Une race à part
Titre original: A Breed Apart
Genre: Action , Aventures
Année: 1984
Pays d'origine: États-Unis
Réalisateur: Philippe Mora
Casting:
Rutger Hauer, Kathleen Turner, Powers Boothe, Donald Pleasence, Brion James...
Aka: Protecteur / Die Brut des Adlers / Morgan, der einsame Killer / Il nido dell'aquila / En busca del aguila
 

Sur une île au milieu d'un lac en Caroline du Nord, Jim Malden, un vétéran du Vietnam, vit reclus en protégeant la faune des braconniers et autres chasseurs. Sa quiétude est troublée par l'arrivée d'un aventurier payé par un riche collectionneur pour voler les oeufs d'un aigle chauve, une espèce très rare...

 

 

Le Français Philippe Mora est entré (presque de force) dans la petite légende du cinéma fantastique pour avoir réaliser la suite inutile et complètement ratée de "Hurlement", le chef d'oeuvre de Joe Dante. En effet, Mora n'est autre que le réalisateur de Howling 2 : Your Sister is a Werewolf, incroyable patchwork où Sybil Danning recouverte de poils (!) s'arrache les vêtements pour exposer aux yeux des spectateurs et de Christopher Lee son imposant gagne-pain. Avec un tel curriculum, toute oeuvre venant du sieur remplit le spectateur d'un certain scepticisme. Réalisé un an avant le chef-d'oeuvre préalablement cité, Une Race à part est une petite série B écolo bien sympathique, sans prétention et qui réunit un casting des plus intéressants. Le héros est interprété par un Rutger Hauer exilé aux États-Unis et qui commence à s'empâter à force d'abuser du beurre de cacahuète. Par contre, la belle Kathleen Turner (la plus belle paire de jambes des années 80) n'était pas encore empâtée, au contraire. Entre les deux, le mercenaire Powers Boothe, acteur sous-estimé mais incroyable lorsqu'il est bien dirigé (voir ses prestations dans Sans Retour et Extrême Préjudice, deux films réalisés par Walter Hill). Signalons aussi, dans le rôle d'un riche zoologiste, ce bon vieux Donald Pleasence ("Halloween" de Carpenter) et Brion James ("Blade Runner", "48 h") en braconnier grande gueule qui reçoit une belle correction.

 

 

Vétéran toujours traumatisé par sa petite escapade en Asie du sud-est, traumatisme souligné par des gros plans du visage du brave Rutger avec en fond sonore le bruit d'un hélicoptère, Jim Halden s'est réfugié au calme, loin de ses contemporains, sur une île dont il devient le protecteur. Évidemment, cet endroit tranquille et sa faune attirent chasseurs et braconniers qui n'hésitent pas à commettre de petits génocides. Heureusement, notre justicier écolo va leur donner une bonne leçon, ce qui va lui attirer l'animosité de la population locale. Stella, la gérante d'un petit magasin, et son fils sont les seuls êtres humains que semble apprécier Malden. Il faut dire que Kathleen Turner cuvée année 80 ("La Fièvre au corps" et "A la poursuite du diamant vert"), il n'y a pas mieux pour la réinsertion des anciens combattants. Entre les quelques échauffourées avec les chasseurs et les oeillades de la belle Stella, notre ancien combattant aurait pu goûter à une paisible existence si un riche collectionneur ne convoitait les oeufs d'une espèce très rare de piaf qui niche justement sur son île. Voici donc que débarque le ténébreux Powers Boothe (sourire peps), qui va joyeusement perturber tout ce joli monde et surtout la belle Stella.

 

 

Sans jamais atteindre l'efficacité de certaines bandes du même genre (voir "Ruckus" ou Mission Finale), le film de Mora se base sur un coefficient sympathie qui s'appuie en grande partie sur son casting typiquement "eighties". En effet, il est peu probable que les moins de trente ans se souviennent de la torride Kathleen Turner, dont le dernier film marquant remonte à 1994 et "Serial Mom", ou de Rutger Hauer au début de sa carrière américaine, encore tout auréolé de sa prestation dans le formidable "Blade Runner" ("Les Faucons de la nuit", "Osterman Week-end", "Hitcher", La Chair et le sang, "Ladyhawke"), et qui depuis se partage entre la série Z de premier choix ("Turbulence 3", "Dracula 3", "Minotaur") et les apparitions dans de grosses productions ("Batman Begins", "Sin City"). Par contre, le visage de Powers Boothe est plus connu car ce dernier continue sa carrière avec des rôles récurrents dans des séries à succès comme "24h" ou "Deadwood".

Malgré des scènes d'action anémiques et rares, cette petite série B folklorique et nostalgique se suit sans ennui, en grande partie grâce au côté "hippie éco-warrior" peu abordé dans le genre, car dans la réalité le constat est beaucoup plus sombre. En effet, nombre de vétérans du Vietnam sont devenus SDF (on les appelle la première génération) et certains sont revenus accros aux drogues dures, dégâts collatéraux d'une guerre que les Américains auraient bien voulu rapidement oublier, mais que le cinéma, même si c'est parfois de manière puérile, va leur rappeler régulièrement avec ce penchant masochiste de réinterpréter l'histoire. C'est aussi ça le cinéma de genre ricain... appuyer fort là où ça fait mal !

 

 

The Omega Man

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