Scandale à Paris - Artus Films
Écrit par Sigtuna   

 

Région : Zone 2 - PAL

Éditeur : Artus Films
Pays : France

Sortie film : 19 Juillet 1946 ( aux USA)
Sortie dvd : 5 décembre 2017 pour la présente édition

Durée : 96'
Image : 1.37:1 - 16/9e compatible 4/3
Audio : Dolby Digital 2.0 mono

Langues : anglais
Sous-titres : français


Bonus :
- Film-annonce
- La collection

 

 

Commentaire : Il s'agit ici de la seconde édition DVD française du film, mais la première de 2003, parue chez DVDY (collection ciné club), traine une réputation désastreuse (image indigne d'une VHS, son inaudible). On peut donc considérer cette édition Artus, à partir du film restauré, comme étant la seule digne de ce nom à bénéficier de sous-titres français. Pour le reste, le menu du DVD est pour le moins spartiate, mais le film se suffit à lui-même.

 

 

Quelques mots sur le film, qui serait parait-il le préféré de son réalisateur, l'immense Douglas Sirk, bien que très éloigné des mélos flamboyants qui firent sa réputation. Si je me devais de n'utiliser qu'un seul mot, ce serait écharmanté", et j'ajouterais léger et spirituel comme une bulle de champagne ou une saillie de feu Jean d'O. C'est un film à la fois très hollywoodien (tourné entièrement en studio, reconstitution historique fantaisiste) et très européen (son équipe technique et la grande majorité de son casting), une sorte de croisement entre “Le roman d'un tricheur” de Guitry et le "Scaramouche" de Sidney. Avec un scénario très malin, aussi fin dans son humour (la géniale scène de parodie de Sherlock Holmes) que grotesque du point de vue historique, et une mise en scène très élégante de Sirk.

 

 

Mais le principal point fort du film, c'est l'extraordinaire George Sanders et son charisme hors-norme, l'interprète idéal de ce Vidocq fantaisiste, dandy raffiné à la fois cynique et sentimental (aux antipodes du vrai Vidocq, mais qu'importe). On appréciera aussi le sex-appeal de la belle Carole Landis (qui connaîtra une fin tragique quelques mois après la sortie du film). À l'inverse, Signe Hasso, la Bergman de la powerty row, est ici à la limite du contre-emploi et paraît d'autant plus trop âgée pour son rôle qu'elle est affligée d'une sœur jouée par une pré-ado que l'on pourra trouver, selon sa sensibilité, amusante ou à baffer. Dans le même ordre d'idées, si Akim Tamiroff est bon dans les scènes de comédie, il est plus limité pour le reste et on a du mal à croire qu'il fut l’élève de Stanislavski à Moscou, tant son jeu est éloigné de "l'acteur studio" des épigones américains du grand maître russe. Les rôles secondaires sont par contre irréprochables.
En bref, ce film c'est du beau, du bon... donc buvez-en.

 

 

 

* Sur le site de l'éditeur :