Ranx
Genre: Fumetti , Cyberpunk , Robots-Cyborgs , Anticipation , Intégrales , Science-fiction
Année: 2010
Pays d'origine: Italie
Editeur: Drugstore
Scénario:
Tamburini, Alain Chabat
Dessin:
Tamburini, Liberatore
 

Au milieu des années 1980 est née en Italie un fumetti ultra-violent et provocateur mettant en scène un androïde ne respectant pas vraiment les lois d'Asimov. Devenu une icône trash avec seulement deux albums, cette série s'est imposé comme version pessimiste de notre avenir et est rangé au cöté de William Gibson parmi les précurseurs de la vague cyberpunk. Mais qu'en reste-t-il au début des années 2000 ?

Pour cette intégrale, Drugstore fait les choses et bien nous propose ainsi les premières pages publiés dans le magasine « Frigidaire » de ce futur phénomène et l'on y trouve donc l'origine du personnage. Un androïde fabriqué par une personne vivant caché et qui lui a implanté ses émotions, dont l'amour de Lubna, junkie et prostituée âgée de quatorze ans ! Ça massacre, ça se drogue et ça s'envoie en l'air dans des pages qu'on ne pourrait plus refaire aujourd'hui !
Commence ensuite le premièr album où Lubna se fait kidnapper, les ravisseurs demandent alors à Ranx d'aller assassiner un critique d'art, puisqu'il n'a jamais aimé leur oeuvres et qu'ils n'ont pas envie de voir leur prochain expo massacré. Le massacre va pourtant bien avoir lieu, mais c'est Ranx qui va le commettre, brutalisant tout ce qui trouve sur son passage ! Obéissant aux ordres avant de se rebeller et de devoir aller chercher son amour à Broadway !
Dans le second épisode, il est coincé à New-York et se prend la tête avec Lubna dont s'est bientôt l'anniversaire. En partant travailler avec son seul ami, amoureux d'accidents de voitures, Ranx va se retrouver à croiser une milliardaire obsédée, un réal décadent et un groupe de rock branchouille ! Et ça va à nouveau donner dans la violence et la vulgarité, vu qu'on a oublié de programmer la finesse à l'androïde et que ses concitoyens n'en ont pas plus.
Ce qui marque dans les deux premiers albums, c'est leur absence d'intrigues, puisque les auteurs ont tendance à se laisser porter par leur délire où le carnage et la grossièreté sont rois. D'ailleurs, ça ressemble plus au portrait d'une civilisation décadente où il n'y a plus d'innocence et de respect pour la vie qu'aux aventures d'un androïde. Et tout le monde en prend pour son grade, en particulier l'art moderne et ses artistes.
Le soucis, c'est que cette provocation ne mène globalement à rien, à aucun message et finit par ressembler à une bravade gratuite et sans intérêt, donnant dans la déviance juste pour le plaisir de choquer. Et les effets finissent par tomber à l'eau et deviennent tout juste offusquant dans le jeu de la surenchère, puisque plus rien ne semble impossible, ni même terrible dans cet univers punk et nihiliste.
Vers la fin des années 90, Ranx reviendra sous la plume d'Alain Chabat, suite à la disparition de Tamburini et une histoire un peu plus scénarisé. Le président des États-Unis est malade et Ranx doit lui porter un vaccin pour le compte du père de sa chérie, mais le nouveau copain de Lubna n'a pas l'air d'y tenir. Ici, le scénario est un peu mieux maîtrisé quoique partant dans tous les sens et pas sans incohérence, mais voir Ranx vouloir créer une nouvelle religion dont Lubna serait la déesse a quelque chose de comique.
Pour le graphisme, on va se contenter de parler de celui de Liberatore et éviter celui des premiers épisodes qui fait très amateur avec des changements de traits incessants. Celui de Liberatore est plutôt bon, très réaliste dans ses traits et sa texture, bourré de détail et n'hésitant pas à montrer ce qu'il a montré que ce soit l'anatomie complète de Ranx et des jeunes femmes qu'ils côtoient ou dans la violence où aucun plan gore n'est suggéré !

Bref, un gros délire assez noire avec des héros passant leur temps à se droguer, ce qui est assez lugubre quand on sait que Tamburini est mort d'overdose. Ce qui fait du coup ressembler sa BD à une sorte d'exorcisme qui n'aurait pas marché et lui donne un côté désespéré plus palpable. Il ne reste donc plus grand-chose de Ranx si ce n'est une BD noir que la censure et le politiquement correct ne laisserait plus passer.     

note : 7/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

 

- Site de l'éditeur : http://www.drugstorebd.com/

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