Voici donc le second tome de Frankia, cette fantasy uchronique qui revisite la seconde guerre mondiale avec des elfes, des nains, des orcs et bien entendu beaucoup de magie. Dans le premier tome, on faisait la connaissance de Lorien, un garçon a priori sans histoire, de Morkhaï son frère orc et de Faellia, une jeune elfe poursuivie par l'occupant Teutonien. Ces trois personnages se retrouvaient plongés dans une quête les dépassant pour l'avenir de l'humanité.

Les trois jeunes gens, en compagnie du nain résistant et marseillais Mimiles, sont donc aux portes de Clermont-Ferrant et veulent entrer dans la ville malgré les troupes qui l'occupent car ils y trouveront de l'aide pour savoir où est le Drassaï, le bourgeon sacré. Une fois dans la ville, ils y trouveront des elfes enfermés dans un quartier, prisonniers des Technarkontes, mais le trio va vite découvrir qu'il n'y a pas que chez l'homme que règne l'intolérance....

 

Avec ce second tome, Jean-Luc Marcastel nous offre une jolie leçon d'humanisme mais malheureusement pas exempte de défauts. Déjà, le récit semble bien trop court: certes le premier tome mettait du temps à démarrer mais là, à peine l'a-t-on commencé qu'on l'a fini et c'est bien dommage car cette nouvelle ballade dans le monde sombre de Frankia n'est franchement pas désagréable, bien au contraire !

On notera aussi que les personnages secondaires sont bien moins nombreux, même si leur personnalité et leurs histoires semblent bien mieux exploitées. Ils ont tous leur qualités, leur failles et l'on s'attache très facilement à eux, à leur vies et à leur drames car l'univers ce cette trilogie est dur et violent, sans pitié ni concession comme le montre cette scène où une famille elfes est assassinée sous les yeux des héros dans l'impossibilité d'agir.

Jean-Luc Marcastel explore donc un peu plus ici son univers si particulier en nous montrant les elfes coincés dans un ghetto, poussant ainsi un peu plus loin sa vision de cette seconde guerre mondiale qui nous rappelle volontairement la nôtre. Mais le roman de Jean-Luc Marcastel ne s'enfonce pas dans le voyeurisme malgré son sujet et le lieu de son action. Et c'est peut-être aussi à cause de ce refus salutaire de trop en montrer que le roman est si cours.

 

Mais ce roman a aussi ses propres qualités par rapport au premier. Si dans le premier roman les personnages principaux se lançaient dans une quête à la Tolkien, ce second volume laisse un peu cette intrigue de côté et se concentre sur la relation entre l'elfe et le jeune homme, sur cette histoire d'amour impossible entre deux jeunes gens issus d'espèces différentes, une nouvelle version de "Roméo et Juliette" en quelque sorte.

Bref, c'est encore très bon et original avec quelques passages poignants mais également une belle leçon d'humanisme et de tolérance et peut-être pas aussi manichéen que l'on pouvait le supposer au départ. L'histoire et la nature de Lorien n'étant évidement pas ce qu'elle semble être de prime abord... L'histoire poursuit donc son bonhomme de chemin avec ce tome aux multiples rebondissements et aux rythme beaucoup plus soutenu.

Ce second tome de Frankia a donc des qualités et des défauts différents de son prédécesseur et il faudra lire le prochain tome, riche en promesse de rebondissements, pour se faire une idée définitive sur cette nouvelle trilogie, tellement les deux tomes m'ont semblé très différent à la lecture, le style conteur de Marcastel semblant d'ailleurs avoir un peu disparu au profit d'un style certes plus direct et donc plus propice à l'action, mais moins original. Le récit est tout de même toujours plaisant et mérite donc le détours.

 

Note : 7/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'éditeur : http://www.mnemos.com/