Orgie macabre
Titre original: Orgy of the Dead
Genre: Fantastique , Macabre , Nudies , Esprits
Année: 1965
Pays d'origine: États-Unis
Réalisateur: Stephen C. Apostolof
Casting:
Criswell, Fawn Silver, Pat Barrington, William Bates...
Aka: Orgia da morte
 

Un couple en automobile sillonne une route en rase campagne. Bob, écrivain en quête d'inspiration, a convaincu son amie Shirley de l'accompagner dans son idée (saugrenue) d'aller passer la nuit dans un cimetière. Mais en chemin, ils ont un accident et perdent connaissance.
A leur réveil, ils entendent de la musique provenant justement du cimetière avoisinant. Ils ignorent qu'à chaque pleine lune, un étrange rituel a lieu en cet endroit, organisé par le maître de ténèbres (nommé sobrement l'Empereur) et sa maîtresse et néanmoins servante, la Goule noire. Celle-ci est conviée d'offrir à son maître un spectacle en mesure de le divertir. Pour cela, elle invoque dix goules, autrefois de belles jeunes femmes qui connurent un destin tragique, les condamnant à errer éternellement entre le monde des morts et celui des vivants. Elles vont toutes se livrer à une danse liée à leur destinée, jusqu'au lever du jour.
Alors que Shirley et Bob, cachés derrière des fourrés, observent l'étrange spectacle, ils sont découverts et faits prisonniers par une momie et un loup-garou, gardiens des damnés et sbires de l'Empereur. Le couple, attaché, comprend alors que le cimetière est occupé par des morts-vivants.

 

 

Quel pitch, mes aïeux ! Sur le papier, on a déjà de quoi être interpellé, mais au visionnage l'expérience prend une autre dimension. Doit-on vénérer ou haïr Stephen C. Apostolof (le réalisateur) et Ed Wood Jr (le scénariste) de nous avoir fait subir un tel spectacle durant quatre-vingt-dix minutes ? Là où un court-métrage aurait facilement fait l'affaire. Mais ne faisons pas la fine bouche, les amateurs de femmes à belles poitrines, de danses plus ou moins lascives et (surtout) d'amateurisme confinant au grandiose en auront pour leur argent. Orgie macabre qui, bien que sorti en mai 1968 dans nos salles de cinéma, ne bénéficia pas d'un pavé dans la presse spécialisée, appartient au genre peu connu du "nudie cuties" (de l'anglais "cute" qui veut dire "mignon", et "cutie" signifiant "canon" pour une femme).

Le film fut tourné trois ans plus tôt, en 1965, et à cette époque l'érotisme était encore très soft, en témoignent les classiques de Russ Meyer ("Wild Gals of the Naked West", "Lorna", "Mudhoney") ou les nudies de Herschell Gordon Lewis et Doris Wishman (Nude on the Moon) sans oublier le mémorable Kiss me Quick de Peter Perry. Voir Orgy of the Dead, c'est un peu faire un saut dans le passé et se retrouver dans un cabaret durant les années 1960, une boite à strip-tease où les filles ôtaient leurs frusques (exceptée la petite culotte) sur une thématique simpliste basée sur le costume porté par la demoiselle en question. À raison de cinq-six minutes le show, en moyenne, le calcul est vite fait : avec dix danseuses se succédant dans Orgie macabre, on a déjà une heure de bobine habilement casée par le duo Apostolof/Ed Wood. La demi-heure supplémentaire englobe le teaser (présentation du couple suivie de l'accident), le monologue pompeux de Criswell en partie recyclé sur celui qu'il tenait dans Night of the Ghouls quelques années plus tôt (même si le film d'Ed Wood ne sortira qu'en 1984 !) et une série de dialogues stupides proférés le plus souvent en duos : L'Empereur et la Goule noire, Bob et Shirley, la momie et le loup-garou. Dans le dernier cas, cela se résume plus à un monologue de la momie, le lycanthrope répondant uniquement par grognements interposés.

 

 

Le degré de bêtise atteint parfois des sommets. On évoquera notamment le fait qu'après l'accident, Bob compte trouver un téléphone pour demander des secours dans le cimetière (!) Puis, assistant au spectacle macabre, Shirley pense qu'il s'agit d'un bizutage. Une fois le couple maîtrisé par la momie et le loup-garou (bonjour les costumes, en passant), Shirley ne trouve rien de mieux que de leur crier : "Obsédés !" Vous l'aurez compris, il conviendra de se mettre au second degré (voire plus) pour apprécier le spectacle.

Mais l'essentiel réside évidemment dans les différents strip-teases offerts par nos belles danseuses, au sein desquelles figure d'ailleurs l'actrice incarnant Shirley, à savoir Pat Barrington (dans un double rôle, donc) et sa poitrine digne de figurer dans un Russ Meyer (on la voit d'ailleurs dans "Mondo Topless"), qui était dans la vie danseuse topless professionnelle, ce qui lui permit de jouer une quinzaine de seconds rôles dans divers films d'exploitation, certains visibles dans le catalogue de Something Weird Video. On notera qu'à la fin de son numéro, la danseuse est plongée dans un chaudron rempli d'or liquide. Elle en ressort le corps totalement recouvert, dans un clin d'oeil non dissimulé à Shirley Eaton et "Goldfinger".

 

 

Les autres actrices, à l'exception d'une ou deux, s'avèrent de piètres danseuses, mais sont néanmoins charmantes. Tout le casting féminin finit d'ailleurs topless, à l'exception de la Goule noire, interprétée par Fawn Silver, à la carrière éphémère, et dont le rôle avait été initialement prévu pour Maila Nurmi, vue dans "Plan 9 from Outer Space" et célèbre pour avoir été la fameuse Vampira à la télévision dans les années 1950.
Nul doute que cette succession de jeunes femmes particulièrement attrayantes constitue l'intérêt principal de cette Orgie macabre, sans quoi bon nombre de spectateurs se seraient endormis bien avant la fin ou auraient abdiqué en cours de route devant le spectacle proposé, au décor unique constitué d'un cimetière de carton-pâte noyé dans les fumigènes.

 

 

Flint



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