Une bonne sœur est retrouvée morte en plein milieu de Paris, empoisonnée à la ricine. Voilà qui n'est pas courant, mais ce qui l'est encore moins, c'est que cette femme, avant de rentrer dans les ordres, était une prostituée connue sous le nom de Gigi la Girafe. C'est ce qu'apprennent les policiers chargés de l'enquête par la bouche d'Hubert Lafouine, journaliste et éditeur d'un torchon racoleur qui porte le nom de Corbô de Paname, canard qui promet de dire toutes les vérités à ses quelques lecteurs.
Le commandant Franck Virgile et le capitaine Cécile Tanguy vont rapidement découvrir que le couvent de la rue Picpus d'où venait la victime n'abrite que d'anciennes filles de joie reconverties et que le meurtre pourrait avoir un rapport avec leur passé, et principalement avec celui de la mère supérieure, ancienne tenancière de maison close. C'est alors qu'arrive un second meurtre, tout aussi horrible, à l'intérieur même du couvent.

Et hop, notre thriller peut donc démarrer avec de nombreuses pistes et tout autant de soupçons sur la nature du coupable: est-ce le journaliste véreux? La mafia qui n'apprécierait pas trop ce refuge? L'homme de main du couvent, particulièrement revanchard après son licenciement? Ou cela a-t-il un rapport avec le grand amour de la mère supérieure, un truand devenu un grand peintre et que l'on a retrouvé mort dans son atelier? Et que vient faire Hubert Lafouine, personnage toujours aux limites de la légalité, et sa feuille de choux là-dedans ?
C'est donc ce véritable sac de nœuds que va devoir démêler le courageux Franck Virgile, qui a enfin le droit à l'enquête importante dont il a toujours rêvé, digne de celle de ses plus célèbres collègues littéraires. Il sera aidé par sa jeune et jolie partenaire mais également par Barbara Saint-Front, commandant à la brigade mondaine dont les charmes ne laissent pas Franck indifférent, ainsi que par Laborit, inspecteur retraité présent car on ne raccroche jamais vraiment de ce métier, qui a connu la plupart des sœurs dans leur anciennes activités.           
On peut donc dire que cette enquête ne brille pas plus par son originalité que par ses personnages qu'on a déjà tous plus ou moins croisés au détour d'autres romans policiers. Les fausses pistes et les rebondissements se suivent, certes, mais sans réelle passion et sans déplaisir non plus. On poursuit la lecture de ce roman jusqu'à ses révélations finales, pas vraiment surprenantes et même un petit peu tirées par les cheveux pour l'une d'entre elles.

On ne peut pas non plus dire que ce Corbô de Paname brille par son style, il est juste écrit sans réelle saveur et donc sans accrocher plus que cela le lecteur qui aura été se promener en ces pages, la ballade offerte n'étant ni très originale, ni très passionnante mais plutôt assez ordinaire. Ordinaire, c'est d'ailleurs tout ce qui caractérise cette histoire et ses intrigues à tiroir, jusqu'à son histoire d'amour un peu trop convenue et artificielle.
Bref, Le Corbô de Paname est  un roman assez banal qui n'arrive jamais à suscité l'intérêt, un polar ordinaire et convenu malgré les quelques idées qu'il tente d'exploiter. C'est heureusement une lecture plutôt rapide et pas prise de tête. Ça se laisse lire rapidement et sans difficulté mais sans forcément divertir, amuser, ou mieux encore passionner...

Note : 5/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

- Site de l'éditeur : http://www.juste-pour-lire.com/