Les chroniques des elfes, amorcées l'année dernière avec Lliane le premier tome de la trilogie, est la préquelle de la célèbre trilogie des Elfes de Jean-Louis Fetjaine. Une intrigue qui se déroule trente années plus tôt, trente années avant le Crépuscule des Elfes, trente années qui ont fait de la Princesse Lliane une reine et une guerrière accomplie. Nous quittions à la fin du premier tome la jeune elfe blessée et emportée par les Orcs dans les sombres et maléfiques Terres Noires, les Terres Gastes de celui-qui-ne-peut-être-nommé. Et enfin, après de longs mois d'attente, nous pouvons enfin suivre les nouvelles aventures de Liane et de ses compagnons. Une histoire cette fois encore très sombre, peut-être même encore plus, qui va nous entraîner en majeure partie dans les territoires soufrés et oppressants des Terres Noires, dans un monde de guerre, de danger et de cruauté...
Lliane a été capturée après les terribles combats engagés contre les Orcs et les Gobelins et qui ont vu s'unir tous les peuples elfes et même les Haut-Elfes d'Eliande. Un combat aussi héroïque que sanglant, même si les elfes ont remportés un semblant de victoire. Des combats tragiques qui ont d'ailleurs vu Arianwenn périr, la mère de Lliane et la Reine de Hauts Elfes. Lliane ne le sais pas encore mais elle n'est plus Princesse, elle est désormais Reine d'Eliande. Sauf que pour son peuple elle est portée disparue et Morvryn, son père, désespéré par la perte de son épouse et la disparition de sa fille, va se lancer à sa recherche en compagnie de Lliandon jusque dans les territoires des hommes, auprès du Roi Ker.
Pendant ce temps Lliane est emmenée comme esclave dans les terres Gastes, recluse et confinée avec d'autres elfes et d'autres hommes dans de terribles conditions. Des jours entiers enfermée dans les fumées infernales et les pluies corrosives des Terres Noires, la puanteur, la crasse et les privations. Des jours horribles, dans le doute et la terreur, jusqu'à ce qu'elle se voit proposé l'atroce choix: servir comme esclave dans les mines avec la mort comme ultime issue ou entrer dans les rangs des guerriers de Celui-qui-ne-peut-être-nommé et combattre à ses côtés, être formée pour entrer à son service? Lliane va choisir et entraîner les siens avec elle, fidèles à leur Princesse, et la jeune elfe va continuer son terrible périple, s'endurcissant au fil des jours pour devenir peu à peu la reine forte, belle, courageuse et intransigeante que la trilogie des elfes nous avais appris à connaître. Ses pas la mèneront ver la douleur, la guerre, la trahison mais aussi vers la loyauté et l'exaltation des valeurs les plus profondes qui soient... Et c'est au prix d'une alliance improbable que l'elfe pourra peut-être retrouver la liberté.
L'Elfes des Terres Noires est encore une fois un somptueux roman, à la fois épique et féerique. Horreur et merveilleux se côtoient, les complots se nouent, les drames se jouent, les guerres s'intensifient. On découvre enfin l'arrière du décor, le si sombre paysages des Terres Noires et la description du peuple Orc est excellente, l'auteur humanisant ces créatures et mettant ainsi fin à tout manichéisme. L'Ennemi ancestral est lui aussi une créature qui a une vie, une famille, des enfants, c'est tout un peuple lui aussi oppressé et l'atmosphère n'en devient que plus lourde, les choix que plus délicats. Et finalement entre les adorateurs de Lug et de la Lance de pouvoir ou les adorateur du Dieu unique, du Dieu des chrétiens que va rencontrer le Prince Pellehun, on en vient facilement à se demander qui est le plus terrible, les actes et les arguments avancés étant finalement assez semblables et les conséquences aussi tragiques. Jean-Louis Fetjaine continue sa trilogie en beauté, l'univers est riche et cohérent, le style agréable et enlevé, l'intrigue sans aucun temps mort et les personnages toujours aussi attachants. Ce second tome est encore plus sombre que le premier et beaucoup de choses se mettent en place. Encore une fois c'est une pleine réussite pour Jean-Louis Fetjaine et ses elfes !
