L'une des pratiques les plus courantes de l'érotisme est de parodier des oeuvres connus sous un angle plus coquin. Difficile d'énumérer toutes les oeuvres à qui cela a pu arriver, mais tout le monde a bien du croiser au moins une fois une couverture ou un titre en reprenant un plus célèbre de manière équivoque. Ici, c'est le classique de Jonathan Swift, Les voyages de Gulliver, qui va avoir le droit d'être revisité de manière licencieuse.

 

 

Au scénario et au dessin, on trouve un des maître de la BD érotique : Milo Manara, auteur du "Parfum de l'invisible" et du "Déclic", mais également de BD plus sérieuse en compagnie d'Hugo Pratt et Alejandro Jodorowsky. Comme à son habitude, l'illustrateur va mettre en scène une jeune femme peu farouche et guère plus pudique dans des aventures rocambolesques, mais dont on peut ici deviner les péripéties à l'avance.
Alors qu'elle profite de ses dernières jours de vacances pour bronzer, une vague va faire perdre son maillot de bain à l'héroïne. Cette dernière va trouver refuge à bord d'un étrange bateau abandonné où elle va trouver de quoi se vêtir et un livre : « les voyages de Gulliver ». Mais une tempête va alors emporter le bateau et la jeune femme sur des contrées inexplorées où vivent des très petites gens : Liliput.
Echouée sur une plage et faite prisonnière par les lilliputiens, la Gulliver au féminin va devenir pour le roi un symbole de sa puissance en faisant défiler sous ses jambes l'armée locale et une allié en chassant des pirates ou en sauvant la reine d'un incendie en urinant sur le palais royal ! Fantasme urologique ou blague de mauvais goûts, ce sera selon les sensibilités, mais le niveau de cette première partie orientera plutôt vers la seconde option.
La suite que vous devez plus ou moins connaître l’orientera vers un royaume où ce sera à son tour d'être miniature et de devenir une poupée Barbie impudique pour deux adolescents géants, aller dans un monde où les chevaux parlent et un quatrième où les hommes préfèrent les sciences à leur femmes pourtant très entreprenante.
Pour le style des péripéties, elles sont bien entendue paillarde et parfois drôle, offrant à l'héroïne de nombreuse occasion de tomber le vêtement, mais c'est ce qui est attendu de ce genre de BD. On sent que l'auteur a tout fait pour imaginer les fantasmes et situations cocasses qu'offraient le roman d'origine et arrive à offrir des situations variées, mais finalement soft et qui sont parfois très surprenante.
Si l'héroïne est montré sous toutes les coutures possibles et dans quelques positions aussi invraisemblable qu'aguichante, cette album est plus érotique que véritablement pornographique, beaucoup de nu et pas de sexualité à l’horizon. Par contre, la couleur est loin de rendre hommage au trait de Manara. Sans gâcher cette BD, elle ne lui apporte pas grand chose et le Noir et Blanc lui sied tout de même mieux.

Gullivernia est donc une parodie scabreuse qui ravira les amateurs de jolie femme représentées dans les plus simples appareils et qui aime les blagues obscènes. Cette bande dessinée en regorge en effet et ça ne plaira pas à tous le monde. Finalement, cette parodie est assez quelconque, plus vulgaire qu'audacieuse, mais c'est peut-être aussi le but de ses BD. Mettre en scène des situations impossibles qui feront sourire.

Note : 5/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de Milo Manara : http://www.comicon.it/MiloManarasite/fr/

- Site de l'éditeur :  http://www.humano.com/