Alors qu'il est en train d'ausculter deux cadavres, Ambroise Paré, le chirurgien du roi, voit arriver ses plus redoutable adversaires, les médecins de la faculté, qui le mettent à la porte. Ces derniers ne voient en lui qu'un vulgaire barbier tandis que lui leur reproche de rester fidèle à une médecine obsolète. Quelques jours plus tard, l'anatomiste voit débarquer chez lui Sylvius, un ami supposé enterré depuis dix ans, qui lui conseille de trouver les Asclépiades, une secte qui descendrait du dieux grec de la médecine Asclépios et dont certains membres de la faculté seraient les héritiers et qui va lui confier la clé de son laboratoire. A peine débarqué dans l'atelier de Sylvius que ses assassins débarquent et qu'il y vient aussi une très étrange créature qui s'empare d'une tapisserie avant de s'envoler...

 

 

L'histoire se situe donc dans le milieu médical durant la Renaissance où s'opposait la médecine conventionnelle basée sur des observations anatomiques erronées et une médecine plus moderne. On sent que le scénariste s'est très documenté sur le sujet et fait opposer à ces personnages astrologie et saignées à des dissections permettant une vraie avancée. Mais tout cela n'est finalement qu'un point de départ car dans cette histoire, les deux écoles vont devoir s'associer à la suite d'une découverte importante.

La Licorne est aussi un véritable thriller avec beaucoup de rebondissements, de passages sanglants et une histoire n'hésitant pas à virer au fantastique avec notamment la présence des primordiaux, ces étranges créatures qui auraient engendré les bestiaires mythologiques et fabuleux. On y trouve aussi un gigantesque complot dont les prémices se dessinent lentement malgré le rythme soutenu de l'histoire. Les événement s'enchaînent en effet de manière rapide et intense sans laisser au lecteur le temps de reprendre son souffle.

De plus, le dessin d'Anthony Jean sert magnifiquement ce récit, que ce soit par des décors particulièrement réalistes ou la vision particulièrement effrayante de certains des primordiaux. Ces derniers sont vraiment majestueux et on a l'impression que le dessinateur à pris beaucoup de plaisir à leur donner naissance. Ses personnages sont tout aussi intéressants et le découpage lors des scènes d'action est également très réussi. On notera aussi la présence de passage plutôt gores dont un combat ou Ambroise Paré se sert de morceaux de cadavres pour se débarrasser de ses assaillants.

 

La Licorne se veut donc un thriller ésotérique, genre devenu très à la mode depuis le succès du Da Vinci Code, mais cette œuvre est bien plus passionnante que le best-seller de Dan Brown et on songe également à sa lecture à la série le troisième testament. Mais La Licorne a son propre univers mais surtout son propre secret. Secret plutôt invraisemblable et qui nécessitera une énorme suspension d'incrédulité au lecteur les plus intransigeant.

Le premier tome de ce triptyque est donc une œuvre réussie et intéressante. On a envie de se plonger dans le second tome dès l'ouvrage terminé grâce à une histoire captivante et un magnifique graphisme. Malgré quelques défauts, Le Dernier Temple d'Asclépios est une lecture chaudement recommandable.

 

Note : 8/10

 

Stegg

 

A propos de cette BD :

 

- Blog de Mathieu Gabella : http://plumedebarbu.blogspot.com/

- Blog de Anthony Jean : http://anthonyjean.canalblog.com/

- Site de l'éditeur : http://www.editions-delcourt.fr/