Slayer, The
Genre: Horreur
Année: 1982
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: J. S. Cardone
Casting:
Sarah Kendall, Frederick Flynn, Alan McRae, Carol Kottenbrook, Michael Holmes, Paul Gandolfo, Carl Kraines, Alan McRae...
Aka: Nightmare Island
 

Deux couples se retrouvent en vacances sur une île. Kay souffre depuis quelques temps d'horribles cauchemars dans lesquels elle voit des meurtres atroces. Evidemment, l'endroit qu'elle voit dans ses rêves n'est autre que cette habitation où elle est censée passer de belles vacances. Les cauchemars ne tardent pas à devenir réels et le petit groupe se voit décimé un par un, victime d'une immonde créature griffue surnommée The Slayer.

 



On ne le dira jamais assez, la notoriété d’un film tient parfois à peu de choses, c’est le cas de The Slayer qui aurait pu tomber dans l’anonymat s'il n'avait fait partie de la fameuse liste des Video Nasties. Dommage collatéral de la présence de Margaret Thatcher au pouvoir au début des années 80, une vieille carne du nom de Mary Whitehouse et divers groupuscules religieux décident d’interdire la distribution en cassette vidéo de toute une série de films, pour la plupart des Slashers, des Nazisploitations, des films de zombies ou de cannibales responsables d'après eux de la corruption et de la dépravation qui gangrènent la société : "l'Angleterre prévaut !". La fameuse liste comprend 72 (ou 74) films dont une partie sortiront quand même amputés de plusieurs minutes. Evidemment, la liste fait le buzz à l'époque et les amateurs se font un devoir de dégotter les films répertoriés. Tout cela pour dire que le film de J.S. Cardone s'est retrouvé dans la fameuse liste uniquement parce qu'on le considère comme un Slasher, alors que les meurtres sont plutôt soft et que leur nombre est des plus réduits ! Deux éléments vont pourtant travailler en faveur du film : primo la difficulté de se procurer l'oeuvre depuis la disparition de la VHS, secundo quelques photos d'exploitation du fameux Slayer. Il n'en faut pas plus pour lui forger une sacré réputation pas toujours justifiée.

 

 

Loin des Slashers gores qui pullulaient à l'époque (Rosemary's Killer, "Maniac", "Mutilator",...) le film s'appuie davantage sur le suspense et l'ambiance et pourra paraître rébarbatif à certains. Pourtant, on retiendra une splendide scène où la pauvre victime se fait transpercer par une fourche et la présence d'un monstre plutôt photogénique. Pour le reste, le réalisateur n'évite pas les clichés : le vieil homme qui prévient du danger, les victimes qui se promènent seules dans des endroits peu recommandables, la maison abandonnée, etc.
Si Sarah Kendall possède un certain talent pour écarquiller les yeux, la pauvre n'a malheureusement aucun sex appeal et surtout son personnage névrotique n'inspire aucune sympathie. Le reste du casting ne vaut guère mieux et leurs bavardages incessants pourraient en décourager plus d'un. Surtout que pour son premier film, J.S. Cardone ne fait preuve d'aucune réelle inventivité même s'il essaie tant bien que mal d'instaurer une certaine ambigüité. Kay, depuis son arrivée sur l'île, est hantée par le même vieux cauchemar, mais le plus troublant c'est que les membres de son entourage disparaissent un à un après avoir été tués dans ses rêves. Kay est-elle folle, les terreurs nocturnes sont-elles juste un effet de son imagination, ou ces visions sont-elles causées par le fameux "Slayer" ?

 

 

Au vu de la suite de sa carrière ("Shadowzone", "8mm2", "Les Vampires du désert"), il ne fallait pas escompter de J.S. Cardone un miracle, The Slayer aurait pu tout simplement être l'ancêtre de notre bon vieux Freddy Krueger ou tout simplement un bon Slasher, malheureusement faute de conviction (ou d'ambition) il n'est aucun des deux, le réalisateur préférant la facilité en laissant les spectateurs se débrouiller. Sauf que nous ne sommes pas dans un David Lynch mais dans un film d'horreur et le spectateur lambda aime qu'on le prenne par la main et qu'on lui balance des tripes au visage. En laissant libre cours à l'imagination, le réalisateur se coupe l'herbe sous le pied (et le pied avec) et nous livre un film bancal, même si l'apparition finale du fameux "Slayer" est des plus réussies, l'ensemble n'arrive jamais au niveau de sa (fausse) réputation et laisse un arrière-goût de trop peu dans la gorge, dommage.

 

 

 

The Omega Man

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