D'un coté, on a un vieil homme amnésique qui est amené chez sa fille, vivant avec son époux Georges et ses deux fils, par des fonctionnaires des services sociaux dans les années 60. Il va essayer de s'adapter à cette nouvelle vie et particulièrement à son gendre avec qui il n'arrive pas à s'entendre. Son seul bonheur vient des pulps, ces magazines américains aux histoire fantastiques.

De l'autre coté, on a Lord Kraven, le Sauveur de l'Empire, qui est une sorte de super-espion luttant contre des méchants voulant conquérir le monde en compagnie de son acolyte, English Bob, à l'aube du XXeme siècle. Il vit dans un monde où les différents habitants du pays de Nulle Part ont débarqué et dont certain ont tenté de s'intégrer à l'Angleterre. Mais d'autres, comme Peter Pan, ne se sont pas soumis et livrent bataille. C'est pour lutter contre eux que la ligue des héros à été fondée.

Avec ce roman, Xavier Mauméjean nous propose énormément de références, que ce soit aux comics ou à la littérature. Si on pense immédiatement à John Barrie et à son Peter Pan ainsi qu'à Alan Moore et à sa Ligue des Gentlemen Extraordinaires, on en croisera bien d'autres au cours de ce récit. On y trouvera notamment des allusions à Edgar Rice Burrough, à Jules Vernes, à Georges Orwell et même à HG Wells.

Le roman est ainsi découpé en deux parties. D'abord, celle mettant en scène ce vieillard amnésique qui pense retrouver sa mémoire dans les pulps ainsi que sa confrontation avec sa famille et tout particulièrement avec son beau fils, personnage particulièrement antipathique, qui règne comme un tyran sur sa famille. Ce sont les meilleurs passages du romans, parfois intrigants et parfois jubilatoires.

L'autre partie s'intéresse donc à Lord Kraven et à son monde uchronique. Lord Kraven est une espèce de super-héros qui essaie de faire régner la paix en Angleterre. On suivra ses aventures depuis le sauvetage de l'héritier de la couronne à son décès lors d'une exploration effectuée dans L'Antarctique. Chaque chapitre raconte un passage de sa vie ainsi que celle du monde où il habite. On le voit en train de se battre avec des allemands durant le naufrage du Lusitania suite à une mission secrète ou à un affrontement malheureux face à des manifestants. Car ce héros à ses propres cas de conscience et réfléchit à ses actes, il comprend que défendre son pays n'est pas tout.

Le roman a pourtant du mal à décoller et à provoquer la même magie que les oeuvres de Stan Lee et d'Alan Moore auquel l'auteur semble tant vouloir faire référence. Il faut dire qu'il est difficile d'accrocher à tous ces personnages stéréotypés et que la plume de l'auteur se fait parfois lourde. De plus, une bonne partie de l'histoire est assez prévisible et on sent arriver rapidement les rebondissements. Le roman ne procure que difficilement du rêve. Il s'engage d'ailleurs à un moment dans une histoire secondaire dont on à du mal à voir le but.

Heureusement, il y a ce final tout à fait surprenant où Xavier Mauméjean arrive à prouver qu'il a bluffé tout le monde avec cette histoire qui pouvait sembler simpliste au départ. Il arrive à offrir une conclusion que n'aurait pas renié Philip K Dick. On a envie de se jeter dans la suite afin d'avoir la réponse à toute les questions qui nous turlupinent sur la nature du héros et sur ce qui l'attend. On peut toujours lire ce livre afin de se divertir mais il ne faut pas en attendre plus. Mais si on rentre dans le délire de l'écrivain, on peut faire un voyage plutôt sympa.

Note: 7/10

Stegg