Qui l'a vue mourir ? - The Ecstasy of Films
Écrit par Mallox   

 

Collection PROFONDO GIALLO


Edition Limitée 1000 exemplaires

Région : Zone 2


Editeur : The Ecstasy of Films
Pays : France

Sortie film : 4 septembre 2011
Sortie dvd : 20 novembre 2015

Durée : 89'51

Image : 2,35 : 1 (16/9e compatible 4/3)
Audio : 2.0 Mono

Langue : italien
Sous-titres : français


Bonus :
- Rouge Vénitien : entretien avec Aldo Lado (34' 50")
- L'enfant des ténèbres: entretien avec Nicoletta Elmi (24' 27")
- Écrire en noir: entretien avec Francesco Barilli (13' 48")

 

 

- Bande-annonce originale (3' 03")
- Catalogue éditeur
- Livret de 20 pages : Jérôme Pottier (Analyse du film) et Lucas Giorgini (Analyse de la B.O)
- Jaquette réversible
- Nouvelle piste de sous titres français d'après le scénario du film (exclusif à cette édition)

 

 

Commentaire : Il n'y a strictement rien à reprocher techniquement à la qualité de ce dvd. L'image retrouve un éclat qui sied parfaitement au film, aussi bien ce grain omniprésent lors d'un brouillard rendant Venise trouble, que les contours, la netteté des objets et des couleurs lors de passages, souvent en intérieurs, plus stylisés. Rien à redire non plus au niveau sonore, le film ne souffre d'aucun traitement étouffé ni d'aucune saturation. Notons qu'à l'instar de Je suis vivant, sorti jadis chez Neopublishing, éditeur décédé s'il en est, il s'agit d'un giallo inédit en France en dvd et attendu depuis longtemps. Celui-ci est donc d'autant mieux venu. Ce serait déjà un plaisir que de l'avoir dans sa vidéothèque si ce n'était qu'en plus, l'objet en question recèle quelques bonus très intéressants.

 

 

Passons donc aux bonus si vous le voulez bien...
"Rouge Vénitien" est une interview de Aldo Lado en collaboration avec Nocturno (A noter que les entretiens Nocturno ont été produits par Ecstasy exprès pour le dvd) qui revient sur les circonstances qui l'ont poussé à réaliser Qui l'a vue mourir ?. Il rappelle au passage qu'il était logiquement en train de travailler avec Bernardo Bertolucci sur "Le dernier tango à Paris", ce après avoir été assistant sur "Le conformiste" et avant de devoir se désister suite à la proposition du producteur Dieter Geissler. Lado filera donc de Paris à Monaco pour le rencontrer puis à Rome pour la préparation du film.
Bien entendu, il serait indécent de tout rapporter des entretiens présents dans cette édition, mais revenons tout de même sur un élément important de Qui l'a vue mourir ? : le fait que l'action se situe à Venise vient d'un choix personnel de Aldo Lado qui a réadapté le scénario de Francesco Barilli et Massimo D'Avak pour le situer dans une ville qu'il connaissait pour y avoir grandi, Venise donc.
Un bonus sans temps mort, riche en informations et qui passe en revue ce qu'on peut attendre de primordial dans un tel entretien : rapports avec les acteurs, contexte, changements effectués, etc. Bref, voici un premier complément, riche en informations, intentions et anecdotes, parfait en somme.

 

 

 

Le bonus suivant, "L'enfant des ténèbres", propose une rencontre avec Nicoletta Elmi. Cette dernière, presque surprise d'être sollicitée pour un entretien, ne cache pas que sa carrière d'actrice lui semble faire partie d'une partie révolue de sa vie, un chapitre clos. Elle revient sur ce qui l'a amenée au cinéma, le fait que sa tante l'ait emmenée faire des photos pour un magazine de mode pour enfants pour se retrouver dans un petit rôle au sein de "Il suo nome é Donna Rosa" aux côtés de Al Bano et Romina Power. Elle garde un très bon souvenir d'Adolpho Celli, de même de George Lazenby ("une personne très gentille") et revient ensuite plus largement sur le reste de sa carrière.
Bien que retraçant davantage sa carrière à coups d'anecdotes et d'historiettes que parlant du film d'Aldo Lado en particulier, c'est un bonus très plaisant lui aussi. On est content d'entendre par exemple comment durant le tournage d'une scène de Le Orme, une fourmi grimpant sur le front de Florinda Bolkan la fascina au point de troubler l'actrice et que cela donne une scène beaucoup plus intense que prévue.
Comme le dit si bien Nicoletta Elmi, même si tout cela semble faire partie d'une autre vie, elle est contente de temps à autre de rouvrir ce passé, comme un livre, et son plaisir est communicatif.

 

 

 

Avec "Écrire en noir", on a droit à un bonus assez court mais tout à fait passionnant. Francesco Barilli parle de sa collaboration avec Massimo D'Avak qui "écrivait comme un dieu" tandis que lui "dictait comme un dieu". La façon dont il explique cette complémentarité fait que l'on comprend que nul autre que D'Avak ne savait mieux retranscrire le monde de Barilli. Il explique qu'il n'écrivait que des fragments de scènes que son collègue transformait avec brio. Il rappelle qu'il est plus doué quant à lui pour les descriptions et que c'est ainsi par exemple qu'il a écrit Il Profumo della signora in nero. Il revient également sur certains changements opérés par Aldo Lado, certaines séquences supprimées ou modifiées.
Francesco Barilli s'avère être clairement une personne intéressante qui semble plus faire preuve de recul que d'exaltation particulière. Cela tranche avec le ton de l'entretien précédent et offre un complément incontournable.

 

 

 

Enfin, notons que cette édition nous gratifie de nouveaux sous-titres, conçus à partir du scénario et semble-t-il plus proches des intentions initiales et de l'esprit de Qui l'a vue mourir ?.

 

 

Reste à signaler que, pour compléter au maximum le plaisir procuré par le film et par l'objet, outre un formidable travail graphique sur les visuels de la jaquette et du fourreau, un livret d'une vingtaine de pages vient compléter de façon remarquable ledit dvd.
On le doit au duo Jérôme Pottier qui se colle à une analyse pertinente et en tout cas toujours juste du film tandis que la seconde partie voit Lucas Giorgini nous pondre 10 pages sur la bande originale conçue par Ennio Morricone : un texte très riche, parfois un peu trop pour le néophyte, chaque morceau étant disséqué, mais qui amène indéniablement quelque chose de nouveau et d'original en matière de bonus, notamment lorsque la partition est intéressante, ce qui est le cas ici.

 

 

Bref, que dire d'autre pour vous convaincre de passer le cap de l'achat ? Un chouette film, très bien traité techniquement, une jolie jaquette réversible, des bonus aux contenus intéressants et complémentaires auxquels vient s'additionner ce livret que l'on peut également considérer comme un bonus de fort bonne qualité.

Note : 9/10

Qui l'a vue en vente ? Nous, ICI.

 



En rapport avec le dvd :

# La critique de Qui l'a vue mourir ?