Jacques Martel
Écrit par Stegg   

 

A l'occasion de la sortie de "La Guerre de L'hydre", Jacques Martel, également auteur de "Bloody Marie" et du "Sang du Guerrier" à accepté de répondre à nos questions.

 

 

 

Bonjour ! Tout d'abord, merci d'accepter de répondre à quelques questions pour Psychovision.

Je commence par une question classique. Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

 

Et bien, je suis né en 1965, dessinateur-projeteur dans l'industrie comme métier principal, avec un crochet dans l'édition lors de la co-fondation des (défuntes) Editions Harnois, passionné par le domaine de l'imaginaire depuis mon enfance.

 

 

Qu'est-ce qui vous a donné envie d'écrire de la fantasy et de la SF ?

 

Un concours de circonstance. Comme je le mentionnais plus haut, j'ai été, depuis que je sais lire passionné par la littérature, et particulièrement, depuis que je suis tombé sur la rayon SF de la bibliothèque municipale de Maurepas, par l'imaginaire. Dans les principaux magazines des Editions Harnois, Histoire Médiévale et Histoire Antique, j'écrivais de courtes anecdotes historiques (certaines sont disponibles sur mon site www.VirtuHall.com) tirées de textes anciens, à la demande de mes associés qui en avaient assez de m'entendre les raconter pour la centième fois... Dans l'une d'elle, "un œil pour deux peaux" j'ai introduit du fantastique. Suite aux remarques et compliments divers au sujet de ces anecdotes, l'idée d'écrire un roman a commencer à me trotter dans la tête. Deux ans plus tard j'ai commencé la rédaction de Sacrifice du Guerrier, qui a été publié par Mnemos.

 

 

Votre précédant roman, "Bloody Marie", était un space-opéra. "La guerre de l'hydre" relève plutôt de l'heroic-fantasy à l'instar du Sacrifice du guerrier. Ce passage d'un genre à un autre se fait-il facilement ?

 

Je ne vois pas cela comme le passage d'un genre à l'autre, comme si un auteur était être sur les rails d'un genre qu'il ne peut quitter. Je ne me suis même pas posé la question.

 

 

Est-ce que vous abordez la SF et la fantasy de la même manière ? Ou, au contraire, vous trouvez que les deux genres sont trop différents pour ça ?

 

La façon d'écrire a été la même pour Bloody Marie, ou Sacrifice et l'Hydre : des personnages comme base, qui entraînent la création d'un univers cohérent avec ce qu'ils sont, avec leur façon d'être et de penser, puis cet univers qui affine ces même personnages, en engendre d'autres, et donne naissance à des légendes.

 

 

L'un des points communs entre les deux livres est la présence d'une mythologie, basé sur l'exploration spatiale pour Bloody Marie et d'une cité protégée par un dieux dans la guerre de l'hydre, c'est un élément important pour vous quand vous écrivez ?

 

Les légendes, la mythologie, les héros, l'envie de ces héros de devenir des légendes, sont des choses qui m'ont toujours passionnées. Souvent mes personnages veulent laisser une trace, marquer ceux qui les entourent et l'histoire. Il n'y a pas de place pour les mesquins et les roublards de bas étage dans ces univers. Certes, ils existent forcément, ont probablement croisé les héros, mais comme ces récits sont écrits de la main d'un narrateur qui doit sûrement penser un peu comme moi, ils ne sont pas mentionnés, car indignes de mémoire.

 

 

Le quatrième de couverture de la Guerre de l'Hydre cite David Gemmell. C'est une référence qui vous plaît ? Est-ce que vous en avez d'autres pour ce roman et de manière plus générale ?

 

Il y a de plus mauvaise référence que Gemmel. Je suis heureux de cette association. J'avais adoré sa vision d'Alexandre le Grand, et plus tard, Légende, avec le personnage de Druss vieillissant, qui se jette dans un siège pour mourir au combat tel qu'il a toujours vécu, m'a fait autant vibrer que les Howard lus étant jeune. Sinon, pour ce roman, je ne vois pas de références précises à d'autres.

 

 

D'où vous est venu l'idée de ce roman ? Pourquoi avoir voulu raconter un siège plus particulièrement ?

 

Je suis tombé, en lisant l'Histoire Ancienne, de Maspéro, sur la description d'une inscription antique au pied d'un énorme bloc de pierre.

"Le dieu Assour mon Seigneur me dit de marcher, je disposai mes chars et mes armées et je m'emparai des forteresses du pays d'Itui et du pays d'Ayu, sur les pics élevés des montagnes impénétrables, aigues comme la pointe d'un poignard et qui n'offraient pas de passage à mes chars.

Je laissai mes chars dans la plaine et pénétrai dans la montagne tortueuse. Je couvris de ruines les pays de Saranit et d'Ammanit ; depuis un temps immémorial ils n'avaient pas fait leur soumission. Je me suis mesuré avec leurs armées dans le pays d'Arouma, je les ai châtiés, j'ai poursuivi leurs guerriers comme des bêtes fauves, j'ai occupé leur ville, j'ai emporté leurs dieux. J'ai fait des prisonniers, je me suis emparé de leurs biens et de leurs trésors, j'ai livré les villes aux flammes, je les ai détruites ; j'en ai fait des ruines et des décombres ; je leur ai imposé le joug pesant de ma domination, et, en leur présence, j'ai rendu des actions de grâce au dieu Assour, mon Seigneur."

"Car je suis Touklat-Habal-Hasar, le roi puissant, le destructeur des méchants, celui qui anéanti les bataillons ennemis."

Je me suis dit que cela collait parfaitement à la description de l'Hydre, qui est présenté brièvement dans Sacrifice du Guerrier (il y a des liens entre les deux romans, on y retrouve également le Hardi Visiteur en compagnon des Héros) comme le plus puissant des guerriers et conquérants du monde connu.

Egalement j'avais cette idée d'un jeune élevé dans un milieu clos, rêvant d'en sortir et la principe des brumes qui bordent le monde, repoussées par l'homme lorsqu'il s'étends me poursuite depuis la lecture de la nouvelle de Moorcock, Earl Aubec. Tout c'est naturellement lié.

 

 

L'une des surprises de ce roman sont ses personnages et leur évolution durant l'histoire, comment les avez-vous imaginés ?

 

A part les principaux, l'Hydre, la Neuvième Exilée et Kass, les autres sont venus naturellement comme éléments cohérents de ce monde, souvent liés à des coutumes historiques. Les puissants, l'Hydre et l'Exilées, ont le même genre de compagnons : un bras droit/conseiller/confident, plus une garde rapprochée sur laquelle ils peuvent compter en toute circonstance. Pour les autres, je me suis demandé qui pouvaient bien accompagner ce genre de personnage. Pour ceux de la cité assiégée, les personnages proviennent de ce que peut être une "économie de guerre", avec le conflit perpétuel comme seul avenir imaginable.

 

 

Vous participez également à la publication de revues historiques, c'est quelque chose qui vous aide à écrire vos romans ?

 

Je participais... Les Harnois sont mortes il y a environ sept ans. Effectivement, ma curiosité pour l'histoire m'est précieuse pour la création d'univers, de mythes et de personnages cohérents. Des sortes de bases à partir desquelles je peux extrapoler. Exemple bête : les surnoms de hommes d'équipage de Bloody Marie, qu'elle tire du livre qui l'accompagne depuis son enfance, Les Songes. Il s'agit des Songes Drolatiques de Pantagruel, recueil de 120 figures, attribué par erreur à Rabelais. Une fois certains noms choisis pour leur sonorité, il me fallait créer des personnages méritant le surnom.

 

 

La même question par rapport à l'escrime et au jiu-jistu que vous pratiquez également ?

 

Cela m'aide parfois pour ma vision des affrontements, souvent extrêmement rapides et mortels, et malheureusement, avec un philosophie un rien pessimiste : si tu es moins, moins lourd, moins grand, moins armé, moins agressif, moins déterminé que ton adversaire, à moins qu'il soit tout juste sortit de l'œuf (mais ceux-là sont rares sur les champs de bataille ou en duel), tu n'as aucune chance...

 

 

Quels sont vos projets ?

 

Je travaille en ce moment sur un roman dans le même univers que "Bloody Marie", mais avec des personnages différents. Le nom : "Tatïana des Sphères". Je laisse le soin à ceux qui ont lu "Bloody Marie" d'imaginer quel va en être le thème. Ensuite, je me pencherai probablement sur un autre roman dans l'univers de Sacrifice et l'Hydre (mais bien avant), qui mettra en scène le Guerrier Rieur et, bien sûr, toujours le Hardi Visiteur en compagnon du héros. Mais ce n'est pas pour tout de suite.

En attendant, j'ai un texte dans la catégorie "fantastique" sur le thème des Ogres, en lecture chez nos amis les éditeurs. Je vous en dirai plus s'il est choisi pour être publié.

 

 

Je vous remercie d'avoir bien voulu répondre aux questions de Psychovision. Et je vous laisse donc le mot de la fin :

 

Et bien, merci de vous être intéressé à mes romans, et j'espère que vous serez nombreux à apprécier les prochains.

 

 

A propos de ce livre :

 

- Chronique de "La guerre de L'Hydre"

- Site de l'auteur : http://www.virtuhall.com/