Le voyage de Yorick touche à sa fin. En compagnie de 355 et Esperluette, il se prépare à retrouver Beth à Paris afin de pouvoir enfin lui demander sa main, mais ils ne sont pas les seuls à arriver dans la ville lumière. En effet, sa soeur Héro et ses compagnes de voyage s'apprêtent à le retrouver. Seulement les israéliennes sont déjà sur place à attendre Yorick et leur chef, de plus en plus psychotique, prête à tous pour retrouver le dernier homme.

Il y a des conclusions qui sont plus fortes que d'autres et celui-ci en fait clairement partie. Après avoir vu Yorick et ses compagnons traverser un monde en ruine et échapper de nombreuses fois à la mort, il arrive donc à Paris qui ressemble presque à un havre de paix par rapport aux autres endroits qu'ils ont pu visiter. Le Happy-End est à portée de main, mais comme le titre l'indique, ce n'est pas gagné.
Parce que dix ans loin des yeux, c'est aussi dix ans loin du coeur, les retrouvailles avec Beth ne seront pas aussi simple. Surtout que Yorick n'est plus l'adolescent maladroit et manquant de confiance en lui qu'on a connu au début de l'histoire. Pour le pire et le meilleur, le personnage a évolué et devenu adulte, ainsi la chimère qu'il poursuivait au départ ne sera certainement pas celle qu'il espérait.
Et si le personnage est devenu plus mature, ses relations avec les autres et principalement ses compagnes de voyage ont également évoluées, devenant plus complexe et plus forte, surtout que leurs personnalités sont au moins aussi complexe que celle de Yorick. Heureusement de nombreux événements les ont amenés à se découvrir et à se comprendre, mais peut-être plus que cela n'aurait dû arriver.
Bien que ce soit d'abord un récit d'anticipation et d'aventures, Y est également le portrait de personnages. C'est véritablement ce point qui servira de ligne narratrice à ce dernier tome, même les soldates israéliennes ne semblent être là que pour permettre à Yorick de faire face à lui-même et à son destin. Un destin qui va s'avérer violent et bouleversent, car comme l'indique le titre de cet épisode : on est dans la tragédie.
Mais c'est surtout l'ultime chapitre, celui qui nous montre les destinées des personnages qui finit d'amener cet album à son paroxysme. Si plusieurs albums posaient déjà Y Le Dernier homme au rang d'oeuvre majeur du neuvième art, celui-ci l'y installe doucement et sûrement avec beaucoup de larmes et surtout une conclusion pleine de légèreté, mais surtout d'une petite lueur d'espoir à laquelle la série ne nous avait pas habitué.

Loin d'être une série féministe ou critique, Y ne cherche pas à mettre dos à dos hommes et femme s, mais plutôt à dresser un portrait de notre société peut-être misogyne, mais nous montre que les femmes ne feraient pas forcément mieux. Actuellement, Brian K. Vaughan lance une nouvelle série intitulée "Saga" aux états-unis et l'on espère qu'elle atteindra la qualité de cette magnifique série dont la lecture est impérative.

Note:10/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'éditeur : http://www.paninicomics.fr