On a déjà lu des histoires de personnes kidnappées par des extraterrestres sans aucune raison particulière. Mais là, ils frappent fort en kidnappant rien de moins que Manhattan et ils emportent la ville dans l'espace, comme ça, sans prévenir, ni rien demander. Si la population est d'abord paniquée, elle reprend vite son calme, très vite même étant donné les circonstances, et les services publiques se remettent aussi vite sur pieds.

Certes, ils ne sont pas vraiment contents d'avoir été ainsi embarqués et se demandent bien quel peut être le but de leurs ravisseurs, surtout qu'ils ne semblent pas être les seules victimes. En effet, leurs ravisseurs semblent déjà avoir une jolie collection de mondes mais pour quoi faire ? Un zoo ? Une expérience ? Les questions sont nombreuses et les réponses sont absentes. Au moins, leurs gardiens les nourrissent avec d'étrange granulés et essayent de leur recréer le cycle journalier de la Terre. 

Une seule solution, essayer de sortir du dôme où ils sont enfermés afin d'entrer en contact avec d'autres civilisations. Mais ce qu'ils vont découvrir va dépasser leurs pires craintes. Car les planètes où passent les ravisseurs sont détruites peu de temps après.

Voilà une histoire bien mal exploitée et parfois très drôle mais bien involontairement. Les personnages sont des stéréotypes ambulants avec une mention spéciale pour le héros, un militaire qui garde son sang froid quelle que soit la situation et qui venait d'arriver en vacance à New-York avec une journée d'avance, c'est ballot quand même.     

Les autres ne sont malheureusement guère mieux servis, surtout la pauvre maire de la ville dont le moindre discours regorge de clichés milles fois entendus, appelant la population à la solidarité et au courage. Malheureusement pour elle, le traditionnel illuminé persuadé que c'est Dieux qui est derrière tout cela et qui veut que la volonté divine soit appliquée par tous les moyens va lui mettre des bâtons dans les roues de toutes les manières possibles.

Ce qui est paradoxal, c'est que jamais le roman ne semble prendre le point de vue de quelqu'un d'ordinaire. D'ailleurs, Manhattan semble se limiter à une dizaine de personnages alors que sa population se compte en milliers de personnes. Assez étrange de limiter sa population a aussi peu d'individus !

L'autre défaut de ce livre est son absence de spectaculaire, d'un véritable sens du merveilleux et du grandiose. Certes, l'enlèvement, bien que court, est assez impressionnant mais c'est l'un des rares passages qui arrive à captiver le lecteur. Vu le sujet, on aurait pu s'attendre à plus mais l'auteur semble pressé de raconter son histoire. On nous promet des dizaines de races extra-terrestres coincées sous les dômes et on en rencontrera  seulement deux. C'est vraiment peu.

De plus, le roman n'est pas sans rappeler "Le monde du Fleuve" de Philip-José Farmer  avec ces personnages qui vont se retrouver dans une situation exceptionnelle et essayer de comprendre ce qui se passe. Mais le roman de John E. Stith, s'il est ambitieux, n'en a pas la carrure et ce n'est pas de sa faute, car on sent qu'il fait tout pour que son roman marche.

Voilà donc une oeuvre qui aurait pu être intéressante mais qui n'est au final qu'un roman d'aventure spatial pas assez original pour être intéressant, qu'on peut juger à la fois trop long et trop court car soit pas assez exploité, soit trop. On aurait aimé avec un telle histoire, plus d'aventure, plus d'action et plus de divertissement. "Manhattan Transfert" est donc un roman raté mais plein de potentiel. Dommage que ça n'arrive pas à être plus exaltant !

 

Note : 6/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'auteur : http://www.neverend.com/

- Site de l'éditeur : http://www.pocket.fr/