Un livre touffu, complexe, ce qui est bien mais aussi un brin compliqué, ce qui l'est moins.
L'éditeur Bragelonne le présente comme suit :
"La cité d'Ohndarien est le Joyau du Monde connu, le dernier bastion de justice et de liberté, gouverné par les Enfants des Saisons, huit hommes et femmes choisis pour leur valeur et leur noblesse par le Coeur de Gemme. Mais lorsqu'un maître ambitieux et brutal s’en empare, les destins basculent, et bientôt…
L’Héritier de l’Automne s’accroche à la vie dans l’enfer des Neuf Carrés, un jeu meurtrier de gladiateurs. Une jeune prodige de la magie affronte ses peurs et endure les épreuves d’une sorcellerie érotique pour libérer son âme.
Une femme de pouvoir risque sa vie pour libérer sa cité et son peuple. Un mystérieux assassin aime une reine d’un amour impossible. Et loin de là, une enfant dont les rêves renferment une terreur ancestrale commence à se réveiller..."

Tout cela est vrai mais seulement en partie car ce n'est pas à proprement le sujet ni même les sujets de l'oeuvre mais quelques thèmes qu'on y retrouve dans un foisonnement de personnages et de descriptions qui rappellent celles de Balzac dans le Père Goriot ... ! Longues, fouillées et qui exigent une grande patience de la part du lecteur.
Il y a de l'amour et même du sexe, des combats sanglants, quelques gadgets amusants et des émotions fortes, très fortes mêmes dans une histoire très riche mais qui risque de perdre plus d'un lecteur en route. Chaque personnage mériterait qu'on lui consacre un livre à lui tout seul et le prologue, court, brutal mais vraiment passionnant et prenant, nous laisse sur notre faim puisqu'au chapitre I, l'on passe à tout autre chose, en apparence ... Donc le lecteur se trouve aussi un peu frustré.
C'est généralement fort bien traduit malgré quelques dérapages comme celui qui consiste à présenter toutes les femmes comme étant n'importe quelle femme ... et dans un roman de fantasy où tout paraît possible, il existe néanmoins des règles à ne pas enfreindre, celles de l'invraisemblable sinon de l'impossible que viole allégrement par exemple le passage suivant :
" Elle sauta sur lui,abattant la dague en direction de son cou.
Aussi rapide que l'éclair (sic),il attrapa son poignet, lui tordit le bras et la plaqua contre le mur.
- Quelle tentative pathétique, Bae, je crois que cela ne mérite même pas une nouvelle gravure au-dessus de la porte.
Il lui tordit un peu plus le bras. Baelandra eut le souffle coupé et laissa tomber la lame dans la paume de Krellis.Il jeta ensuite sa prisonnière à terre et se rassit sur le lit."

Pour plaquer quelqu'un ou quelqu'une contre un mur, il faut généralement s'aider des deux main ou d'une main et de la poitrine, ce qui ne facilite pas le geste de tordre le bras de la personne qu'on maintient ainsi contre un mur tout en gardant une paume ouverte et tendue pour recueillir une lame que la prisonnière laisserait ainsi tomber dans votre main.
Et c'est là où le bât blesse presque à saigner; vivement le fantastique, la très héroïque fantasy mais sus à tout ce qui évoque l'invraisemblable ! Cela choque un peu l'entendement plusieurs fois en cours de lecture.
Mais sur l'ensemble, le livre est puissant, intéressant et même parfois captivant ...Les personnages sont fort bien imaginés et décrits mais il y en a tellement ... Je vous conseille donc de le lire mais en prenant vraiment votre temps ...

Note : 6/10

 

MORTSAUF

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'éditeur : http://www.bragelonne.fr/