Alors qu'ils étaient âgés d'à peine une dizaine d'années, Arès et quelques autres enfants étaient des Trigs, des combattants doués de pouvoirs psychiques qui leur ont permis de triompher d'une invasion extraterrestre. Devenus des adultes et des héros oubliés, ils ont tous essayé de reprendre une vie normale, avec plus ou moins de succès. Pour exorciser les démons de son passé, Arès est bien décidé à écrire un roman sur son histoire.
Alors qu'il rend visite à l'un de ses anciens camarades, ce dernier meurt assassiné et Arès est inculpé du meurtre. N'ayant pas vraiment envie de porter le chapeau, l'ancien Trigs va se lancer dans une enquête effrénée afin de trouver le vrai coupable. Mais il va rapidement découvrir que tous les anciens Trigs sont menacés et il devra faire face à une énorme machination qui semble trouver sa base dans l'invasion...
Un groupe de personnages autrefois importants et mis à la retraite de force, le meurtre de l'un d'entre eux, une conspiration qui traine autour de leur passé, une nouvelle menace qui semble pointer le bout de son nez, ça ne vous rappelle rien ? Même en remplaçant les soldats aux capacités surhumaines par des justiciers masqués ? Allez, encore un tout petit indice : Alan Moore et Dave Gibbons. Vous y êtes là ?
En effet, si Aftermath ne démarre pas trop mal, en nous proposant un futur où l'humanité après avoir triomphé d'une invasion d'aliens et semble s'être enfermée dans des mondes virtuels, il continue en plagiant de manière assez flagrante l'incontournable Watchmen, en en gardant principalement une grosse partie de l'intrigue, mais également les traits de quelques personnages. Les auteurs essayent bien d'aborder quelques thématiques originales, comme les mondes virtuels et l'écologie, mais ne font que les effleurer.
Reste qu'on a affaire à un récit assez classique avec son héros en cavale qui doit déjouer un énorme complot et qui révèle difficilement son lot de rebondissements, bien que quelques idées pointent ici où la. On a donc affaire à une histoire des plus classiques, mais le rythme plutôt soutenu et une montée en puissance permettent de tourner les pages sans déplaisir, mais sans grande conviction non plus.
Au niveau du graphisme, on a affaire à un style à la fois réaliste et très épuré, trop peut-être car tous les personnages finissent par se ressembler et les nombreux combats, en plus d'être figés, souffrent d'un découpage anarchique où les cases se suivent sans réelle continuité. La couleur, également très sobre, peine à faire ressortir le moindre caractère, la moindre personnalité du dessin de Mark Vigouroux.
Réédition en intégrale de la bande-dessinée Trigs, Aftermath a donc toutes les peines du monde à convaincre, surtout que certaines idées évoquées auraient pu lui donner un certain potentiel. Mais les auteurs semblent préférer aller cuisiner de vieilles recettes et font ainsi mentir le dicton comme quoi, c'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes. Si vous avez envie de passer un instant à lire de la SF conventionnelle, vous pouvez vous jeter sur Aftermath.
Note : 5/10
Stegg
A propos de cette BD :
- Lire un extrait de "Aftermath" sur Psychovision
- Site de James Hudnall : http://thehud.com/
- Site de l'éditeur : http://www.humano.com/