cavalier et le samouraï", tourné en 1968 et non en 1966 comme indiqué par Wild Side en surimpression durant cette sympathique et limpide interview.

 

 

Reste toutefois un autre bonus de taille, ce, sur le second disque : "Zatoïchi, le masseur aveugle". Tony Anthony ayant opéré, à l'instar de son "Le cavalier et le samouraï" (le premier mélange de western et de chambara, il faut le répéter !) et de cet excellent "Blindman" un retour radical aux sources mêmes du genre, et ce dernier s'inspirant clairement du film de Kenji Misumi, il est évident qu'il s'agit non seulement d'un film à voir ou à revoir, mais qui plus est d'un bonus on ne peut plus pertinent ; le film étant déjà disponible chez l'éditeur, pourquoi s'en priver ?
Bref, un achat plus que conseillé !

 

 

Note : 9/10

 

En rapport avec le dvd :

 

# La critique du film "Blindman"