Le monde d'Amphel est un univers instable qui risque à tout moment de s'estomper pour finalement disparaître si les magiciens ne concoctent pas à temps des élixirs assez puissants pour faire réapparaître le monde. Et au milieu de cet univers, il y a la cité d'Amporche, la cité neutre des diplomates des trois nations sur laquelle est amarrée la célèbre université flottante de magie. Alors quand une armée de démons (des sortes de trolls stupides et affamés) va pénétrer d'un autre univers droit sur Amporche pour tout détruire avec pour but final de faire disparaître ce monde, ce sont les plus grands mages et guerriers qui vont devoir lutter jusqu'à la mort pour repousser la terrible menace. Mais seulement (car il y a toujours un "mais" dans ce genre d'histoire...) seuls vont demeurer à Amporche un apprenti magicien, cancre à l'extrême et coureur de jupon professionnel, une princesse capricieuse et autoritaire accompagnée de sa guerrière garde du corps, un cuistot et une étrange et mignonne créature nommée glupion. Et bien nous voilà dans de beaux draps...
Vous l'aurez très certainement compris avec ce rapide résumé, Elixirs est une accumulation de clichés, à la limite du parodique : l'école de sorciers, le cancre coureur de jupon, la princesse délicate, la guerrière bourrue, la créature à poil, un humour bien lourdingue, des méchants qui bouffent tout ce qu'ils trouvent, même si c'est de l'acide et une intrigue cousue de fil blanc avec boss de fin de niveau dans les dernières pages. En gros, toute une panoplie de mauvaise fantasy qui se déploie sous nos yeux de pauvre lecteur consterné par cet insidieux sentiment qui nous fait penser que l'on nous prend sacrément pour des idiots ces derniers temps en nous rabâchant tout le temps les mêmes inepties...
Certes, il y a quelques bons moments dans ce premier tome d'Elixirs et le dessin est tout à fait correct, voire très sympathique (en tout cas il colle tout à fait à un sujet fantasy avec des personnages à la trombine attachante, des cases vives et bien colorisées et beaucoup de rythme) mais cela ne rattrapera pas l'aspect vraiment insipide de l'action. En plus, je dois dire que le côté répétition des gags et des situations cocasses à de quoi énerver : on a compris que la princesse était capricieuse et que Tolriq avait manqué tous ses cours de magie, pas la peine de le répéter toutes les cinq cases... Comme bien souvent, seul le glupion, la petite et toute mignonne créature poilue et pleine de ressources, vient agrémenter cet album par sa présence. Pour le reste, Elixirs n'a pas encore fait ses preuves.
Reste maintenant à voir si la suite de la série élèvera un peu le niveau ou continuera sur sa lancée sans plus d'innovation. Car il faut bien le dire, on passe un moment assez divertissant avec le Sortilège de Loxullio, on ne peut pas le nier non plus, mais c'est tellement déjà lu que cela gâche tout... Dommage.
Note : 4,5/10
Chaperon Rouge
A propos de cette BD :
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