Pas tous les jours qu'on a l'occasion de chroniquer un chef-d'oeuvre, d'aborder une grande saga de fantasy, datant d'un temps pas si lointain où le marketing ne s'était pas encore emparé du genre pour lui imposer des poncif tels que des barbares aux muscles huilés et des guerrières à forte poitrine. Présenter Bone et, principalement, son premier volume en Noir et blanc est donc un vrai plaisir tant cette série et un coup de coeur.

Bone mets donc en scène trois Bones, Fone Bone, Smiley Bone, et Phoney Bone, qui ont été banni de Bonneville et se retrouve perdue en plein désert, mais une nuée de criquets va les séparer. Fone va alors se retrouver dans une forêt pleine de créatures étranges dont un énorme Dragon rouge, des rats-garous qui veulent le manger et Thorn, une jolie jeune femme qui ne va pas laisser Fone Bone insensible à ses charmes...

"Mais c'est quoi un Bone ?" doivent être en train de se demander ceux d'entre vous qui ne connaissent pas la série. Alors, un Bone est un petit personnage humanoïde tout blanc et avec un grand nez, une version vivante de Casper. Bref, ces charmantes créatures vont en quelque sorte être les hobbits de cette saga,a car ils vont se retrouver bien malgré eux poussé dans une aventure et un univers qui les dépasse.

Pourtant, Bone ne soit pas une enième et stupide relecture du "Seigneur des Anneaux", on peut sentir une influence de l'oeuvre de Tolkien, surtout dans sa façon de passer de la légèreté à une atmosphère plus lourde et plus sombre puisque déjà les rats-garous semblent se regrouper sous les ordres de leur maître et d'un étrange individu à l'apparence sinistre qui semble en avoir après Phoney, le bone semblant occuper un point précis dans ses projets.

Bref, l'horreur est déjà aux portes de la maison, prête à fondre sur les personnages qui semblent pour l'instant se douter de rien. Du moins pour la plupart, certains semblant avoir de lourds secrets et des relations ambiguës. Les liens se tissent donc au milieu d'une ambiance bucolique et humoristiques, les bones ayant tendance à se mettre dans des situations assez improbables et, surtout pour Phoney, l'habitude de se mettre leur entourage à dos.

Et, l'air de rien, ce premier tome qui pourrait ressembler à une bête introduction arrive à nous présenter une dizaine de personnages et leur caractères, à dessiner les prémisse d'un univers et d'une aventure fascinante. Certes, ce n'est pas encore le meilleur de bone et on pourra lui reprocher quelques redondances, mais mieux vaut passer dessus que manquer l'une des plus belles saga de fantasy que le neuvième art nous ai proposé.

Le dessin en noir et blanc est très réussie dans un ton plutôt cartoon en ce qui concerne les bone, le dragon ou les rats-garous tandis que les humains sont plutôt réaliste, quoiqu'un peu caricaturaux tout de même, mais le mariage de ces deux genres a priori différent passe très bien grâce à une alchimie qui les marie à la perfection et donnant à l'histoire toute l'énergie dont elle a besoin pour nous séduire.

Bref, lisez bone, allez faire un tours dans cette forêt sans retour et vous n'aurez plus qu'une envie, découvrir ce qui va arriver ensuite aux Bones de boneville et à leur nouveaux amis, de découvrir les secrets des personnages, de frissonner devant leurs ennemis et de rigoler avec les rats-garous et leur envie de quiche. Vous ne voudriez tout de même pas passer à côté d'une des meilleurs saga de fantasy actuelle et pour un bout de temps.

Note : 8/10

Stegg

A propos de ce comics :

- la version ici chroniquée est donc la version en Noir et Blanc aujourd'hui indisponible à la vente, mais une édition couleur approuvé par Jeff Smith est maintenant disponible.

- Site de Jeff Smith :  http://www.boneville.com/

- Site de l'éditeur :  http://www.editions-delcourt.fr/