Cycle du Kemet 1, Le : Le Faucon d'or

 

Editeur : Editions Persée 

Collection : Aucune

Auteur : Aleister Danakern

Date de sortie : 2009

Nbre de pages : 119

 

Chant Un

 

"Au crépuscule le jour et la nuit se mêlent pour ne former qu'un

Ainsi sont la Vie et la Mort, indistinctes l'une de l'autre"

Chant de Sagesse Kemetien.


Le scorpion perçut le changement subtil de température. L'aube naissait et le soleil implacable allait bientôt plomber le royaume de Kemet de ses rayons de vie et de mort. Déjà l'ombre reculait et une marée de lumière déferla sur le désert. Hâtant le pas, l'insecte se dirigea vers une grosse pierre plate sous laquelle il pourrait trouver refuge. Soudain, perçant les nuages, une silhouette s'abattit avec la force de la foudre et le scorpion fut broyé par les serres d'un faucon qui lança un cri de victoire au soleil levant.

Souti s'éveilla en sursaut. Il transpirait, il avait mal dormi. La nuit avait été peuplée de cauchemars, de monstres et de bêtes assoiffées de chair et de sang. Prenant une profonde inspiration, il s'assit sur son lit et se frotta les yeux. Il avait du mal à s'arracher aux brumes du sommeil, comme si les démons qui l'avaient peuplé voulaient, dans un ultime sursaut, le retenir et lui dévorer l'âme. Il bailla et secoua la tête comme pour faire tomber les derniers lambeaux de fatigue. D'un geste lent, il prit le bol d'eau qui se trouvait sur la petite table près de sa couche et but d'un trait le contenu, ce qui le réveilla aussitôt.

- J'aurais aimé que cette journée ne commence jamais, pensa-t-il.

Il se leva et passa la robe blanche qui marquait son rang élevé dans la hiérarchie de prêtres instauré par Pharaon. Ensuite, il noua une simple cordelière autour de ses reins. Celle-ci le reliait symboliquement à ses frères et à ses soeurs. C'était Pharaon qui l'avait ceinte pour la première fois autour de ses reins. Il se souvenait des paroles que le descendant des dieux avait prononcées :

- Voilà le lien qui t'unit à tous ceux qui, comme toi, marchent dans la lumière du Bien, guidé par le divin Amon. En te la nouant autour des reins, je te fais membre de la Fraternité comme on m'a fait membre avant toi !

Une larme perla au coin de l'oeil de Souti. Il se souvenait de ce jour avec la plus vive émotion. Toute sa vie avait changé, comme si soudain il avait ouvert les yeux sur une autre réalité. Réalité autre, mais qui pourtant avait toujours été là sans qu'il la voie.

Souti sortit de sa chambre, et se retrouva sous un portique devant le jardin intérieur du temple. De subtiles odeurs se dégageaient de la multitude d'essences conservées et soignées dans ce délicieux parterre. Certains prêtres étaient paisiblement occupés à recueillir la rosée encore fraîche qui perlait sur les pétales aux couleurs multiples. Avec affection, presque avec tendresse, Souti regarda ses frères passer de fleurs en fleurs, comme les abeilles au printemps, pour recueillir les essences florales. Celles-ci serviraient à confectionner des remèdes et permettraient sans doute de sauver de nombreuses vies. À nouveau une certaine émotion lui étreignit la gorge et il sentit les larmes monter en lui.

- Allons, se dit-il, ce n'est vraiment pas le moment de céder à la sensiblerie.

Déambulant à l'abri du portique, il se dirigea vers la sortie du temple. Croisant d'autres frères, il hocha de la tête en guise de salutation. Il souriait et voulait se donner un air de joie mais son cœur était à la peine.


L'oasis, se trouvait au milieu d'un océan de sable. Larme de verdure perdue dans une mer de sécheresse, sa présence était incongrue, ultime défi que la vie lançait à la mort jaune. Au sein de cet espoir bleu et vert se dressait le temple. Fier, coloré, oasis au milieu de l'oasis, il était comme l'épicentre d'une régénération terrestre. De taille modeste comparée à celui de la capitale,

Thèbes, il rivalisait pourtant, avec celui-ci par la beauté et la perfection de sa facture, la droiture et la pureté de ses lignes architecturales.

Comme tous les matins depuis des années, Souti faisait le tour du temple. Selon les heures du jour, la lumière du soleil donnait vie aux hiéroglyphes sculptés et peints sur tout le pourtour. Ainsi à l'aube, le mur côté est s'illuminait et saluait le lever du soleil. Machinalement, Souti fit courir ses doigts sur les signes inscrits dans la pierre. Comme tous les matins, il grava les syllabes dans son cœur.


Tu apparais en perfection à l'horizon du ciel,

Disque vivant, à l'origine de la vie !

Dès que tu es levé dans l'horizon oriental,

Tu remplis chaque beauté de ta beauté ;

Tu es plénitude, grand, rayonnant, élevé au-dessus des pays.


Tournant l'angle, Souti parvint au mur sud qui s'illuminerait lorsque le soleil arriverait à son zénith. Peut-être n'aurait-il plus jamais l'occasion de lire ces paroles de sagesse sans âge qui rappelait à l'initié son chemin et son rôle ici-bas.


Je fus un juste de cœur,

Sans succomber à la partialité,

Quelqu'un dont la démarche fut pondérée,

Dont les paroles furent intelligibles,

Un vénérable qui marcha sur le chemin des dieux,

Et qui fut exempt d'injustice.

Si vous faites le bien,

On fera le bien pour vous.

Ce sera profitable pour vous à l'avenir,

En proportion de ce que vous aurez accompli.


- Voilà le chemin que j'ai essayé de suivre, pensa Souti, j'ai fait de ma vie un combat au service des dieux de la Lumière et peut-être que ce soir l'ombre aura raison de moi et de mes frères. Anubis, le Passeur, viendra nous chercher et nous entrerons alors tous dans le Bel Occident.

Il n'y avait aucune peur dans son coeur. Aucune amertume ni aucune révolte, juste de la nostalgie et de la tristesse.

Son voyage symbolique autour du temple le mena au dernier mur, celui de l'ouest, illuminé au crépuscule. À nouveau il lut les paroles. C'étaient celles qu'il prononcerait lui-même lorsqu'il franchirait les portails de la mort.


Je fus un homme droit et juste,

Exempt de déloyauté,

.../...

Qui a placé les dieux dans son coeur,

Étant instruit de leur puissance.

Je suis arrivé à cette cité d'éternité

Après avoir bien agi sur terre.

Je n'ai pas provoqué d'affliction,

Aucun reproche ne m'a été adressé.

Mon nom n'a été prononcé en aucune circonstance négative,

À propos d'un vice quel qu'il soit.

Je connais la joie en formulant la rectitude,

Car je sais qu'elle est lumineuse

Pour qui la pratique en ce monde,

De la naissance au trépas.

C'est un rempart solide pour qui la prononce,

En ce jour où il comparaît devant la confrérie du tribunal de l'autre

[monde,

Qui juge le misérable,

Met à nu chacun,

Punit le coupable et décapite son âme.

J'ai mené mon existence en rectitude.

Écoutez-moi, vous qui existerez :

Pratiquez chaque jour la rectitude,

C'est un grain dont nul ne se rassasie.

Vous traverserez ainsi l'existence en douceur de coeur

Jusqu'au moment de rejoindre le bel Occident.


Que pèsera son coeur au moment de la psychostasie, de la pesée de l'âme ? Sera-t-il jugé digne des privilèges et des connaissances qu'il avait acquis ici-bas ?

Songeur, Souti termina le tour du temple et arriva au pylône sur la face nord.

Un homme en robe blanche se tenait au-dessus des trois marches. Sans âge, appuyé sur un bâton noueux, le crâne rasé, un étrange charisme se dégageait de tout son être. Force et amour, voilà les deux mots qui venaient à l'esprit lorsqu'on fixait cette silhouette mince et musclée. Immobile, solide comme les colonnes du temple, son regard perçant était fixé vers le ciel où un faucon faisait d'étranges circonvolutions.

- C'est la fin maître. Ils arrivent.

La voix de Souti était blanche. Il était resté à distance respectueuse de son maître, comme s'il avait eu peur de souiller l'aura de celui-ci.

- Je sais Souti, mais de fin, il n'y en aura pas, répondit calmement le maître sans quitter le faucon du regard. Les dieux nous donnent la vie tous les matins depuis l'aube des temps. Jamais ils ne cesseront de nous transmettre leur Lumière. Pharaon, notre Maître, a envoyé des messagers de par le monde pour répandre la Connaissance. Il ne faut pas perdre espoir Souti, pour l'un d'entre nous assassiné, dix se dressent. Pour un temple détruit, vingt sont construits. Ainsi en va-t-il, nous avons le temps avec nous.

- Oui maître, le jeune homme baissa les yeux, comme s'il avait honte d'avoir laissé transparaître un peu de la détresse qui l'habitait.

- Tout est prêt ?

- Oui maître, tout est prêt.

- Très bien, alors part, va, accomplit ton devoir.

- Partez avec moi… Sauvez votre vie ! Mieux, sauvons-nous tous…

Nous pourrions éviter…

- Suffit !

Le maître avait coupé court aux supplications de son disciple d'une voix calme et autoritaire.

- Un homme ne se voit pas dans le désert, tandis que quarante… Ils auraient tôt fait de retrouver notre trace… Tout espoir a été perdu avec la défaite de l'armée royale envoyée à notre rescousse. Il faut savoir accepter son destin, Souti.

- Alors… partez avec moi, sauvez-vous !

Le jeune homme ne voulait pas abandonner si vite. Il implorait, la voix transformée par le désespoir de celui qui sent l'inéluctable s'approcher.

- Non mon frère, ma place est ici. Elle l'a toujours été. Mais je ne t'abandonnerai pas, je serai toujours à tes côtés peut-être plus que jamais…

Celui qu'on appelait le maître, s'approcha du jeune homme qui se calma aussitôt. Lui donnant une accolade, le maître lui parla doucement à l'oreille.

- Va mon frère, ait confiance, le dieu Soleil ne t'abandonnera pas, ni moi…

Les larmes aux yeux, résigné, le jeune homme se retourna et s'en alla.

Le maître se remit à fixer le faucon et murmura entre ses dents.

- Et maintenant, séides d'Apophis, je vous attends.

Pour la dernière fois, Souti pénétra dans l'enceinte du temple. De son temple, son foyer, dans lequel il avait eu le privilège de passer la majeure partie de sa vie. Il pressa le pas, non seulement parce que le temps était compté mais aussi car c'était un remède contre l'apitoiement. Il se rendit vers les portes de la bibliothèque, là où pendant des années, des centaines de papyrus avaient été entreposés, classés, copiés et étudiés par lui et les frères de son ordre. Maintenant la bibliothèque était vide. Les étagères en bois n'abritaient plus que quelques rouleaux. Pénétrant dans la pièce spacieuse, il vit que la majorité de ses frères y étaient assemblés. L'un d'entre eux prit la parole. Il s'agissait de Monthou. Monthou à la parole facile, au verbe et au rire léger. Encore quelqu'un qui allait manquer profondément à Souti, il se serait bien passé de ce genre de cérémonie d'adieu.

- Nous sommes venus te souhaiter bonne chance Souti. Nos pensées et nos forces t'accompagnent.

- Merci Monthou, mais une fois ma mission accomplie, je reviendrai.

C'était faux, d'une part parce que sa mission avait peu de chance de réussir et que l'échec signifiait la mort. Mais d'autre part parce que le temple n'existerait sans doute plus à la nuit tombée. Plusieurs frères sourirent tristement car chacun connaissait le destin qui était sur le point de s'accomplir.

- Nous avons préparé ton bagage. Vingt litres d'eau, ne les gaspille pas, tu en as juste assez pour tenir les six jours qui te séparent du village d'Erphakh, là débrouille-toi pour remonter le Fleuve Hâpy jusqu'à la capitale. Nous t'avons mis de la viande séchée et des biscuits. Et bien sûr ton précieux colis que nous avons emballé dans plusieurs étoffes blanches.

- Merci mes frères, merci, je…

- Ne dis rien Souti, l'heure est à l'action. Et puis nous nous retrouverons dans le Bel Occident.

Monthou aida Souti à se charger et à répartir le poids de son bagage sur son corps pour lui laisser un maximum d'aisance. Vint l'heure de l'ultime adieu et Souti donna l'accolade à chacun de ses frères. Ceux-ci l'accompagnèrent jusqu'aux portes du temple. Dans le coeur de Souti, la tristesse et la nostalgie avaient fait place à la force de la résolution. Avant de franchir les portes il contempla une dernière fois le jardin intérieur du lieu saint et prit la parole d'une voix ferme et assurée.

- Je me montrerai digne de la confiance que vous avez placée en moi.

Adieu, mes frères.

Ensuite, il s'enfonça dans la végétation de l'oasis sans se retourner.


Kapou hurla et la colonne s'arrêta. Un rictus illumina son visage. Debout au sommet d'une dune gigantesque, il contempla l'oasis qui s'étendait à ses pieds. Au centre, il pouvait deviner les colonnes colorées du temple impie, but de sa quête. Il se retourna et parcourut du regard les deux cents guerriers Hyksos qui se trouvaient derrière lui. Tous portaient la hache dentelée et l'arc composite typique de leur culture, ainsi qu'une cotte de mailles passée sur une tunique de cuir noir qui faisait violemment ressortir leur peau blanche comme le lait. Vivant en permanence dans le désert, les Hyksos ne semblaient pas gênés par le manque de pigmentation de leur peau. Au contraire, ils étaient bien moins sensibles à la chaleur écrasante que les humains.

Comme des chacals assoiffés de sang, les hommes se déployèrent en demi-cercle au sommet de la dune.

- Vous allez les arrêter sans leur faire de mal, n'est-ce pas ?

Kapou se retourna, son rictus de victoire s'était changé en grimace de mépris. Il avait presque oublié son guide, Paîri, le novice qui, pour sauver les siens avait trahi ses frères. Il le fixa un instant sans rien dire de ses yeux complètement noir, sans pupille, ni blanc.

- Tu as bien rempli ta tâche, petit traître. Tu peux maintenant comparaître devant tes dieux.

Le sang se retira du visage de Paîri qui un instant ressembla à un Hyksos.

La mort ne lui faisait pas peur, mais il comprenait, à présent, qu'il avait trahi ses frères en vain.

- Tu… tu avais promis que si je te menais jusqu'à eux, tu les laisserais en vie.

- Ho ? Pardon pour ce mensonge petit frère mais toi, n'avais-tu pas promis de ne jamais révéler l'emplacement de ce temple secret ? Bien sûr, tu ne pouvais pas prévoir que l'armée de Pharaon envoyée pour s'interposer, tomberait dans une embuscade et serait complètement massacrée…

La hache dentelée de Kapou se retrouva, comme par enchantement, dans sa main. D'un geste vif, elle décrivit un arc de cercle et la jambe droite de Paîri se détacha de son corps au niveau du genou.

Le jeune novice lâcha un cri horrible et tomba sur le sable dans une gerbe de sang. Inspiré tant par la douleur que par le désir de prévenir ses frères, il hurla.

- C'est trop tard pour tes frères, Paîri, dans le désert, ils n'iront nulle part. Au contraire, crie ! Crie plus fort qu'ils se délectent de ta douleur comme je le fais en ce moment.

Kapou avait posé son pied sur la poitrine du novice et traçait des sillons sanglant sur son visage.

- Ah oui… Quand Thèbes, votre capitale, tombera, il va sans dire que j'irai faire une petite visite de courtoisie à ta soeur. Je pense qu'elle aussi criera lorsque je lui labourerai le sexe…

Les yeux de Paîri s'écarquillèrent avec horreur. À nouveau son cri s'éleva lorsque la hache de Kapou sectionna son épaule…


Pendant une éternité des cris inhumains s'étaient élevés de derrière la grande dune. Tous les frères blancs étaient maintenant rassemblés devant le temple. Ils faisaient un cercle autour de leur maître. Celui-ci prit la parole d'un ton calme, majestueux, sa voix couvrait celle du pauvre Paîri.

- Mes frères, nos ennemis sont aux portes de notre bien aimé temple. Pendant des années nous avons servi la Sainte Triade thébaine. Aujourd'hui les légions d'Apophis sont sur nous. J'ai pris les dispositions nécessaires pour que notre héritage le plus précieux soit mis à l'abri !

Un murmure approbateur parcouru l'assemblée.

- À présent, il est temps de faire une invocation et de mettre en pratique nos enseignements.

Les frères s'assirent devant le temple. Chacun avait le regard plongé dans l'infini. Dans le désert, la torture de Paîri se poursuivait. Chaque frère, quoiqu'étant au fait de sa trahison, lui avait envoyé ses sincères pensées de compassion et d'amour. Le maître reprit la parole.

- Qu'il n'y ait plus en moi de membre privé de la force des Dieux ! Que les Trois de Lumière soient la protection de mon corps !

Une faible aura lumineuse entoura le corps des frères assemblés, comme un manteau. Elle scintillait doucement et pulsait au rythme de leurs battements cardiaques.

Les hurlements cessèrent et un silence mortel s'abattit sur le désert comme une chape de plomb. Enfin, un cri s'éleva. Un cri bestial, venimeux, obscène. Un cri sortit de la gorge de deux cents hommes, un appel au sang et à la douleur. Ils dévalèrent la pente, comme une marée vomie par les entrailles d'un dieu fou.

Dans l'oasis, les prêtres blancs étaient plongés dans une méditation sereine. De tout leur être émanait le calme, à moins qu'il ne s'agisse de résignation.

Lorsque la vague déferla dans l'oasis, les frères entonnèrent un chant sacré. Un chant qui était comme une syllabe, comme le verbe des origines.


Souti marcha longtemps vers l'est. Il marcha nuit et jour. Sans cesse, il gravissait des dunes. Sans cesse, il craignait d'apercevoir les sinistres tueurs à ses trousses. Mais rien. Le temple avait-il survécu à l'assaut ? Ses frères, grâce à leur puissante magie, avaient-ils réussi à repousser les légions du mal ? Il voulait en avoir le cœur net mais avant cela, il devait porter le précieux colis à destination. L'héritage de la sagesse devait être mis en sécurité, entre les mains de Pharaon. Le maître avait raison, jamais le mal n'aurait raison du bien, jamais l'ombre n'éteindrait la Lumière. Loin dans le ciel, le cri triomphant d'un faucon salua cette pensée.

 

A propos de ce livre :

 

- Chonique du roman "Le cycle de Kemet Tome 1 - Le Faucon d'or"

- Site de l'éditeur: http://www.editions-persee.fr/

 

(Copyright Editions Persée/Aleister Danakern, extrait diffusé avec l'autorisation de l'éditeur)