Batman est l'un des super héros le plus connu en France. En Amérique il passe sous la plume de nombreux auteurs talentueux (y comprit l'excellent Miller à qui l'on doit les non moins excellents Sin City ou le cultissime Moore auteur du phénoménale "V pour Vendetta"). Mais Batman reste Batman; une histoire de super héros, un riche qui trompe son ennuie à combattre le crime, un monsieur justice refusant la mort de ses parents. Bref, Batman est un américain idéalisé, ne souffrant d'aucune faute, d'aucun échec, me direz vous. Et pourtant...
Dark Knight s'ouvre sur un Batman qui a faillit. Son ami Harvey Dent est mort par sa faute, il est devenu Pile-où-face. L' ancien procureur de Gotham gagné par la folie est passé de l'autre côté de la barrière et suite à une évasion de l'asile d'Arkham, il est vite suspecté de meurtre en série sur des représentants de la justice.
Le comic est sous évalué en France et bien souvent il rythme avec un scénario simpliste où les méchants pas beaux vaquent à leur occupation de méchant jusqu'à ce que le super héros intervienne. Le jeune amateur est donc surpris face à la trame scénaristique sombre et complexe de Dark Knight. Au delà du super héros, Loeb nous propose une gigantesque machination sous fond de drame familial mafieux. Le scénariste prend plaisir à perdre le lecteur (et Batman) avec des fausses pistes et nous comprenons que le comic n'est pas si fade et simpliste que sa réputation laisse derrière ce genre.
De même, j'ai été étonné de voir à quel point la psychologie des personnages est travaillée et peaufinée (mes apprioris sur les comics sont définitivement balayés). Nous voyons Bruce Wayne se noyer dans une profonde solitude, exacerbé par la disparition d'Harvey Dent, détruisant l'homme, mais rendant le super héros plus infaillible : assoiffé de justice et implacable comme jamais. Le commissaire Gordon semble déchiré entre son travail et sa famille, il apparaît faible, paumé, au bord de la rupture. Pile-ou-face est imprévisible, énigmatique... Nous ne saurons le déclarer victime de la machination ou acteur avant la fin de l'histoire. Les membres de la famille Falcone (au nombre de trois) ne font pas exception. Au contraire, les relations familiales sont tendues et beaucoup moins simplistes qu'il n'y parait.
Le monde du comic est vaste, les histoires de Batman se trouvent à la pelle, du coup on est bien embetté lorsqu'on veut découvrir ce personnage. Néanmoins Dark Knight est abordable, compréhensible et surtout, il nous donne envie de savoir comment d'autres artistes traitent l'homme chauve souris. En 4 tomes, Loeb et Wailly nous ont concocté un polar noir rythmé et prenant. Ce tome 1 met brillamment en place les acteurs de l'histoire, promettant une suite excellente. Pas de doute, une fois commencé, on veut connaître le fin mot de l'histoire.
N'étant pas habitué du tout au comic et à l'univers Batmanien en général, il m'a fallut deux lectures pour apprécier pleinement le scénario. Il faut préciser que le grand nombre de personnages et leur relation rend l'histoire dense et riche, voilant certains détails lors de la première lecture. Certains amateurs apprécient, à vous de trancher.
Note : 7,5/10
Zel
A propos de cette bd :
- Dark Victory est la suite de "Batman The lng halloween" elle même suite de "Batman year one" de Miller, cependant l'histoire est largement compréhensible sans avoir lu la précédente aventure.