Elektra 1
Genre: Comics , Super-héros
Année: 1989
Pays d'origine: Etats-Unis
Editeur: Delcourt
Scénario:
Frank Miller
Dessin:
Bill Sienkiewicz
 

Elektra est un personnage bien connu dans l'univers des comics, à la fois compagne et rivale de Daredevil, immortalisée depuis peu par une adaptation cinématographique dont elle fut l'héroïne, toute de rouge vêtue. On connaît certes plus ou moins l'histoire de la guerrière rouge mais celle-ci est au final bien plus compliquée qu'elle n'y paraît de prime abord. Alors pour bien comprendre le background essentiel à cet Elektra de Miller, je me sens obligé de vous reproduire ce petit résumé qui ouvre le premier tome de la série :

"Elle bondit. Elle frappe. Elle tue. Elektra se taille un chemin sanglant entre les hordes de la pègre et les forces de l'ordre. Elle ne doit rien à personne. Fille d'un diplomate grec, Elektra Natchios a appris, dès son enfance, les secrets de l'ultra violence auprès de Sensei et de Bâton, membre d'une secte de Ninja en lutte contre les soldats de la Main. Son père préfère cependant la voir poursuivre son éducation dans une université américaine classique où elle rencontrera l'étudiant aveugle Matt Murdock. Elle vivra avec lui une brève idylle, interrompue lorsque le père de l'héroïne, pris en otage par des terroristes, tombera sous les balles de la police.

Plusieurs années plus tard, Matt Murdock la retrouve. Mas leurs rapports ne pourront plus être les mêmes, puisque sous le collant rouge de Daredevil, il est devenu un redresseur de torts... tandis qu'Elektra exerce désormais la profession de tueur à gages. Mêlée à la lutte sans merci qui oppose Daredevil au Kingpin, le caïd de la pègre, elle meurt, embrochée sur son propre saï... Exit Elektra ?

Non ! La lutte entre Bâton et la Main atteint son point culminant. L'enjeu : le cadavre d'Elektra que les uns et les autres veulent ressusciter. Et la guerrière rouge sort de sa tombe, purifiée du mal qui l'habite par l'amour de Daredevil. Exit Elektra. Mais de nombreux points restent obscurs dans la vie du personnage. Au premier chef, ces années qui séparent la mort de son père de son retour à New-York. Qu'a-t-elle fait ? Qu'a-t-elle vécu ? Enter Elektra..."


C'est donc ces années que nous propose de retranscrire ici Miller, aidé au dessin par le talentueux Bill Sienkiewicz. Mais ce rappel de l'histoire m'a paru nécessaire car il est essentiel à la compréhension du volume. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que Miller choisit de le mettre en exergue ! Mais en plus de cela, le récit de ce premier tome, de la première période "vide" de la vie d'Elektra, est parfois très très confus : on plonge dans l'existence chaotique d'Elektra comme dans une descente sous hypnose dans un passé trouble. Les réminiscences sont confuses, violentes, destructurées, pénibles et c'est vraiment ce sentiment qui ressort à la lecture d'Elektra : une remontée laborieuse vers le souvenir, vers la compréhension pour laquelle nous n'avons pas toutes les clefs nécessaires à notre portée.

Dès les premières pages on pénètre les sentiments, la violence, la haine et la confusion de l'héroïne et le dessin, tout en flou, en courbes, en dureté, en traits vifs et comme désordonnés de Bill Sienkiewicz vient augmenter à la confusion mentale de l'héroïne. En plus, certains passages sont rendus dans un dessin enfantin, comme si la personnalité d'Elektra cédait parfois, comme si la folie prenait le dessus et qu'elle régressait dans une enfance loin de la haine, du meurtre et de la violence qui composent sa vie. (ou bien alors qu'elle s'en rapproche dangereusement et que cela soit là sa seule réponse pour se protéger de trop grandes atrocités...) Le sentiment général à la lecture de ce premier opus est donc assez trouble et l'on hésite entre crier au chef-d'oeuvre et se dire que finalement, on n'a pas dû tout comprendre.

Alors on le relit, on se laisse un nouvelle fois envahir par la qualité graphique et la densité du scénario (si, si, vous assure !) et les pièces du puzzle s'assemblent lentement. Elektra est un personnage éminemment complexe, très loin du cliché rendu par le rôle de Jennifer Garner qui donne une image finalement assez lisse et sentimentale du personnage. Non, Elektra est violente, sauvage, cruelle et le plus souvent sans pitié. Elle tue pour sauver sa vie et pour aller au bout de sa cause, c'est un personnage réellement très charismatique.

Ce premier volume nous laisse donc au final un peu sur notre faim, au coeur de l'intrigue, et les véritables aventures de notre guerrière rouge ne font que commencer. On a vraiment hâte d'enchaîner avec le tome suivant et même si l'on est décontenancé par ce comic, on a vraiment envie d'aller plus loin dans la découverte. Un bon comics résolument moderne, violent et très complexe. A savourer.


Note : 7,5/10

 

Chaperon Rouge

 

A propos de ce comics :

 

- Site de l'éditeur : http://www.editions-delcourt.fr/

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