Death 2
Titre tome: Temps Fort de la Vie
Genre: Fantastique , Comics
Année: 2009
Pays d'origine: Etats-Unis
Editeur: Panini Comics
Collection: 100% Vertigo
Scénario:
Neil Gaiman
Dessin:
Chris Bachalo & Mark Buckingham
Traduction:
Geneviève Coulomb
Sortie VO: 1997
 

Foxglove est une chanteuse en pleine ascension, une jeune punk dont la guitare acoustique lui vaut un succès colossal de plus en plus envahissant. Afin de protéger sa vie privée, la jeune femme cache au public son homosexualité, et Hazel, sa compagne bien moins célèbre et bien moins sûre d'elle, vit ainsi retranchée dans la luxueuse villa de la musicienne, au-dessus d'une ville ressemblant fort à Los Angeles.

Cependant, même lorsque Foxglove part pour l'une de ses interminables tournées, Hazel ne vit pas seule : Alvie, son fils de trois ou quatre ans, reste avec elle.

Alvie que Foxglove considère elle aussi comme son enfant, malgré les récentes tensions entre elle et Hazel.

Alvie qui est mort alors qu'il était encore tout bébé, poussant Hazel à pactiser avec La Mort.

L'enfant a été ressuscité par la faucheuse. Mais pas gratuitement : un jour, La Mort allait revenir voir Hazel. Et ce jour-là, une vie allait devoir lui être donnée. N'importe quelle vie. Celle d'Alvie, celle d'Hazel, ou celle de Foxglove.

Et je vous le donne en mille : ce jour est arrivé, et cet album est là pour nous le raconter.

 

Neil Gaiman, à la fois scénariste de bande-dessinées et écrivain (il est entre autre l'auteur d'"American Gods", de "Neverwhere" et surtout du plus récent "Coraline" , récemment adapté au cinéma), jouit d'un statut d'auteur culte à peu près mérité. Touche-à-tout, iconoclaste et humble à la fois, l'auteur anglais possède un réel talent pour s'inscrire dans un genre précis (ici la fable morale et l'esthétisme gothique moderne), et s'en approprier les codes le temps d'une histoire toujours originale, souvent délirante, et parfois parcourue de brises poétiques aussi inattendues qu'agréables.

Dans "Death", on retrouve par exemple sa patte dans l'apparence de La Mort, ici très éloignée du classique squelette à capuche, puisqu'elle apparaît sous la forme d'une jolie jeune femme aux cheveux noirs, amatrice de rock et équipée d'un parapluie aussi inutile qu'intriguant. Ce personnage, issu de la série "Sandman" du même Neil Gaiman, est d'assez loin le plus charismatique du récit.

Un autre parti pris original se situe dans l'aspect moral de cette histoire de choix et d'actes à assumer. En effet, contrairement à ce qu'on lit d'habitude dans la vaste majorité des récits classables sous l'adjectif fourre-tout de "gothiques", il n'y a pas ici d'âmes sombres et torturées, de vision négative de l'humanité ou de discours nihilistes soutenant que l'humain est naturellement mauvais. Dans "Death" ne se trouvent qu'amour, bonté et générosité. Les personnages sont tous motivés par une certaine forme de pureté, jusqu'à cette Mort qui philosophe, donne du temps aux vivants, et ne fait montre d'aucune cruauté.

 

Et malheureusement, c'est là où le bât blesse. Parce que si Gaiman nous tient de la première à la dernière page grâce à un rythme précis et efficace, une fois l'album refermé, qu'en retenons-nous ? Pas grand-chose, finalement. Il faut être bon, ne pas faire preuve d'égoïsme, vivre sa vie de la façon la plus sincère possible… On hésite un peu, on y repense, mais oui, pas de doutes : Neil Gaiman donne dans la mièvrerie. "Death" est une œuvre assez sympathique, mais complètement inoffensive, et dont le "message" est d'un classicisme presque gênant dans les mains de cet auteur.

C'est d'ailleurs également le cas du dessin, quelconque tant dans son trait que dans sa mise en page. On sait pourtant Bachalo et Buckingham capables de bien mieux, mais ils sont ici dans un registre ultra-classique à la limite de l'ennui. Déjà vu mille fois, le dessin n'est que le véhicule du récit : fonctionnel, mais inapte à apporter quoique ce soit à une histoire qui n'a déjà pas beaucoup à offrir.

Quelques dizaines de minutes d'une lecture parfois un peu poétique, et un ou deux passages assez touchants. On a connu pire expérience, mais on a connu bien mieux aussi.

Une œuvre au mieux mineure dans la carrière du prolixe britannique.

 

Note : 5/10

 

Vincent

 

À propos de cette BD :

 

- Ce recueil est préfacé par l'actrice Claire Danes, surtout connue pour son rôle dans la série "Angela, 15 ans". Ça fera plaisir aux gens qui étaient au collège en 1997.

 

- "Death - Temps fort de la vie" s'inscrit dans la cosmogonie de "Sandman", mais il n'est pas nécessaire d'être familier de cette série pour lire cet album-ci.

 

- Site de Neil Gaiman : http://www.neilgaiman.com

- Site de Chris Bachalo : http://www.chrisbachalo.net

- Site de l'éditeur : http://www.paninicomics.fr

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