Paolo Eleuteri Serpieri
Dans un monde post-apocalyptique dévasté, les humains sont victimes d'un dangereux virus dégénérant, chaque contaminé se transforme petit à petit en un horrible mutant assoiffé de sexe et de sang. Le seul remède est un sérum retardant les effets néfastes de la maladie et pouvant éventuellement, à forte dose, la guérir, malheureusement ce médicament est plutôt rare et onéreux, seul une frange privilégiée de la population y a accès, les autres sont chassés et tués.La jeune et magnifique Druuna n'est pas atteinte, mais l'amour de sa vie, Schastar est une des victimes de ce fléau, elle le cache dans sa maison et essaye tant bien que mal de se procurer le précieux remède, chaque jour elle traverse la dangereuse ville et va voir le Docteur Ottonegger pour obtenir une ou deux fioles, ce dernier abuse de son statut pour obtenir toute les faveurs de la jeune fille…Glénat a la bonne idée de mettre à l'honneur une des références de la SF érotique, via la sortie d'un inédit "Anima, Druuna origines" et en même temps la ré-édition de l'intégrale de "Druuna", en quatre volumes regroupant deux tomes chacun, complétés de nombreux bonus : illustrations inédites, couverture et esquisses en noir et blanc.Pas mal de quarantenaires ont du être marqués dans leurs jeunes années par cette série, dans la lignée de la revue Métal Hurlant, proposant une SF déstructurée, organique et dégénérescente tout en n'hésitant pas à lorgner dans le domaine de l'érotisme crue.Le monde futuriste décrit ici est sans espoir, le peuple est en phase terminale, les mutations de la chair sont dans leur quotidien, personne n'est épargné... et forcément les mauvaises habitudes humaines prennent le pouvoir, l'armée reste droite dans ses bottes et applique des règles totalement déshumanisées, la religion pointe le bout de son nez avec ses fanatiques extrémistes, la lutte pour la simple survie est la principale occupation des habitants de la ville.Quelques retournements de situation semblant un peu naïf aujourd'hui mais globalement cet univers garde une cohérence qui fait froid dans le dos.L'autre versant de l'oeuvre est l'aspect érotique, notamment cette pression sociale, amenant Druuna, une jeune fille physiquement épargnée et aux atouts agréables, à être perpétuellement dévêtue, au premier abord on pourrait la cantonner au rôle de victime du machiste omniprésent dans ce monde (et dans le notre d'ailleurs...), mais une lecture plus fine dévoile une capacité à utiliser un de ses rares avantages pour s'affirmer dans ce monde où peu de personnes peuvent le faire, ainsi les élites, ceux qui pensant tout contrôler se retrouve à la merci de la jeune femme…Visuellement Paolo Eleuteri Serpieri exprime ici tout son talent, son crayonné hachuré amenant volume et textures, certes son héroïne profitera pleinement de cette qualité d'illustration, mais le dessinateur sera tout autant à son aise pour nous décrire un monde industriel et technologique en décrépitude mixé avec une ambiance organique en putréfaction.Une science-fiction qui n'essaye pas d'épargner son lecteur et nous offre une vision futuriste à re-découvrir !Note : 8/10 gregore A propos de cette BD : - Site de l'éditeur : http://www.glenatbd.com/
Dans un monde post-apocalyptique dévasté, les humains sont victimes d'un dangereux virus dégénérant, chaque contaminé se transforme petit à petit en un horrible mutant assoiffé de sexe et de sang. Le seul remède est un sérum retardant les effets néfastes de la maladie et pouvant éventuellement, à forte dose, la guérir, malheureusement ce médicament est plutôt rare et onéreux, seul une frange privilégiée de la population y a accès, les autres sont chassés et tués.La jeune et magnifique Druuna n'est pas atteinte, mais l'amour de sa vie, Schastar est une des victimes de ce fléau, elle le cache dans sa maison et essaye tant bien que mal de se procurer le précieux remède, chaque jour elle traverse la dangereuse ville et va voir le Docteur Ottonegger pour obtenir une ou deux fioles, ce dernier abuse de son statut pour obtenir toute les faveurs de la jeune fille…Glénat a la bonne idée de mettre à l'honneur une des références de la SF érotique, via la sortie d'un inédit "Anima, Druuna origines" et en même temps la ré-édition de l'intégrale de "Druuna", en quatre volumes regroupant deux tomes chacun, complétés de nombreux bonus : illustrations inédites, couverture et esquisses en noir et blanc.Pas mal de quarantenaires ont du être marqués dans leurs jeunes années par cette série, dans la lignée de la revue Métal Hurlant, proposant une SF déstructurée, organique et dégénérescente tout en n'hésitant pas à lorgner dans le domaine de l'érotisme crue.Le monde futuriste décrit ici est sans espoir, le peuple est en phase terminale, les mutations de la chair sont dans leur quotidien, personne n'est épargné... et forcément les mauvaises habitudes humaines prennent le pouvoir, l'armée reste droite dans ses bottes et applique des règles totalement déshumanisées, la religion pointe le bout de son nez avec ses fanatiques extrémistes, la lutte pour la simple survie est la principale occupation des habitants de la ville.Quelques retournements de situation semblant un peu naïf aujourd'hui mais globalement cet univers garde une cohérence qui fait froid dans le dos.L'autre versant de l'oeuvre est l'aspect érotique, notamment cette pression sociale, amenant Druuna, une jeune fille physiquement épargnée et aux atouts agréables, à être perpétuellement dévêtue, au premier abord on pourrait la cantonner au rôle de victime du machiste omniprésent dans ce monde (et dans le notre d'ailleurs...), mais une lecture plus fine dévoile une capacité à utiliser un de ses rares avantages pour s'affirmer dans ce monde où peu de personnes peuvent le faire, ainsi les élites, ceux qui pensant tout contrôler se retrouve à la merci de la jeune femme…Visuellement Paolo Eleuteri Serpieri exprime ici tout son talent, son crayonné hachuré amenant volume et textures, certes son héroïne profitera pleinement de cette qualité d'illustration, mais le dessinateur sera tout autant à son aise pour nous décrire un monde industriel et technologique en décrépitude mixé avec une ambiance organique en putréfaction.Une science-fiction qui n'essaye pas d'épargner son lecteur et nous offre une vision futuriste à re-découvrir !Note : 8/10
gregore
A propos de cette BD :
- Site de l'éditeur : http://www.glenatbd.com/