Après une première rencontre raté avec Williams Morris lors de ma lecture du "Puits au bout du monde", j'ai donc replongé dans un autre roman de cet auteur au multiple facette, qui aurait donc inspiré Tolkien. Le roman dont je vais parler aujourd'hui est Le Lac aux îles enchantées et on y retrouve une partie de ce qui faisait le charme du puits et également beaucoup d'autres choses, un récit au final plutôt original.

Alors qu'elle est encore une enfant, Petite-Grive est enlevé par une sorcière qui va l'emmener chez elle où elle fera de la jeune femme son esclave. A l'adolescence et avec une aide inattendue, Petite-Grive va pourtant réussir à s'enfuir en commençant par naviguer sur le Lac et croisera le chemin de trois femmes enlevée par la soeur de sa tortionnaire qui lui demanderont d'aller chercher l'aide de leurs fiancés pour les sauver.
C'est donc là que vont commencer les aventures de Petite-Grive qui à l'instar de celle de Rodolphe vont être faites de nombreuses rencontres, que ce soit celle des trois prisonnières, de leurs fiancés, d'enfants vivant seul sur une île, d'un chevalier pilleur et mal intentionné et de bien d'autres personnes avec qui notre jeune héroïne se liera souvent d'amitié puisqu'elle a tendance à se faire aimer par ceux qui croise sa route.
Sauf qu'ici, la plupart des rencontres ont des répercussions sur le personnage principal, que la plupart des personnages disparaissent et réapparaissent avec plus ou moins de bonheur. De plus, ne serait-ce qu'avec les différentes îles, il y a cette fois un vrai aspect merveilleux comme le coffre de l'île du gain sans effort et un aspect plus sombre avec des îles sur lesquelles Petite-Grive ne trouvera que des morts.
Si le Puits au bout du monde était un roman de chevalerie, celui-ci est un roman courtois, sauf que là où la plupart mettait en scène des chevaliers voulant séduire une femme, celui-ci met en scène une héroïne. Rien de surprenant de nos jours, mais lorsque le roman est sorti en 1897 à la fin de l'ère victorienne, ça ne devait pas l'être autant. Du coup, c'est au parcours d'une jeune femme pour trouver l'amour qu'on va lire.
Il faut dire que les aventures de Petit-grive sont très romantiques puisqu'on y trouve des chevaliers refusant que des femmes entre dans leur château tant qu'ils n'auront pas retrouvé leur femme et un autre qui trahira son seigneur pour l'amour de l'héroïne. Mais il sera aussi question d'amour maternel, d'amour propre et même d'amitié, Petit-Grive qui a grandi avec une sorcière découvrira les trois lors de ses péripéties.
De plus, la plume de William Morris a un côté moyenâgeux simple et direct qui permet souvent d'aller à l'essentiel, qui se contente de raconter les événements avec une petite touche poétique apportant le lot d'émotion nécessaire. Un roman qui pose donc les bases de la fantasy avec ses quêtes, sa magie, ses peuples sylvestres et un moyen-âge inventé, bien que fortement reconnaissable.

Un petit bémol tout de même, il est dommage que pour ce roman et le puits au bout du monde, les éditions "Aux Forges de Vulcain" n'aient pas pensé à proposer une préface ou une postface permettant de contextualiser le livre et son importance ainsi que celle de son auteur, pas forcément des plus connus dans l'Hexagone. Un petit manque qui n'empêche pas de prendre du plaisir à la lecture de cet ouvrage.

Note : 8/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'éditeur : http://www.auxforgesdevulcain.fr/