Song of Freedom - Wild Side
Écrit par Sigtuna   

 

Région : Zone 2 PAL

Editeur : Wildside Vidéo
Pays : France

Sortie film en Grande Bretagne : ? 1936
Sortie DVD France : 25 Janvier 2012

Durée : 77 min

Format vidéo : noir & blanc -1.33, 4/3
Format audio : anglais mono

Langues : anglais
Sous-titres : français


Bonus : -

 

Synopsis : Au 17ème siècle, en Afrique, l'héritière du Roi est contrainte à l'exil. Vers 1930, à Londres, Zinga est docker, anglais, noir et doté d'une voix de baryton si intense qu'un imprésario le remarque et en fait un ténor d'opéra (en fait de basse et d'opérette). Mais Zinga porte depuis toujours un médaillon qui, un jour, lui révèle sa descendance des plus grands rois africains (d'un petit ilot). Zinga choisit de quitter gloire et fortune pour retrouver ses origines...

 

 

Commentaire : Voilà un film dont j'aurais aimé pouvoir écrire du bien, tant je ne peux qu'approuver la ligne éditoriale (pour ne pas dire la philosophie) de la collection "Vintage Classics" de Wildside (à savoir : proposer en DVD, dans des versions restaurées, des classiques oubliés du cinéma anglophone). Hélas, difficile de trouver des arguments en faveur de ce film, non pas qu'il soit particulièrement mauvais ou honteux, mais parce qu'il ne présente aucun intérêt cinématographique ou artistique.
D'ailleurs, si je prends le dossier de presse du DVD énumérant cinq raisons de découvrir ce film, et n'en donnant en fait que trois, je constate qu'aucune ne concerne l'œuvre elle-même ; mais par souci d'honnêteté je vais vous les faire partager.

 

 

La première raison est que Paul Robeson, sur les épaules duquel repose ce Song of Freedom, était dans la vie "un type bien", ce dont je ne doute pas. Son engagement politique allait bien au-delà d'un militantisme pro-noir, et son action en faveur de nombreuses luttes pacifistes contre diverses formes d'oppression plaide pour lui. Comme acteur, par contre, il est très limité et c'est bien là le problème. Célèbre artiste de music-hall dans les années 30, c'est surtout sa voix de basse profonde qui fera sa popularité en Europe (enfin au Royaume Uni et, peut-être, en URSS). Hélas, est-ce parce que son style musical est devenu désuet, ou à cause des conditions techniques d'enregistrement de l'époque, mais ses performances vocales n'ont ici rien d'exceptionnelles ; et comme ce film est plus une comédie musicale qu'autre chose, ses numéros chantés occupent pas loin de la moitié de la durée totale du film et deviennent très vite ennuyeux, pour ne pas dire pénibles.

 

 

La seconde raison est que le réalisateur (J. Elder Wills) était un "bricoleur de génie", un génie qui malheureusement ne s'étendait pas à la mise en scène.
La troisième raison, qui explique la présence de cette notule en ce lieu dédié au cinéma de genre, est que le film est une production Hammer. En fait, d'une Hammer d'avant la Hammer, qui ne durera que trois ans (de 1935 à 1937) et, hormis un film avec Bela Lugosi, ne produisit que des comédies et des films musicaux, puis connut une éclipse d'une dizaine d'années avant de devenir la légendaire maison de production que l'on sait.
Si ces trois raisons ne vous ont pas convaincu, je pourrais en rajouter sur l'humour "gentillet", pour utiliser un euphémisme, du film, sur le ridicule de tous les personnages secondaires (blancs ou noirs), sur les stéréotypes sociaux qui remplacent ici les stéréotypes raciaux, mais je pense que j'en ai déjà assez dit.