Roeg, Nicholas

 

Né le 15 août 1928 à Londres, Nicolas Jack Roeg est un réalisateur et directeur de la photographie anglais. Il commence sa carrière sur le tournage de "Lawrence d'Arabie" en tant qu'assistant au directeur de la photographie (Freddie Young), ou il apprend alors toute la quintessence et la magnificence de la construction de l'image cinématographique. Deux ans plus tard, A l'âge de 36 ans, il dirige, seul cette fois-ci, la photographie de The Masque of the Red Death, de Roger Corman, justement connu pour sa beauté visuelle. Il continuera encore à oeuvrer dans ce domaine, qui lui sera définitivement acquis, puisqu'il signe, en 1966, la photographie de "Fahrenheit 451" de François Truffaut, et, en 1967, celle de "Far from the Madding crowd" de John Schlesinger. En 1970 (à l'âge de 42 ans tout de même), il passe enfin à la réalisation en co-réalisant (avec Donald Cammell, débutant dans le métier) "Performance", mis en scène avec un Mick Jagger bien dérangé, un film provocateur sous toutes ses formes, mélangeant sexe, drogue et tuerie sauvage dans une forme pourtant hors du commun, avec déjà un fort attrait pour l'anti-conformisme... (à ce propos, la Warner fut tellement choquée par le film qu'ils décidèrent de retarder la sortie du film de 2 ans) La Randonnée, présenté l'année suivante à Cannes, bluffera les gens du métier, et sera même nominé pour la Palme d'or (remporté finalement par Losey pour son "Messager"). Sa carrière est alors lancée.


Après avoir connu un fort succès commercial et critique (avec La Randonnée donc, puis avec "Ne vous retournez pas" - un thriller s'inspirant pas mal du Thriller américain post-guerre du Viêt-Nam des années 70 - , "The man who fell to earth" - un beau film d'amour, avec David Bowie, sur fond de science-fiction - et enfin "Bad Timing"), "Eureka", en 1983, sonne pourtant le glas de sa popularité. En effet, ses films suivant seront de cuisant échecs commerciaux et seront souvent décriés par la critique, même si, en y regardant de plus près, la qualité de certains de ses films postérieurs semble être bien présente ("two deaths", même si relativement cru, possède une originalité évidente et des qualités techniques bien fondées). Le public et la presse ont sans doute finit par s'agacer de ses délires psychotiques. Depuis la deuxième moitié des années 90, il s'est rangé dans le milieu de la télévision où il réalise désormais téléfilms (Samson et Delilah) et spots télévisés (pour Claudia Schiffer par exemple) de qualité bien en-deçà de ses oeuvres antérieures...

 

 

Connu pour ses grandes qualités techniques (il a ré-inventé la technique du découpage littéraire, qu'il a souvent repris pour ré-arranger ou changer des répliques sur ses films), on lui connaît aussi une touche bien à lui, une atmosphère singulière, qui n'a aucune autre équivalence dans l'histoire du Cinéma (il aurait influencé le travail de Ridley Scott et de François Ozon). La dé-construction de ses récits, son approche intime de la pellicule (aussi bien au niveau de la photo que dans sa construction, son montage), mais aussi sa capacité à rendre vraiment humain ses acteurs et à utiliser la musique de façon juste, font de lui un cinéaste iconoclaste mais fortement sensible, qui restera, à l'image d'un Ferrara, définitivement une référence auprès de réalisateurs naissant, à défaut d'être retenu comme un réalisateur véritablement populaire auprès du grand public.

 

Filmographie sélective :


- Performance (1970), co-réalisé avec Donald Cammell
- Walkabout/La Randonnée (1971)
- Don't Look Now/Ne vous retournez pas (1973)
- The Man Who Fell to Earth (1976)
- Bad Timing: A Sensual Obsession (1980)
- Eureka (1984)
- Insignificance (1985)
- Castaway (1986)
- The Witches (1990)
- Two Deaths (1995)





Sources principales (en anglais) : abdn.ac.uk, wikipedia, imdb


* Certaines déductions / hypothèses ont été formulées à partir des chiffres donnés par le site IMDB